Les temps sont durs dans l'industrie du meuble. Et cette année, «c'est la totale», convient Jean François Michaud, président de l'Association des fabricants de meubles du Québec et pdg du Salon canadien de l'ameublement résidentiel, qui s'est tenu à Toronto, la fin de semaine dernière.

Les temps sont durs dans l'industrie du meuble. Et cette année, «c'est la totale», convient Jean François Michaud, président de l'Association des fabricants de meubles du Québec et pdg du Salon canadien de l'ameublement résidentiel, qui s'est tenu à Toronto, la fin de semaine dernière.



Le nombre de visiteurs a diminué et, de 450 qu'il était en 2008, celui des stands est passé à 400 cette année. «On a perdu des distributeurs d'accessoires, explique M. Michaud. Mais tous les gros fabricants de meubles sont encore ici.»

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Et qu'ont-ils à proposer aux consommateurs canadiens? Des meubles résolument contemporains, en format de plus en plus compact pour s'adapter à nos intérieurs plus petits. Ces tendances s'expriment depuis plusieurs années, mais elles n'ont de cesse de se raffiner.

Ainsi, les meubles pour la télé et la chaîne stéréo, qu'on appelle unités de divertissement, sont de plus en plus polyvalents. Ils ont des minitablettes dissimulées dans leurs côtés et des foyers intégrés à leur base. «Maintenant que les télés à écran plat sont à leurs prix les plus bas, tout le monde s'est mis à en acheter», explique Jean François Michaud. Corollaire de cette frénésie : ils se sont aussi rués sur les unités de divertissement.

Personnalisation

Aujourd'hui, la personnalisation est le maître mot des fabricants de meubles. Vous aimez cette table, mais vous la voulez d'une autre couleur, dans une autre essence de bois, plus longue, avec des pattes différentes et des insertions de verre trempé? Pas de problème! Les Québécois sont les champions de la personnalisation. À ne pas confondre avec la confection sur mesure. «On personnalise en standardisant plus», nuance Jean François Michaud.

Les femmes de plus de 30 ans constituent «le plus grand espoir de l'avenir pour l'industrie canadienne de l'ameublement», lit-on dans le guide de l'acheteur du Salon de Toronto. Selon M. Michaud, les femmes sont responsables de 80 % des achats dans la maison.

Des recherches récentes démontrent qu'elles doivent être abordées de façon différente dans un magasin. Un vendeur passera plus de temps avec elles et utilisera des arguments ayant trait au style, à l'aspect et à la polyvalence du meuble. Avec les hommes, il sera davantage question de solidité et de durabilité.

Les femmes sont très sensibles au développement durable, a-t-il observé. «La révolution s'en vient», lance-t-il, en citant le bois de nos forêts bien gérées, dont on utilise toutes les parties, même celles avec des noeuds et des imperfections, qu'on traite comme des oeuvres d'art.

Au rayon des meubles pour enfants, «l'écoresponsabilité» et la sécurité sont à l'avant-scène. «C'est en train de se répercuter dans les autres catégories de meubles», note-t-il. Cette sensibilité écologique se traduit par une tendance aux «achats locaux», et par les détaillants, et par les consommateurs, qui trouvent leur compte dans le mobilier conçu et fabriqué chez eux. En ces temps difficiles, voilà pour les fabricants au moins une raison de se réjouir.