Noir, blanc, rouge. Trois couleurs, trois émotions. Ensemble, elles symbolisent la sensualité, la passion, la jeunesse, le chic et la force. C'est ce que voulait exprimer Marie-Christine Deveault à travers le décor de sa boutique de chaussures Tohu Bohu, inaugurée il y a deux mois, rue Saint-Joseph. «C'est l'image branchée du Nouvo Saint-Roch qui m'a attirée à Québec», déclare cette jeune comptable passionnée de voyages.

La boutique Tohu Bohu est comme son nom : surprenante, luxueuse, exotique. Rien n'a été laissé au hasard dans ce décor fashion qui s'inspire des grandes boutiques de Manhattan. Marie-Christine avoue s'être laissée séduire par le design new-yorkais à la Dolce & Gabanna. Beaucoup de noir et de laqué, des lignes épurées où tout concourt à mettre en valeur le produit. Dans ce cas-ci, les chaussures griffées qui, sous les feux de petits projecteurs, font figure de stars. Et certaines le sont, comme la collection C. Rousseau.

 

Richard Gingras a conçu Tohu Bohu dans ses moindres détails. De la vieille bâtisse de trois étages acquise par Marie-Christine, il n'a gardé que l'ossature, les murs extérieurs et la toiture. Parti de zéro, le designer a joué d'astuce pour créer des niveaux et une zone dégagée haute de 26 pieds. Au nombre des difficultés, il y avait des poutres porteuses impossibles à déplacer et une cave de quelques pieds qu'ils ont dû creuser. «On est allé de surprise en surprise tout au long de ce chantier, dit-il en entrevue, si bien que les travaux de rénovation ont duré une année complète.» Au final, l'investissement atteindra le million de dollars.

Or le design de Tohu Bohu s'appuie sur des volumes, des niveaux, des couleurs. L'objectif était de créer un concept qui colle à un produit moyen, haut de gamme tout en restant intemporel. «D'ailleurs, d'ici cinq ans, ce sera encore très beau», jure le designer.

La boutique tout en longueur se divise en deux parties. D'un côté les femmes, de l'autre les hommes. Au bout du premier palier, un module central laqué blanc qui dissimule la caisse, le téléphone, la cafetière et d'autres objets d'utilité. Deux marches plus bas, un deuxième plancher toujours en céramique gris souris mais ici, c'est une aire dégagée. Le plafond à miroirs a 26 pieds de hauteur. Au centre de ce vaste espace, une immense suspension noire et rouge. Et juste en dessous, un bouquet rouge sur un socle rouge.

En fait, d'un bout à l'autre de la boutique, le fil conducteur, vous l'aurez deviné, c'est le rouge. Il se manifeste par touches : lignes parallèles au plafond, fleurs en pot, socles rouges sur les bancs d'essayage pour finir sur un tapis d'escalier qui conduit à la mezzanine où Marie-Christine a installé un centre de pédicure et de manucure.

Par contre, l'élégance et le raffinement se conjuguent en noir et blanc. Les chromes servent à découper, à rehausser ou simplement à attirer le regard sur tel ou tel élément.

Pour Richard Gingras, le décor a le chic des grandes boutiques de renom. Et c'est dans le Nouvo Saint-Roch qu'elle s'est installée.