Le designer industriel Charles Godbout était au Salon du meuble de Milan. Il s'y rend depuis 10 ans pour mieux prendre le pouls du milieu et découvrir les nouveautés. Son impression?

Le designer industriel Charles Godbout était au Salon du meuble de Milan. Il s'y rend depuis 10 ans pour mieux prendre le pouls du milieu et découvrir les nouveautés. Son impression?

 «C'est à la fois très excitant et frustrant», dit-il. Pourquoi? «Parce que tout ce design et ces meubles superbes font peur aux gens en Amérique du Nord.» En résumé: le style conventionnel rassure, alors que le design nouveau, même classique, déstabilise. Autre constatation: les designers à Milan sont traités en stars, parfois même en superstars, alors qu'au Québec, on les nomme à peine.

 «Le star-système règne à Milan. Parfois, il est même poussé à l'extrême. Certaines vedettes vont jusqu'à monnayer leur signature. Ça frise la complaisance, soutient-il. Au Canada, c'est tout le contraire. Bien des fabricants préfèrent taire le nom du designer industriel. J'ai eu des discussions épiques à ce sujet avec des manufacturiers.»

 Après le Salon, le Québécois admet avoir la tête pleine d'idées nouvelles. «C'est comme manger trop de dessert. N'empêche, Milan me stimule énormément.»

 Charles Godbout et son collègue, l'architecte Luc Plante, de l'entreprise Godbout Plante et associés, dessinent des meubles depuis environ deux ans pour l'entreprise québécoise Shermag. Charles Godbout a aussi travaillé pour d'autres fabricants, tels Flou (Canada) et la compagnie William.