L'année 2008 marque au Canada l'affirmation du design contemporain et du meuble futé. Le meuble futé, c'est une base de lit qui recèle deux tiroirs, un pouf qui se métamorphose en table, un fauteuil qui devient un lit d'appoint, un canapé dont les bras s'escamotent, les dossiers pivotent et les sièges sont amovibles.

L'année 2008 marque au Canada l'affirmation du design contemporain et du meuble futé. Le meuble futé, c'est une base de lit qui recèle deux tiroirs, un pouf qui se métamorphose en table, un fauteuil qui devient un lit d'appoint, un canapé dont les bras s'escamotent, les dossiers pivotent et les sièges sont amovibles.

Le mobilier contemporain est devenu hautement fonctionnel. Les baby-boomers qui quittent leurs maisons pour des condos beaucoup plus petits exigent des meubles multifonctions, qui leur offriront des espaces de rangement intégrés. C'est une tendance-clé du mobilier de chambre à coucher.

 >> En photos: voyez les tendances pour 2008 en matière de meubles dévoilées au Salon canadien de l'ameublement résidentiel.

À leurs stands du Salon canadien de l'ameublement résidentiel, qui se tenait à Toronto la semaine dernière, le manufacturier de Victoriaville Huppé et Les Industries de la Rive-Sud, à Sainte-Croix, proposaient aux marchands des plates-formes de lit sous lesquelles de gros tiroirs peuvent contenir édredons, oreillers et vêtements hors saison. Des tables de chevet de Huppé sont équipées de minces tablettes escamotables.

Pour garçons



Destinée aux garçons, la collection My Shop, des Industries de la Rive-Sud, présente des panneaux verticaux troués dressés au-dessus des pupitres et des commodes, qui servent à accrocher toutes sortes de menus objets, à la manière des panneaux d'établi.

Meubles Laurier de Laurier-Station fabrique des bases de lit munies de crochets qui permettent de soulever les matelas d'une seule main et de ranger dans l'espace dégagé des effets encombrants.

Les lits d'appoint ne sont plus ce qu'ils étaient. Crinar, de Saint-Romuald, offre plusieurs modèles aux lignes très simples, dont les matelas se plient comme des futons, mais qui sont rudement plus jolis sous leurs armatures métalliques.

LucyAu, à Montréal, est arrivé avec un canapé multifonctionnel qui renferme un matelas double confortable.

L'expression «géométrie variable» prend tout son sens cette année avec les fauteuils et les canapés. Ils ont des tables de bout intégrées, des plateaux amovibles qui s'encastrent dans leurs bras, des porte-gobelets, des dossiers inclinables, des coussins et des appuis-tête amovibles, des poufs énormes qui peuvent être disposés en coin pour relier deux modules ou, qui se transforment en table avec l'ajout d'un plateau.

Les Américains boudent le salon torontois

 Les vendeurs de meubles américains ont boudé le Salon canadien de l'ameublement résidentiel de Toronto, cette année, en raison de la remontée du dollar canadien par rapport au leur. Et plusieurs détaillants des provinces de l'Ouest, eux, lui préfèrent désormais le salon de Las Vegas.

 Depuis plusieurs années, l'achalandage décroît au Salon de l'ameublement de Toronto, le seul rendez-vous de l'industrie de cette envergure au pays. «Mais les affaires sont bonnes», nuance Jean-François Michaud, président de l'Association des fabricants de meubles du Québec, et pdg de ce salon.

 «Notre programme du printemps se dessine ici», confirme Laurent Mercier, de Meubles Laurier, une entreprise de Laurier-Station. «C'est ici qu'on prend toutes les commandes des détaillants indépendants, dont les inventaires sont actuellement au plus bas.»

 Cette année, Laurent Mercier n'a vu aucun Américain à son stand. «Leur économie va moins bien», résume celui dont l'entreprise faisait la moitié de son chiffre d'affaires avec les Américains en 2005. Il évalue que l'achalandage au Salon a diminué du tiers par rapport à l'an dernier.

 Gontran Michaud, directeur des ventes canadiennes chez Amisco, de L'Islet, trouve lui aussi que «c'est très tranquille cette année». «Beaucoup de détaillants de l'Ouest canadien iront à Las Vegas à la fin du mois», déplore-t-il.

Compétition

 Le Salon de Toronto affrontait déjà les deux salons annuels de High Point, en Caroline du Nord. Et voilà que la compétition s'intensifiait en 2005, alors que Las Vegas s'est mise à tenir son propre salon du meuble. Mississauga, la morne banlieue de Toronto, ne fait pas le poids face au soleil et aux casinos de Las Vegas. Les manufacturiers commencent à craindre sérieusement que Toronto ne devienne un événement régional qui ne desservirait que les marchands de l'est du Canada.

 Jean-François Michaud, le président du Salon de Toronto, demeure optimiste. «Les fabricants de meubles sortiront du Salon plus confiants qu'à leur arrivée parce que les détaillants ont bien répondu», affirme-t-il. Il salue l'ardeur au travail des manufacturiers de meubles qui cherchent continuellement à «exciter leurs clients» avec des spécialisations de plus en plus pointues et des délais de livraison de plus en plus courts.

 La Chine aussi leur fait mal. Mais il parle de «stabilisation» de la compétition. Il prévoit que 2008 sera une année difficile pour les Chinois. «Le poids de leurs inventaires s'alourdit à cause de la hausse des taux d'intérêt, explique-t-il. Les coûts de construction et les salaires augmentent là-bas. Les coûts du transport aussi, en raison de la hausse du prix du pétrole.»

 

Photo Salon de Toronto

Table de salon astucieuse Italdivani.