Il y a des architectes qui rêvent de gratte-ciel et il y en a d'autres, comme Laurent McComber, 33 ans, qui trouvent un malin plaisir à rénover des petits logements mal conçus où les escaliers sont exigus et les cuisines étroites.

«Ce n'est pas la taille d'un projet qui m'attire mais son potentiel, sa force évocatrice et même sa poésie», affirme-t-il dans son atelier de la rue Saint-Denis «qui ne fait que 600 pieds carrés et qui contient quatre postes de travail, ainsi qu'une dînette/salle de réunion», précise-t-il.

En compagnie de Justin Duchesneau, un collègue d'université, il fonde son agence en 2005, à Montréal. «Tout a commencé dans mon sous-sol, rue de la Roche», dit-il en souriant.

Au fil des années, les deux associés réalisent plusieurs projets d'agrandissement et de rénovation résidentiels.

Aujourd'hui, Laurent McComber, père de deux enfants, fait cavalier seul et dirige Les ateliers L. McComber. «Je me définis comme un architecte-constructeur qui réalise des projets clés en main, précise-t-il. Contrairement à l'architecte strictement concepteur, ajoute-t-il, je dois résoudre les problèmes que j'ai moi-même engendrés lors de la conception.»

Dans la foulée, il rappelle que la gestion d'un chantier est capitale. «La qualité d'un projet en dépend», souligne celui qui a choisi le créneau des petits agrandissements résidentiels, un segment de marché boudé par beaucoup d'architectes.

«Ce n'est pas évident de faire de l'argent dans le résidentiel», admet-il.

N'empêche, l'architecte persiste puisque l'une de ses forces (et non la moindre) est d'agrandir visuellement un logement. Autrement dit, d'optimiser chaque pied carré. Sans compter qu'il se passionne pour la menuiserie.

Mieux: «Les contraintes sont une source de stimulation», dit-il. Il aime plancher sur des aménagements originaux et ergonomiques afin de régler plusieurs problèmes fréquents, comme le décloisonnement d'un appartement, l'ajout d'un étage, la transformation d'un duplex en cottage ou même l'isolation d'un ancien bâtiment.

Photo: Steve Montpetit

Passionné de menuiserie, l'architecte Laurent McComber a su donner un ton radicalement moderne à ce bureau en merisier russe percé numériquement.

C'est d'ailleurs en solutionnant de grandes difficultés dans un loft de 700 pieds carrés que son agence (Duchesneau&McComber, à l'époque) vient de rafler un Prix d'excellence de l'Ordre des architectes du Québec, catégorie aménagement intérieur (résidentiel).

Intitulé Lignes aériennes, cet aménagement a eu lieu dans un condo situé tout près du canal de Lachine. Ce logement était constitué d'une cuisine ouverte sur un séjour, d'une grande salle de bains et d'une petite chambre (10pi sur 10pi). Mais voilà, en 2007, le couple propriétaire attendait un enfant. Problème: où dormira-t-il? Solution des architectes: insérer une plateforme à l'intérieur des murs de la chambre afin d'exploiter au maximum la hauteur libre de 13 pieds (3,96 m). Bébé dort maintenant paisiblement sous le lit des parents...

Le sol de cette mezzanine est constitué d'un collage de 160 profilés de contreplaqué de sapin Douglas, tous découpés numériquement. Quant à la charpente, elle est composée d'un long tube d'acier cintré de trois pouces et demi de diamètre.

La seconde ligne (des Lignes aériennes) se trouve dans la structure de la fine échelle de meunier qui fait office de garde-corps et qui se prolonge en main courante. Le tout est magnifié, le soir, par un néon blanc judicieusement encastré dans la plateforme de contreplaqué. Un effet saisissant de flottement est créé.

www.ateliersmc.ca

Photo: Steve Montpetit

L'aménagement d'une mezzanine dans ce condo de 700 pieds carrés a permis à l'agence Duchesneau&McComber de rafler un Prix d'excellence 2009, de l'Ordre des architectes du Québec.