Passionnés de vieux objets dont le style résiste à l'épreuve du temps, les brocanteurs du web passent des heures à fouiller, dans les marchés ou devant leur clavier, pour dénicher des trésors. Le plus beau dans tout ça? C'est vous qui profitez de leurs trouvailles.

Si les objets pouvaient parler

L'histoire de la boutique en ligne Si les objets pouvaient parler est celle de la rencontre de deux jeunes aficionados du vintage, des brocantes et des ventes-débarras.

Celle de Bruno-Clément Boudreault, qui a un penchant pour les lampes du début du siècle dernier, les objets rouillés, et le kitsch des années 90, et de Dominique Dupont, qui adore la vaisselle du dimanche, le style d'inspiration scandinave, le rétro des années 60.

«À ce jour, nous avons déniché et affiché 1277 trouvailles en 556 jours d'existence, une moyenne de 2,3 par jour... et le rythme s'accélère», confie le tandem, qui se sert des médias sociaux pour annoncer ses découvertes.

Trouvailles «pour faire parler», articles de cuisine excentriques, décorations de Noël d'une autre époque, appareils électroniques rétro... Le couple qui habite dans le Vieux-Limoilou à Québec chine surtout au gré de ses préférences, mais suit aussi les tendances. «Il y a un retour en force des machines à écrire, des appareils photo, de la vaisselle chic et des accessoires pour cocktails.»



La boutique en ligne propose un catalogue sélectionné (des petits accessoires en majorité), mais plusieurs produits sont affichés seulement sur Facebook.

C'est le cas des plus grosses pièces, comme les meubles et les matériaux pour bricoler, qu'on peut acheter sur réservation et se faire livrer à Montréal, puisque les tourtereaux viennent régulièrement dans la métropole. D'autres sont mises en consignation dans des points de chute à Québec, comme à la boutique Article 721.

Par ailleurs, le tandem organise une ou deux fois par année des «Bazarnissages» pendant lesquels, l'espace d'une soirée, il envahit un commerce avec ses artefacts. «On met de la musique rétro et les invités ont la chance de découvrir en chair et en os nos trouvailles.»

silesobjetspouvaientparler.com

Photo fournie par Si les objets pouvaient parler

Esprit Vintage

Ils l'ont fait sourire, ils lui rappellent un souvenir. Les objets kitsch et vintage de la photographe Chantal Trudel sont avant tout des coups de coeur, des curiosités que la brocanteuse exhibe sur Esprit Vintage, une boutique en ligne créée en juin dernier.

Il peut s'agir d'une lampe un peu fleur bleue en bois sculpté, d'une jarre à biscuits d'allure pop, comme d'un coffre de l'armée canadienne datant de 1945. Car la nouvelle commerçante aime autant le style industriel que le bohème des années 70.

«Je suis également une grande amatrice de verres de toutes sortes: Murano, verre soufflé, verreries.»



PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, LA PRESSE

L'achat se fait sur le site Etsy, où les arrivages sont ajoutés quotidiennement. Sur Facebook, Chantal Trudel relaie parfois les annonces de ses «collègues virtuels», mais surtout vend sous réservation du mobilier et de plus gros accessoires, comme des chaises en structure chromée, des miroirs rococo, des tables d'appoint inusitées. Le ramassage se fait à Marieville ou dans un lieu déterminé à Montréal.

Où déniche-t-elle ses pièces uniques au look décalé? Les ressourceries et les bazars de Montréal font partie de son circuit: l'Armée du Salut, le magasin Village des Valeurs, les sous-sols d'églises, le marché aux puces Saint-Michel et celui de Saint-Eustache et bien d'autres repaires qu'elle se garde bien de dévoiler.

Puis, comme la plupart des amateurs d'objets qui ont une histoire, cette chineuse depuis toujours, en continuelle recherche de trésors, ne manque pas d'anecdotes. «Comme un vieux monsieur qui tient boutique dans une caverne d'Ali Baba délabrée où il faut faire preuve de courage pour s'aventurer. Il y a même un arbre qui pousse à travers le toit de sa baraque!»

espritvintage.ca

PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, LA PRESSE