Isoline Vallée pratique l'art du feu. C'est une souffleuse de verre. Son atelier est à Fatima, aux Îles-de-la-Madeleine. Or, c'est l'amour du travail et l'amour tout court qui l'ont conduite là-bas. «À la fin de mes études à l'École des métiers d'art de Montréal, explique-t-elle au téléphone, je suis allée parfaire mes connaissances auprès des maîtres souffleurs de Méduse, aux Îles.» Puis, courtisée par un Madelinot, elle y est restée pour fonder une famille qui compte aujourd'hui la petite Alifée.

Même si Isoline Vallée s'est éloignée de la métropole, elle continue de participer au Salon des métiers d'art de Montréal et à d'autres événements du genre. Pourtant, ce n'est pas à travers une exposition que nous l'avons découverte, mais bien grâce à un courriel d'un lecteur du Soleil, qui nous a fait parvenir quelques-unes de ses créations.

 

Au premier coup d'oeil, les pièces de verre soufflé surprennent par leur couleur et leur forme. Mais très vite, une évidence s'impose. Les créations d'Isoline n'ont rien de conformiste. Au contraire, les formes s'éclatent, se tordent, se rient des conventions pour être amusantes et, surtout, pleines de coloris.

Vivant et joyeux

«La couleur, ça fait partie de mon tempérament, précise la jeune femme. J'aime que ça soit vivant et joyeux dans mon entourage.» Et cette fantaisie débridée ressort de ses collections, que ce soit dans les coupes folles, les queues de chat, les torfishs ou les lampignons.

Des sources d'inspiration, l'artiste dit ne pas en manquer. «Assurément que les paysages des Îles-de-la-Madeleine m'influencent», déclare-t-elle. Entre terre et océan, les idées de verre et de lumière lui viennent rapidement.

D'ailleurs, chaque pièce est unique parce que le verre chaud se laisse modeler de mille et une façons, mais jamais comme la fois précédente.

Techniquement, le souffleur cueille une paraison (masse de verre) dans le four à l'aide de sa canne. Et d'un souffle bref (pour éviter le reflux d'air chaud) et en bouchant l'orifice de son doigt, il fait naître une bulle provoquée par la dilation de l'air au contact du verre chaud. Ensuite, il utilise la technique du souffle continu pour atteindre le volume désiré. «Mais l'art du soufflage demeure exigeant parce qu'on travaille avec le feu, précise Mme Vallée. Malgré tout, de plus en plus de femmes en font leur spécialité», ajoute-t-elle.

En plus du verre soufflé, l'artiste fait aussi de la récupération de contenants en verre. Des bouteilles, surtout, dont elle déforme les silhouettes à volonté. Certaines adoptent l'allure de petits dinosaures, d'autres ont de longs cous fuselés. Dans ce cas-ci, les teintes sont unies, mais le verre se pare d'irrégularités.

Et pour ne pas que la création devienne une habitude, Isoline Vallée change de support. Au lieu de souffler le verre, par moments, elle peint; à d'autres, elle crée des miroirs, des vitraux. «Mais ma vraie spécialité demeure le verre soufflé», dit-elle. C'est du moins ce que les touristes en visite aux Îles aiment rapporter comme souvenir. Plus près de chez nous, il y a également la possibilité de voir des oeuvres de l'artiste, car la boutique Transparence du 61, rue du Petit-Champlain dispose de certaines pièces.

www.atelieriso.com et isoflash@hotmail.com