Kettö veut dire «deux» en hongrois. Un mot court et enjoué à l'image de Julie St-Onge et de Catherine Fafard qui font la paire aux commandes de cette petite compagnie fondée il y a 10 ans. «Notre leitmotiv, disent les deux filles, c'est d'être passionnées, d'avoir du fun dans notre boulot. Et ça se traduit aussi dans notre façon de gérer», ajoutent-elles.

«Kettö Design a commencé avec un chat bleu sur une tasse», raconte Julie St-Onge. C'était en décembre 1998. Depuis cette date, des centaines d'autres personnages tout aussi colorés que rigolos ont pris vie sur des céramiques, des vêtements, des coussins, des bijoux et de la papeterie. Aujourd'hui, plus de 30 000 articles sortent, chaque année, des ateliers de Kettö Design et sont distribués dans près de 150 points de vente, dont la boutique Kettö du 951, avenue Cartier.

 

Diplômée en design, Julie a toujours été attirée par le style cartoon. Ses illustrations sont d'ailleurs un mélange de naïveté, de tendresse et de fantaisie, qui a pour but de faire sourire. Des caricatures de chats, de souris, de chiens, de moutons, de princesses, de cow-boys, de cosmonautes qu'elle peint dans des teintes toujours très allumées.

«La couleur, j'en vis, j'en mange, j'en rêve, souligne la jeune femme. Et même après 10 ans, je ne suis jamais en panne d'imagination, affirme-t-elle. C'est plutôt le contraire. Je me sens obligée de faire des choix. Mais heureusement, j'ai toute liberté de créer parce que mon associée Catherine s'occupe de matérialiser ma créativité. Ainsi, toutes les questions relatives aux finances et à l'administration relèvent de ses compétences, poursuit Julie. Sans elle, je ne pense pas que Kettö aurait grandi aussi vite.»

«Nous sommes vraiment complices dans notre vision de la compagnie, précise Catherine Fafard. Néanmoins, deux ou trois fois par année, nous sentons le besoin d'effectuer un brainstorming, histoire de déterminer quels projets on retient, lesquels on reporte. Mais une de nos forces, c'est qu'on n'est jamais à court d'idées.»

L'année 2000 a même été déterminante parce qu'à partir de là, Kettö a élargi sa gamme de produits. Aux céramiques se sont ajoutés des cartes de voeux, des verres sérigraphiés, des vêtements, des bijoux. En plus de ses propres créations, l'entreprise a aussi collaboré avec la Maison Simons, une compagnie de vaisselle du Portugal, un manufacturier Québécois d'estampes et un autre de plateaux-coussins.

Forte de ses succès, la petite compagnie ouvrait en 2002 un premier magasin, rue Saint-Vallier, à côté de ses ateliers, avant de s'installer, quatre ans plus tard, avenue Cartier. Quant à l'usine de production, elle vient de déménager dans des locaux trois fois plus grands à l'angle du boulevard Charest et de la rue Saint-Vallier.

Un travail d'équipe

L'atelier est une véritable fourmilière. Des étagères pleines de céramiques occupent une partie de l'espace. Chacune de ces pièces attend d'être illustrée. Un dessin Kettö qui sera tracé à main levée par des doigts d'artiste parce qu'il faut l'être pour s'exécuter du premier coup avec brio. Ensuite viendra l'étape de la coloration avec les glaçures. Enfin, les pièces une fois séchées seront cuites dans des fours à céramique pendant 8 à 12 heures. «Celles qui échouent au test de qualité sont vendues à rabais», expliquent les deux entrepreneures.

Pour le futur, les projets sont nombreux. Peut-être trop, estiment les deux femmes qui songent à s'adjoindre de l'aide, car en plus de gérer une entreprise comptant une quinzaine d'employés, Julie et Catherine prévoient créer de nouvelles lignes, concrétiser d'autres collaborations, assister à des salons et intensifier les activités de leur boutique en ligne : www.kettode sign.com. Donc, aucune chance que vous les trouviez inoccupées durant la prochaine année.