Comment égayer une propriété de deux étages tout en briques et de forme cubique? C'est la question que s'est longuement posée Renée Bissonnette jusqu'au jour où elle a vu le zèbre de l'artiste Sylvain Michaud sur une porte de garage de la rue Sainte-Claire. «La facture de l'oeuvre m'a tout de suite plu, explique Mme Bissonnette au téléphone. C'était avant-gardiste. Aussi suis-je entrée dans son atelier et nous avons commencé à discuter.»

Artiste multidisciplinaire, Sylvain Michaud se qualifie d'underground parce qu'il se laisse facilement tenter par l'art de la rue et par ce qui est non traditionnel. Emballé par la personnalité dynamique de Renée Bissonnette, l'artiste a donc accepté d'examiner la possibilité de décorer sa maison. «Je suis allé me promener dans sa rue à Sillery, dit-il, histoire de m'imprégner des odeurs, des couleurs, de l'ambiance générale du quartier. L'impression qui m'est restée, c'est qu'il y avait beaucoup de fleurs, de la verdure, de l'harmonie qui devait se refléter sur la maison de briques. Je lui ai donc proposé de réaliser une immense fleur en vitrail couleur océan avec des pétales de métal qui grimperait à la manière d'une vigne.» La structure totalement amovible a été accrochée au mur de la maison il y a quelques semaines à peine. Et en prime, le soir, elle s'illumine.

«J'aurais pu peindre directement sur la brique, explique encore Sylvain Michaud, mais c'est beaucoup plus difficile à enlever quand on veut effectuer des réparations ou simplement effacer le dessin. Par contre, un vitrail, c'est lumineux, dit-il. Et le verre choisi est translucide avec des marbrures de blanc qui rappellent l'écume.» L'oeuvre a été réalisée en collaboration avec sa soeur Marie-Lyne qui est une artiste du vitrail.

Même si la sculpture n'est pas signée, Sylvain Michaud reconnaît que l'art de la rue donne de la visibilité parce que beaucoup de gens peuvent ainsi admirer des oeuvres d'artistes méconnus. Et pour Renée Bissonnette, la fleur-vitrail de sa maison vient renforcer l'esprit convivial du quartier et la qualité de ses résidents.

L'oeuvre est visible au 1653, avenue du Joli-Bourg, à Québec.