Flexibilité est l'un des mots-clés de l'ameublement 2010. Pour séduire les consommateurs rendus frileux par la dernière crise financière, les manufacturiers jouent la carte de la séduction. Ils proposent des meubles polyvalents qui occupent l'espace de façon ingénieuse. Ainsi, au lieu de concevoir des tables de salle à manger qui prennent toute la place, les designers ont imaginé des modèles plus petits avec des mécanismes de rallonge faciles à déployer.

Dans les chambres à coucher, les tables de nuit deviennent un prolongement de la tête de lit alors que d'autres s'accrochent carrément au mur. Des tiroirs de commode camoufle une tablette pour le portable. Comme dans les lits capitaines d'autrefois, les bases deviennent des unités de rangement. À côté, on peut disposer de petites étagères à roulettes.

 

Par contre, au salon, toutes les fantaisies sont permises, à commencer par des appuis-tête réglables et escamotables comme si vous étiez dans le siège d'une Ferrari. Toujours dans un esprit de convivialité, les canapés continuent d'être modulaires et leur base se transforme en table d'appoint. L'originalité se taille aussi une place avec des poufs pliants et des banquettes qu'on peut déménager un peu partout dans la maison.

Ces nouvelles tendances seront officiellement présentées aux détaillants et aux designers de tout le pays lors du Salon canadien de l'ameublement résidentiel qui se tient à compter d'aujourd'hui et jusqu'au 12 janvier à l'International Centre de Mississauga, près de Toronto. Durant quatre jours, quelque 300 exposants dont le tiers est québécois affichent leurs nouvelles collections dans le but de séduire le maximum de commerçants. En prévision du Salon, les promoteurs de l'activité ont effectué un petit tour d'horizon de ce que seront ces nouvelles tendances.

Or, en cette année 2010, c'est clair et net : les mélanges de styles et de genres sont autorisés. À votre guise, vous pourrez choisir des pattes de métal ou de bois, des recouvrements de cuir, de coton ou de lin, des fauteuils capitonnés et matelassés. Bref, on vous laisse toute liberté de vous exprimer.

Mais le bois reste très populaire. Il s'éclaircit un peu. Les cappuccino, chocolat et espresso cèdent du terrain au fini gris anthracite, cannelle, cerisier et ambre. Dans le mobilier de bois massif ou plaqué, le chêne revient en force à côté du merisier, de l'érable et du frêne. Mais si vous êtes du genre exotique, le teck, le wengé et le palissandre ont droit de cité.

Contemporain et urbain

À l'image de la planète, les styles n'ont plus de frontières. Les influences se croisent et s'entrecroisent. Mais définitivement, le design contemporain est marquant, même si en Amérique du Nord, c'est le contemporain à saveur traditionnelle qu'on préfère. Ainsi, les nouveaux canapés sont bas, posés sur une plate-forme discrète ou sur des pattes fuselées. De même, les bras des fauteuils étroits et allongés allègent l'ensemble du mobilier. On dirait que tout est pensé pour des espaces plus petits.

Pour réchauffer les styles épurés, des couleurs vivantes comme le fuchsia, le corail orangé, le corail rose, le turquoise, les bleus denim et violacé. Mais les teintes des divans et des causeuses se déclinent dans les beige et blanc cassé et bien sûr, le noir, qui ne se démode jamais.

Écoresponsable

L'industrie du meuble, comme beaucoup d'autres, relève le défi vert. La production est maintenant axée sur le développement durable. Le choix des matières premières s'appuie sur des critères de nature à protéger l'environnement et la santé des consommateurs.

Ainsi, les bois sont certifiés FSC, c'est-à-dire qu'ils proviennent de forêts renouvelables. Les manufacturiers privilégient les teintures, les peintures et les résines non toxiques. Mais on fait aussi une large place au bois récupéré et recyclé ainsi qu'aux écofibres.

D'après les sondages effectués, les consommateurs sont aussi plus sensibles à la qualité. Beaucoup préfèrent avoir du mobilier qui durera des années plutôt que des prêts-à-monter bon marché qui ne feront que passer.

lfournier@lesoleil.com