Indémodable passe-plat

À mi-chemin entre la cuisine complètement ouverte et celle entièrement fermée, le passe-plat redeviendrait-il coté? En voici un, magnifiquement contemporain.

Dans sa maison de l'arrondissement du Plateau-Mont-Royal, à Montréal, l'architecte Paul Bernier n'a pas abattu la cloison qui sépare la cuisine de la salle à manger. Lors des derniers travaux de rénovation, il a préféré aménager un passe-plat. Pourquoi? «La forme de notre maison dicte la position de la cuisine, qui loge dans une petite extension réalisée il y a plusieurs années, explique-t-il. Nous ne l'avons donc pas déplacée. Sans compter que le mur qui divise les deux pièces est porteur», ajoute-t-il.

Même si elle semble enclavée à l'arrière de la propriété, cette cuisine (de 120 pi2) permet aisément de voir les invités entrer, de converser avec les convives attablés dans la salle à manger, de jeter un oeil au salon et même d'admirer le jardin. «Le passe-plat agit comme un poste d'observation et donne la possibilité d'ouvrir sans décloisonner. Mieux, il camoufle le désordre de la zone de préparation de la cuisine lors d'une réception», enchaîne l'architecte.

 

Solution futée: un panneau posé à angle (45 degrés) à l'une des extrémités du passe-plat élargit le champ de vision de celui ou celle qui se trouve dans la 43cuisine. «Cet aménagement permet d'ouvrir le regard sans sacrifier un précieux espace de rangement mural, du côté de la cuisine», précise Paul Bernier.

Ce dernier a d'ailleurs eu le bon réflexe de poser des étagères tout autour du passe-plat, dans la cuisine. La vaisselle de tous les jours y est rangée et ne peut être vue par ceux qui entrent dans l'habitation. Quant aux rangements, qui sont visibles depuis l'entrée, la plupart d'entre eux sont dotés d'une porte en contreplaqué russe.

Enfin, une fenêtre ouvrante a été aménagée dans la cuisine, en continuité avec le passe-plat. Cette fenêtre procure une ventilation naturelle, ainsi qu'un contact direct avec les enfants qui s'amusent dans la cour intérieure.