Ça ressemble à quoi, ce meuble-là? Certains y voient une table d'appoint, d'autres un meuble-lavabo ou un cellier. En fait, c'est à chacun de décider car tout est question d'appréciation personnelle, à l'exposition de l'Institut québécois d'ébénisterie, qui s'est tenue du 20 au 26 mai dernier au domaine Maizerets à Québec. On y présente dans l'édifice principal les créations d'une quinzaine d'étudiants du Cégep Limoilou.

Ça ressemble à quoi, ce meuble-là? Certains y voient une table d'appoint, d'autres un meuble-lavabo ou un cellier. En fait, c'est à chacun de décider car tout est question d'appréciation personnelle, à l'exposition de l'Institut québécois d'ébénisterie, qui s'est tenue du 20 au 26 mai dernier au domaine Maizerets à Québec. On y présente dans l'édifice principal les créations d'une quinzaine d'étudiants du Cégep Limoilou.

Pour eux, c'est l'occasion de montrer au grand public de quoi ils sont capables. Car les meubles, peu importe leur style, mettent en évidence des compétences techniques dans le travail du bois qu'ils doivent posséder avant de pouvoir exposer.

Ludovic Fortin-Lajoie s'est même compliqué la vie en ornant son bureau d'ordinateur à potence d'un placage de ronce d'érable et d'une moulure en cuir. «L'effet est beau, lance-t-il, mais j'ai mis des heures à trouver la bonne technique de collage.» Autre difficulté, le bras articulé de l'écran d'ordinateur pivote à 360 degrés. Une petite touche d'innovation que Ludovic a voulu imprimer à son meuble de style moyenâgeux.

Étudiante de première année, Catherine Bolduc a bâti, pour sa part, une table de salon. «Jamais je n'aurais pensé arriver à faire ça quand j'ai commencé en septembre dernier», avoue la jeune femme, qui a quitté un emploi de travailleuse sociale pour s'«aérer les idées», avoue-t-elle.

Or, contrairement à ce qu'on pourrait penser, l'ébénisterie n'est pas un programme de gars puisque 50 % de l'effectif est féminin, annonce la directrice de l'école, Céline Dumas. «Peut-être sommes-nous avantagés par notre programme axé sur la créativité et l'entrepreneurship plutôt que sur le travail en usine, explique encore Mme Dumas. Un des objectifs poursuivis est aussi d'offrir aux finissants la possibilité de partir en affaires. Une partie des cours porte donc sur la gestion d'entreprise.» Bientôt, il est même question de créer un incubateur afin de faciliter le démarrage de ces petites compagnies.

De plus, l'ébénisterie artisanale, loin d'être en recul, fait le plein d'étudiants chaque année. «Même qu'on n'arrive pas à satisfaire la demande, poursuit Mme Dumas. Depuis 16 ans que le programme existe, nous nous efforçons d'être à l'affût des nouvelles tendances, précise-t-elle. Et le développement durable en fait partie. Ainsi, l'Institut achète son bois là où les forêts sont gérées et les étudiants n'utilisent, depuis 10 ans, que des produits écologiques pour la finition.»

Mais au bout de tant d'expositions, les jeunes ébénistes arrivent-ils encore à surprendre? La directrice explique que beaucoup de jeunes Québécois ont hérité de leurs ancêtres cette habileté naturelle à travailler le bois. Le savoir s'est transmis de génération en génération, dit-elle. «Et ces jeunes en sont la preuve.»

 

Photo: Martin Martel, Le Soleil

Une encoignure, création de Clayton Grenier, intitulée I Feel Funny Inside.