Boudé pendant une dizaine d'années, le papier peint s'est refait une réputation grâce à de nouveaux motifs et à une diversité de textures. Aujourd'hui, les papiers peints créent des atmosphères. Ce ne sont plus de simples motifs imprimés sur du papier, mais des créations recherchées qui ajoutent une touche personnelle au décor. Et contrairement aux années 80, on ne fait plus dans le mur à mur, mais on joue plutôt sur les accents, là où le papier risque de produire un effet, de mettre en valeur les éléments d'une pièce.

Marie-Christine Bossu est une spécialiste du papier peint. En 1983, la décoratrice a été la première à ouvrir une boutique spécialisée dans un centre commercial, boutique qu'elle a déménagée, en 1998, avenue Saint-Jean-Baptiste (à côté de Zip International) sous le nom de Centre Décor Design.

 

«Mais si je me reporte aux années 80, raconte Mme Bossu, c'était la folie furieuse, tout le monde tapissait. On recouvrait le moindre pan de mur d'un papier généralement foncé aux motifs de fleurs et de rayures. Mais les gens ont fini par se lasser. Et le mur à mur a cédé la place aux bandes de tapisserie décoratives. Une mode qui a duré environ cinq ans. Puis plus rien. Le papier peint était tombé dans l'oubli.»

Or, par expérience, Marie- Christine Bossu prévoyait un effet boomerang. Ses prévisions se sont confirmées. Les demandes de tapisseries se sont multipliées au cours des dernières années. «L'engouement est là, dit-elle, et il s'explique par la qualité et la beauté des papiers, dont certains imitent le bois, le marbre, le stuc, le velours, alors que d'autres jouent les trompe-l'oeil ou traduisent des époques marquantes comme celles des années 50, le mouvement peace and love ou Art déco.»

Mais pour reconquérir le marché, les designers ont dû se retrousser les manches. Ils y sont allés par thèmes, par couleurs, par textures. Ils ont amélioré la qualité des papiers tout en créant des effets satinés, des textures métallisées d'or, de cuivre et d'argent, d'autres imitant la richesse du béton, du schiste ou du granit. Mais parmi les curiosités, les papiers peau de vache, peau de cheval et peau de crocodile sont durs à battre. Ils sont spectaculaires, mais coûtent quand même cher, soit environ 640 $ pour la couverture d'un mur de huit pieds sur 10 pieds.

Or, plus modestement, vous pourrez avoir un papier de très bonne qualité pouvant couvrir un ou deux murs de 8 X 10 pour une somme d'environ 300 $. «En contrepartie, dites-vous que les nouveaux papiers peints ne s'usent pas, se lavent, se décollent facilement», indique la designer. Et avec l'arrivée des adhésifs muraux (autocollants), le potentiel créatif s'est enrichi parce qu'on peut simplement ajouter une longue fleur, un faux luminaire ou des oiseaux qui s'accrochent à un cadre, à une cheminée, à un fauteuil ou à tout autre endroit de la pièce.

Selon Mme Bossu, le choix d'un papier peint est révélateur de votre personnalité. La tapisserie traduira ce qui vous plaît. Par exemple, les papiers naturels aux motifs de bambou, d'écorce, de feuillage traduisent un esprit proche de la nature, de l'environnement. D'autres papiers aux finis aluminium ou veloutés montrent la personnalité de gens plus branchés sur les nouveautés.

Les motifs floraux, toujours populaires, ajoutent un petit air country à un hall d'entrée ou à une salle de bains plus exiguë. Mais, chose certaine, continue Mme Bossu, un beau papier peint personnalisera une pièce beaucoup plus efficacement que de la peinture parce que le choix d'un motif, d'une texture, c'est votre signature.

 

 

Centre Décor Design, 1400, avenue Saint-Jean-Baptiste, Québec, 418 877-7166