Avec ses longues mains, sa mise impeccable et son sourire engageant, Vicky Dessureault pourrait passer pour une pianiste professionnelle. Mais son tablier la trahit. Cette jeune femme exerce un métier manuel : elle ressuscite les chaises défraîchies.

Avec ses longues mains, sa mise impeccable et son sourire engageant, Vicky Dessureault pourrait passer pour une pianiste professionnelle. Mais son tablier la trahit. Cette jeune femme exerce un métier manuel : elle ressuscite les chaises défraîchies.

Elle vient d'ouvrir sa propre boutique, sur la 3e Avenue, à Limoilou, pour y rafistoler les sièges que plusieurs seraient tentés de transformer en bois d'allumage. Dans la vitrine, un débris à quatre pattes est une invitation aux cas désespérés.

La clientèle qu'elle se bâtit depuis trois ans lui laisse peu de temps pour la création. La jeune femme de 29 ans a en effet une formation d'ébéniste, qu'elle a acquise au Centre de formation professionnelle de Neufchâtel, avant d'apprendre à restaurer les meubles anciens. Ajoutez à cette expertise un diplôme d'études collégiales en design d'intérieur et un diplôme en histoire de l'art, et vous voilà avec le portrait d'une femme ferrée sur le mobilier.

Ses matériaux de prédilection sont l'écorce et la moelle de rotin, le foin de mer, la paille de seigle, le jonc et la babiche. Elle les tresse et les entrelace en pointes de diamant, en damiers, en trapèzes, en motifs fléchés ou en losanges. Et elle ajoute à l'occasion les insertions de couleur dont elle a appris la technique, lors d'un stage en France, en 2004.

Vicky Dessureault trouve son plaisir à reproduire des chaises québécoises et françaises, pour lesquelles elle prépare elle-même ses cires, ses huiles et ses teintures. Dans sa boutique, des chaises d'enfants avec leurs petits sièges de babiche et leurs petits dossiers travaillés semblent destinées à une maison de poupées. Elles sont charmantes.

"J'aime le côté vivant de l'objet, confie-t-elle. J'aime qu'il ait une valeur patrimoniale." Sa production s'inscrit dans le travail artisanal local. "C'est un travail durable", analyse-t-elle.

L'artisane se décrit comme "une maniaque des concours". Sur les murs de sa boutique, deux plaques en témoignent : le prix Irène Auger soulignant la qualité exemplaire de son travail pendant ses études en design d'intérieur, et un prix national au Concours québécois en entrepreneurship.

Pour éviter que le métier se perde, Vicky offre des cours de tressage. Elle caresse de nombreux projets, dont celui de mettre ses compétences à profit en créant des paravents, des lampes et toutes sortes d'objets décoratifs à partir des techniques de tressage artisanal.

Mine de rien, elle souhaite convaincre les gens de la valeur de son travail qui subit la concurrence des importateurs de meubles asiatiques, moins chers, mais tellement moins durables.

La Chaiserie, 1550, 3e Avenue, Limoilou, chaiserie@hotmail.com

mlaferriere@lesoleil.com

© 2008 Le Soleil. Tous droits réservés.

Vicky Dessureault trouve son plaisir à reproduire des chaises québécoises et françaises, pour lesquelles elle prépare elle-même ses cires, ses huiles et ses teintures. Dans sa boutique, des chaises d'enfants avec leurs petits sièges de babiche et leurs petits dossiers travaillés semblent destinées à une maison de poupées. Elles sont charmantes.

«J'aime le côté vivant de l'objet, confie-t-elle. J'aime qu'il ait une valeur patrimoniale.» Sa production s'inscrit dans le travail artisanal local. «C'est un travail durable», analyse-t-elle.

L'artisane se décrit comme «une maniaque des concours». Sur les murs de sa boutique, deux plaques en témoignent : le prix Irène Auger soulignant la qualité exemplaire de son travail pendant ses études en design d'intérieur, et un prix national au Concours québécois en entrepreneurship.

Pour éviter que le métier se perde, Vicky offre des cours de tressage. Elle caresse de nombreux projets, dont celui de mettre ses compétences à profit en créant des paravents, des lampes et toutes sortes d'objets décoratifs à partir des techniques de tressage artisanal.

Mine de rien, elle souhaite convaincre les gens de la valeur de son travail qui subit la concurrence des importateurs de meubles asiatiques, moins chers, mais tellement moins durables.

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La Chaiserie, 1550, 3e Avenue, Limoilou, chaiserie@hotmail.com

 

Photo Laetitia Deconinck, Le Soleil

Trois charmantes chaises d'enfants fabriquées par la jeune femme.