«Fabriquer du savon, c'est comme cuisiner du bon pain. D'ailleurs, l'analogie va plus loin, car les gens aiment qu'il soit frais et croquant», affirme Christine Larouche, une artisane du savon. «Mais à la base, ça prend de bons ingrédients», poursuit la jeune femme, qui concocte des recettes de savon depuis plus de 10 ans, selon la méthode traditionnelle du séchage à froid.

Dans son atelier du quartier Saint-Roch, des parfums de vanille, de jasmin, de magnolia et bien sûr de lavande flottent dans l'air. Sur les tablettes s'alignent des flacons d'huile d'amande, de noix de coco, de canola, de tournesol et d'olive comme on en retrouverait dans une cuisine de grand chef.

 

À sa manière, Christine Larouche concocte des recettes... de savon. Et les siennes contiennent des huiles végétales, des essences naturelles, des épices, des fruits, des agrumes, des graines de céréales. Ainsi, le lin, l'avoine, le germe de blé figurent parfois parmi les ingrédients. Le thé aussi. Au total, l'artisane fabrique une cinquantaine de produits qui sont en vente dans ses boutiques Candeur des rues Saint-Jean et Saint-Paul, à Québec, ainsi que dans la petite municipalité de Batiscan.

Or s'ils sont confectionnés dans les règles de l'art, les savons artisanaux durent longtemps, soit de quatre à six semaines, explique Mme Larouche. Par comparaison, ceux du commerce fondent au bout d'une dizaine de jours. Mais ce que les gens recherchent dans un savon fait main, outre ses propriétés naturelles, ce sont les odeurs, notamment celles qui évoquent des souvenirs heureux comme le temps du lilas, le sapin de Noël frais coupé, les roses du jardin ou encore le gâteau à la vanille.

Et cans ce palmarès, on ne peut passer sous silence le lait de chèvre qui rappelle la campagne et les prés. Un nom de savon que plusieurs compagnies se sont accaparé depuis une quinzaine d'années. Mais une des premières à avoir popularisé le savon de chèvre, c'est sans doute la reine Cléopâtre dont on vante encore les célèbres bains aux huiles et au lait. Mais selon les historiens, le savon est apparu en Syrie il y a 3000 ans. Les premiers ont été créés avec de l'huile d'olive (acide oléique) et de la soude végétale. L'une et l'autre interagissent pour produire la saponification qui constitue le savon. Ensuite, celui-ci doit sécher pendant quatre semaines : le temps de durcir et d'absorber les huiles essentielles.

Quant aux formes de savon, on ne les compte plus. Toutefois, les plus populaires auprès des touristes, ce sont les fleurs de lys, indique Christine Larouche. Autrement, les ronds, les carrés, les étoiles et les rectangles revêtent des couleurs ensoleillées. On aurait envie de les croquer comme des bonbons.

 

 

Savonnerie Candeur: 1187, rue Saint-Jean et 113, rue Saint-Paul

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