À compter d'aujourd'hui, nous vous proposerons cette saison des projets de décoration réalisés par un ou une designer. Pour lancer cette série, nous démarrons avec Martine Perreault qui, après avoir décroché son diplôme en design en 1994, a travaillé chez Cuisines AC et Cuisines Julien avant de fonder sa compagnie en 2004. Avec les années, Martine Perreault a développé une expertise pointue, notamment dans l'aménagement d'espaces restreints et mal divisés. Le projet qu'elle nous présente concerne la transformation du rez-de-chaussée d'un cottage d'une trentaine d'années situé à Cap-Rouge, dont le défi était de donner un air à la fois contemporain et chaleureux au décor. Ce projet a été réalisé en collaboration avec la firme d'architectes Luc Desloges.

Le cottage de Lucie Desaulniers et Luc Lesieur n'avait pas changé depuis 28 ans. Après avoir jonglé avec l'idée de déménager, le couple a finalement opté pour une rénovation majeure du rez-de-chaussée. Mais au secours! Il fallait à tout prix faire disparaître les tapis ainsi que les teintes de rose et de gris qui dataient d'une autre époque. Deux couleurs que Lucie Desaulniers ne pouvait plus sentir. Mais avant d'attaquer le décor, le couple avait d'autres rêves à concrétiser, dont celui d'ajouter une verrière et un garage à la propriété. C'est l'architecte Luc Desloges qui en a conçu les plans.

 

Pour l'intérieur, Martine Perreault s'est inspirée des goûts de ses clients. Lucie voulait un intérieur chaleureux, enveloppant, lumineux. Pour sa part, Luc avait un penchant pour les bois foncés et les lignes contemporaines.

Très rapidement, les teintes brun chocolat, expresso, pacane, crème et gris sont ressorties du lot. Des couleurs qui s'entrecroisent dans certaines pièces et font contraste dans d'autres. Ainsi, dans la cuisine, le cerisier expresso des armoires et du comptoir tranche avec la céramique grège du plancher. Touche d'originalité : des tuiles de même ton se découpent en demi-lune sur quelques mètres, histoire de couper l'effet tout en longueur de la pièce.

Le dessus des comptoirs est en granit picoté brun, crème, jaune. Et pour les repas à deux, une table d'appoint a été fabriquée avec le même matériau. Grâce aux électroménagers au fini aluminium, l'ensemble respire le raffinement. Et l'ajout de portes coulissantes à larges carreaux entre la cuisine et la salle à manger donne une touche zen au décor.

Une touche d'ardoise

De l'autre côté des portes coulissantes, une pièce à aire ouverte regroupe le salon et la salle à manger. Ici, des meubles intégrés de couleur expresso font écho à ceux de la cuisine. Sur le mur sud de la salle à manger, l'architecte a intégré la verrière, qui mesure environ 1,50 m sur 2 m. Elle abrite les plantes de Lucie et sa «pouponnière» pour les petits plants.

Quant aux planchers autrefois recouverts de tapis gris, ils sont maintenant en merisier pacane. Ils s'harmonisent avec le mur d'ardoises, mélange de jaune, de gris et de crème, situé juste à côté du foyer. Un foyer qu'on a rhabillé en conformité avec le reste du décor.

Mais là où les visiteurs font «wow!», c'est devant le mur d'ardoises de l'entrée. Celui-là mesure 26 pieds de hauteur sur 12 pieds de largeur. C'est ici que monte l'escalier. Luc et Lucie adorent ce pan de mur qui rappelle la pierre naturelle ornant la façade extérieure de leur propriété. Mais ils sont tout aussi contents de l'escalier dont les marches de tapis ont été remplacées par du bois. Quant aux rampes de métal autrefois couleur saumon, elles ont été repeintes en taupe, puis recouvertes d'une main courante brun chocolat. Ça donne beaucoup de caractère pour un investissement somme toute raisonnable.

Mais que serait un décor sans l'éclairage! Pour la cuisine, plusieurs encastrés et une suspension toute simple et toute blanche au-dessus de la table. On retrouve aussi des halogènes dans les armoires-caissons dont les panneaux sont en verre givré.

Dans la salle à manger, les néons dans les retombées du plafond créent une belle intimité ainsi que les appliques murales de chaque côté du foyer. Mais ce qui accroche le regard, c'est la lampe de plancher de forme carrée qui a l'air d'un gros abat-jour sillonné de racines entrelacées.

Le projet une fois terminé correspond à ce qu'on avait planifié avec la designer et l'architecte, déclare le couple. «Mais s'il n'y avait pas eu cette belle complicité avec Martine Perreault, on ne sait pas si on serait allé aussi loin», conclut-il.