Créer des meubles en bois sans être ébéniste

Après avoir été danseuse contemporaine et gestionnaire de projets, Annie Brisson s'est lancée, dans sa mi-quarantaine, dans une troisième carrière : la création de meubles. Mais elle nous prévient : «Je ne suis pas ébéniste.»

Après avoir été danseuse contemporaine et gestionnaire de projets, Annie Brisson s'est lancée, dans sa mi-quarantaine, dans une troisième carrière : la création de meubles. Mais elle nous prévient : «Je ne suis pas ébéniste.»

 En mai dernier, au Salon international du design d'intérieur de Montréal (SIDIM), elle avait exposé pour la première fois ses consoles, ses bancs et ses tables d'appoint, faits de pin blanc, de mélèze et de bouleau jaune. Ils ont la coquetterie d'être constitués à même les billots qui conservent la circonférence totale de l'arbre.

 «J'enlève l'écorce afin de mettre en valeur la courbe naturelle de l'arbre», explique l'artisane dont l'atelier, baptisé Promenons-nous dans les bois, est situé à L'Isle-Verte, dans le Bas-du-Fleuve. «Cette façon de faire met en beauté l'élégance du bois.»

Cet intérêt pour la pureté des lignes et des formes est né de son passé de danseuse et de chorégraphe. L'audace de lancer sa propre entreprise lui est venue de son expérience dans la gestion de projets. Elle a appris à définir son propre projet, à en faire la promotion, à trouver du financement et à se débrouiller dans les méandres des aspects juridiques. «Pour se lancer en affaire, il faut plusieurs cordes à son arc», affirme-t-elle.

 À travers toutes ces démarches bureaucratiques, Annie Brisson a elle-même conçu, puis fabriqué ses meubles. «J'ai appris en les faisant», résume-t-elle. Et en cherchant de l'aide et du soutien auprès de gens plus habiles, plus expérimentés, plus outillés qu'elle.

 Traitement à l'huile végétale

 «Mes meubles ont l'air simples, mais ils sont très travaillés», mentionne-t-elle.

 Pour arriver à sécher ses billots bruts d'un diamètre souvent imposant, elle a en effet élaboré une méthode inspirée d'une technique européenne, soit un traitement thermique dans l'huile végétale. Grâce à la pénétration en profondeur de l'huile dans la fibre, ce procédé permet d'en chasser l'humidité, d'éviter la fissuration et de donner au bois une teinte chaude et une texture satinée.

Ses créations sont assises sur des bases en acier laqué qui leur confèrent une apparence épurée et contemporaine. Dans l'ensemble, les réactions des gens au SIDIM ont été positives. Elles ont incité Annie Brisson à aller de l'avant et à «essayer de vivre» de sa nouvelle passion.

 Pour l'instant, ses meubles sont en vente à Montréal et à Saint-Sauveur, dans les Laurentides. Mais quiconque en désire un peut lui écrire à cette adresse Internet : promenonsnous@intermobilex.com