C'est dans les sous-sols d'église avec sa grand-mère Georgette qu'Isabelle Veilleux a découvert les beautés du métier à tisser. «Enfant, je trouvais l'objet un peu mystérieux, dit-elle, sans doute parce que je n'avais pas le droit d'y toucher au risque d'emmêler les fils. Néanmoins, c'est probablement à ce moment-là que ma passion pour les tissus a commencé», passion qui s'est traduite, en 2007, par une spécialité en textile.

Isabelle Veilleux a étudié à l'École des métiers d'arts de Québec. Et un an après avoir obtenu son diplôme, elle joignait les rangs de la Coopérative Vert Tuyau, dont l'objectif vise à stimuler la relève des artisans créateurs dans le quartier Petit Champlain. À l'intérieur de la coopérative, il y a un noyau actif d'une quinzaine de personnes dont fait partie Isabelle. Mais dans la boutique du 6, rue du Cul-de-Sac (à un coin de rue de l'église Notre-Dame-des-Victoires), on peut admirer les oeuvres d'une trentaine d'artistes.

 

Sans être membre fondatrice de la coopérative, Isabelle Veilleux se dit très engagée dans l'organisme. «J'étais là à l'ouverture de la boutique en 2008, raconte-t-elle, et j'ai tout de suite aimé l'approche coopérative.» Car en plus d'avoir un espace commercial bien à eux, les artisans de Vert Tuyau y trouvent un lieu d'échanges, de partage, de solidarité. «Comme je venais tout juste de terminer mes études, l'adhésion à la coopérative m'a vite donné confiance en moi», souligne Isabelle.

Créer le contact

Mais, à ses yeux, l'atout le plus précieux de Vert Tuyau, c'est de mettre les artisans en contact avec la clientèle. «Une possibilité qui n'existe pas quand on met nos objets en consigne, dit-elle, alors qu'ici, on peut voir immédiatement ce que les gens aiment ou n'aiment pas et ajuster nos créations en conséquence.»

La production d'Isabelle Veilleux comprend des toutous, des sacoches, des vestes ou des bonnets faits de tissus recyclés. «À travers ces objets, c'est mon côté couture qui s'exprime, dit-elle, et qui m'amène à la manière d'un peintre à jouer avec les textures, les couleurs, les formes.» Ainsi, Isabelle se plaît à inventer des pièces de vêtement à usages multiples sous la marque Zazaï. Des foulards un peu patchwork qui deviennent des ceintures, des châles et même des minijupes pour les plus audacieux. Ses sacoches sont passe-partout. Elles se portent à la ceinture, autour du cou ou se glissent simplement dans le sac à dos. Même chose pour ses bandeaux qui peuvent entourer la tête, les poignets ou le cou.

Par contre, la jeune femme avoue avoir mis en veilleuse le tissage, «parce qu'en ce moment, explique-t-elle, je n'ai pas de métier à tisser à ma disposition». Néanmoins on retrouve de beaux foulards à effet papier mâché dont les fils s'entremêlent dans des cercles de couleurs légèrement estompées.

Comme la majorité des artisans, Isabelle participe au développement durable en récupérant tout ce qui lui tombe sous la main. «Je recycle des chandails, des lainages, des cotons, pour en faire autre chose», explique-t-elle. Derrière une approche qui peut paraître simple, il y a un travail constant de réflexion et de recherche, précise la jeune femme. «Le processus de création, c'est quelque chose qu'on porte en soi et qui ne nous quitte pas. Des fois, ça se manifeste à la vue d'un bouton de porte que l'on remarque en passant. Et du coup, s'ensuit toute une collection d'objets.»

Pour découvrir l'artisanat d'Isabelle Veilleux : www.isa belleveilleux.odexpo.com ou 418 692-1111 ou encore Coop Vert Tuyau, 6, rue du Cul-de-Sac, quartier Petit Champlain