Les décors de rêve ne sont pas toujours ceux des magazines. Les plus beaux s'imprègnent du vécu des résidants. Il n'est pas nécessaire de tout changer pour moderniser le look d'une pièce, avance la designer Josée Chouinard. Le changement tient souvent dans l'habillage des fenêtres, de nouvelles tables d'appoint, des coussins et des lampes inspirantes.

Josée Chouinard est spécialiste de ces décors qu'on renouvelle avec intuition et imagination. Pour elle, les carpettes de qualité, qui traversent bien les années, sont à conserver, tout comme les toiles et les bibelots que l'on chérit parce qu'ils évoquent de beaux souvenirs. D'ailleurs, dans toutes les maisons, il y a de ces objets auxquels on tient. Dans le cas de Danielle Martineau, il y avait le mobilier de salle à dîner hérité de ses parents, un piano droit et un buffet de style oriental légué par sa mère. Des intouchables, si l'on peut s'exprimer ainsi.

 

Donc, à partir d'une carpette de laine signée Andrée Putman, la designer Josée Chouinard a repensé des morceaux du salon et de la salle à manger. L'habillage de la fenêtre en baie a été déterminant dans cette demi-transformation. Ainsi, la valence de tissu imprimé a été remplacée par une valence de bois d'érable tressé d'environ 18 pouces de hauteur. Le chic du bois, combiné à la sobriété des lignes, crée une impression à l'orientale.

De plus, la valence coiffe d'un mur à l'autre toute la partie supérieure de la fenêtre. Or, Mme Chouinard dit avoir fouillé longuement dans sa bible des habillages avant d'esquisser les plans définitifs de la valence. Et, selon elle, il n'existe pas d'équivalent sur le marché.

Derrière la large bande de bois tressé, des panneaux de tissu coulissent vers le centre pour préserver l'intimité. Ces panneaux un brin japonais, Josée Chouinard les avait intégrés au décor, il y a une dizaine d'années. Et comme la valence et les panneaux se complétaient bien, il était inutile d'engager d'autres dépenses. C'est ce qu'on appelle le développement durable.

Dans son projet de rajeunissement, Danielle Martineau avait aussi prévu changer l'ameublement de salon. «J'avais fait l'erreur par le passé d'acheter moi-même des meubles qui se sont révélés trop gros pour la pièce. Cette fois-ci, j'ai magasiné avec Josée. Nous avons retenu trois ensembles : deux dans les teintes de vert et un dernier en tissu blanc.» Malgré quelques réticences, Danielle optera finalement pour une causeuse et un canapé blanc cassé. «Et je ne le regrette pas du tout, lance-t-elle, même si je me suis trouvée audacieuse dans ce choix.

«C'est lumineux et ça fait contraste avec le papier peint vert des murs, qui a la texture du jute», poursuit Mme Martineau. Donc, un côté végétal que Josée a continué d'exploiter en ajoutant des coussins à motifs de verdure en plus d'une lampe dont le pied imite une branche.

Et pour conserver le maximum de luminosité, les tables d'appoint ont des plateaux de verre sur pattes de bois. La couleur des pieds est un rappel de la valence et du mobilier de la salle à manger de style Queen Ann. Selon la designer, il est important en décoration de créer des liens de couleur d'une pièce à une autre, surtout lorsqu'elles communiquent. C'est pourquoi la valence du salon se répète au-dessus de la porte-fenêtre et que deux bergères dans les tons de vert occupent chacune un espace bien à elles.

Danielle Martineau a participé activement à son nouveau décor. «Et c'est ce qu'il faut, dit-elle. Avec Josée, nous avons établi un lien de confiance. Je la respecte et elle, de son côté, a été capable de composer avec mes goûts et mon budget.»

Josée Chouinard, designer, 418 561-6253

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