La saison des vacances, qui est aussi la saison des voyages pour plusieurs, bat son plein. Il faudra malheureusement rentrer un jour à la maison, où les quel-ques souvenirs glanés au fil de ses escapades aideront toutefois à faire perdurer ces joies balnéaires et autres aventures exotiques. À condition, bien sûr, qu'ils ne finissent pas au fond d'un tiroir.

Derrière plusieurs de ces souvenirs se cache une histoire qui vaut la peine d'être racontée. Comme cet instrument de musique pour lequel on a longuement marchandé. Ou cette poterie que l'on a trimbalée pendant deux semaines, maladroitement emballée dans quelques pages du quotidien local. Mais comment mettre ces objets en valeur?

Les amateurs d'artisanat ou de design auront peut-être déjà une idée de l'objet qu'ils rapporteront de voyage, afin d'ajouter une autre pièce à une collection déjà amorcée. Mais encore faut-il créer une certaine cohésion.

Pour ce, le designer d'intérieur Michel Létourneau conseille à tous les décorateurs en herbe de trimballer une mini «palette de couleurs» avec eux quand ils partent en voyage, que ce soit à Montréal ou à Tombouctou.

Il s'agit d'assembler de petits échantillons des couleurs de ses murs, ou des bouts de tissus, de tapis ou de papiers-peints, afin de s'assurer que l'élément de décoration convoité s'agencera bien à son décor. Question de ne rien regretter. Car ce gros vase bigarré pour lequel on craque en Afrique sera peut-être moins joli une fois dans son salon d'inspiration asiatique. Il est plutôt difficile, voire impossible, de renvoyer la marchandise à l'expéditeur par la suite.

M. Létourneau ne conseille d'ailleurs pas l'achat de pièces volumineuses comme les tapis. «Les tapis sont très onéreux. Il y a beaucoup de bons importateurs ici, je ne trouve pas que ça vaut la peine. Et il faut aussi penser au transport.»

Le designer d'intérieur propose plutôt de se tourner vers les toiles et les oeuvres d'art locales. «Je conseille de les acheter non encadrées et de les rouler, pour mieux les agencer. Et c'est plus facile à transporter.» Peu importe les teintes de son coup de coeur, M. Létourneau assure que l'on pourra coordonner le tout avec un cadre. Côté planification, il faut s'attendre à payer un bon prix pour l'encadrement de pièces, qui doit souvent être fait sur mesure. Le coût pourra facilement dépasser celui de l'oeuvre.

Choisir une toile

Une toile a accroché votre regard, mais sera-t-elle d'assez bonne qualité pour être accrochée sur le mur? Lorsque vient le temps d'acheter un tableau en voyage, Mélanie Guay, directrice des achats chez Encadrements Ste-Anne à Québec, propose d'évaluer sa qualité en examinant le tissu. Si la toile est relativement épaisse et que la fibre permet d'être étirée, il sera plus facile de l'exposer en faux-cadre, soit tendue sur un cadre de bois et encadrée par la suite, au goût du client.

Si, au contraire, la peinture est trop sèche et que la toile risque de craquer si on la tend, on devra coller l'oeuvre sur une plaque de bois (une technique aussi connue comme le «collage sur masonite»). Le procédé est plus coûteux et donne généralement un résultat moins intéressant que le faux- cadre. Aussi, les toiles artisanales achetées en voyage ne sont souvent pas faites à l'équerre; il se peut donc que l'on doive sacrifier un bout de l'image lors de l'encadrement.

Les prix de tels encadrements varient en fonction de la grosseur de l'oeuvre, du nombre et du type de moulure. Une boutique d'encadrement pourra vous guider dans votre choix.

On peut aussi encadrer d'autres types de souvenirs. «Si les gens vont en Thaïlande, par exemple, il est possible d'encadrer des petits vêtements brodés», note Mme Guay. Des objets anciens comme des médailles ou des pièces de monnaie, par exemple, peuvent également bien se prêter à l'exercice.

Achats minute

Tout le monde a un souvenir ramassé à la hâte (par vous ou par un ami!) dans une contrée lointaine. Si on revient à la maison avec des achats impulsifs qui s'intègrent moins bien dans le décor, comme des bibelots et des statuettes, M. Létourneau propose de les disposer dans le hall d'entrée ou un corridor. «Il est plus facile d'intégrer ces objets dans une pièce pas trop définie et déjà décorée selon un thème.»

Vous assumez complètement votre côté kitsch? Si vous collectionnez les boules à neige ou les aimantins de frigo, il est intéressant de les disposer au même endroit, pour ainsi créer un amusant îlot voyage, note Michel Létourneau. Et même s'ils ne s'agencent pas à la couleur de vos murs, ils ne manqueront sûrement pas de vous rappeler de bons souvenirs.

lrichard@lesoleil.com