La thérapie par la sculpture, Sylvain Caron y croit. Et c'est grâce aux joueurs de la Ligue nationale de hockey (LNH) que l'artiste aujourd'hui âgé de 39 ans a appris à gérer son stress et à jouir du moment présent. Sylvain Caron raconte sur son site Internet www.hockeysculptures.com comment, après qu'il eut atteint le fond du baril, la sculpture lui a permis de reprendre goût à la vie.

Joint au téléphone, Sylvain Caron est sans contredit un fan de hockey. «À l'âge de 12 ans, je rêvais comme bien des garçons d'être un Wayne Gretzky de la LNH», dit-il. Mais avant d'atteindre le niveau junior, Sylvain est forcé de reconnaître qu'il n'a pas suffisamment de talent. «J'avais tout investi dans le sport, j'avais négligé mes études et mon rêve de hockey n'existait plus. J'étais extrêmement déçu.»

L'homme admet qu'il s'est cherché pendant des années avant de se mettre à sculpter. Après un mariage brisé en raison de problèmes d'alcool, Sylvain retourne sur les bancs d'école. Il reprend ses cours de français du secondaire. Son objectif était de devenir écrivain. Or, malgré toute la bonne volonté du monde, le projet ne fonctionne pas.

Par contre, la sculpture, qu'il avait découverte à l'âge de 10 ans, revient le hanter. Il ressort ses couteaux pour créer une ébauche de Saku Koivu. Une sculpture qu'il abandonne sur l'établi. Mais c'était écrit dans le ciel qu'il n'en avait pas fini avec le hockey. À preuve, cinq ans plus tard, Sylvain se réveille en pleine nuit pour dessiner Mats Sundin, le célèbre attaquant des Maple Leafs de Toronto. «Ce fut ma toute première sculpture de hockey», déclare-t-il.

Depuis, d'autres joueurs sont venus s'ajouter à la collection, dont Sidney Crosby, Michael Cammalleri, Alexander Ovechkin, Jarome Iginla et, bien sûr, Wayne Gretzky. Au total, une douzaine de joueurs sont aujourd'hui immortalisés dans le bois de tilleul. Et la liste risque de s'allonger, car il y a 30 équipes dans la LNH, donc un potentiel de 650 joueurs.

Mais pour l'instant, Sylvain Caron ne veut pas se mettre de pression. «Je fais de la sculpture pour le plaisir et dans mes temps libres, déclare-t-il, car c'est un travail qui exige beaucoup d'attention et de précision.» Chaque oeuvre de 18 pouces sur 18 pouces prend un minimum de 125 heures. «Aussi, je ne peux pas en faire des dizaines par année.»

En plus de pouvoir voir les oeuvres de Sylvain Caron sur son site Internet, certaines sculptures sont aussi exposées à l'aréna Léo-Crépin de Châteauguay. Même s'il n'envisage pas de vivre de son art, Sylvain avoue qu'il aimerait avoir de la publicité sur son site et même quelques commanditaires. Ce qui l'aiderait à payer son matériel. Et qui sait, peut-être les joueurs qu'il a sculptés dans le bois souhaiteront-ils un jour le rencontrer. Sylvain Caron en serait ravi.

www.hockeysculptures.com