Pour les mordus de football, le dimanche, c'est sacré. Le monde arrête de tourner quand leurs héros sont à la télé pendant que d'autres sont prêts à tous les compromis pour assister à un match du Rouge et Or. Mais il y en a pour qui ce n'est pas assez.

Ils veulent avoir leurs héros grandeur nature dans la chambre à coucher. C'est le genre de rêve que François Jobin peut réaliser. Dessinateur, peintre et designer industriel, l'artiste a décidé, il y a sept ans, de consacrer tout son temps à faire des fresques.

 

Ainsi à partir d'une idée, d'une image, d'une photo, il peut créer sur les murs de votre chambre à coucher des scènes peuplées de chevaliers, de légendes du hockey, d'animaux fabuleux, de personnages de Disney ou d'autres thématiques.

Diplômé en design industriel, François s'est fait la main sur le dessin technique avant de laisser libre cours à l'artiste. «Mais mon expérience de l'industriel s'avère un atout, dit-il, surtout quand on me confie l'ensemble d'un projet. Et c'est souvent le cas dans les commerces où il faut intégrer des éléments techniques, monter des devis pour les faire approuver.»

Dans la région de Québec, François Jobin est connu. Il a réalisé des fresques dans plusieurs restaurants dont les Pacini, les Mikes. «Pour un travailleur autonome comme moi, dit-il, c'est une belle opportunité parce que les restaurateurs changent de décor aux six ou sept ans.» En plus du commercial, François Jobin fait également du résidentiel. «Là aussi, c'est stimulant parce que je travaille en étroite collaboration avec les gens. Mais ce n'est pas tout de proposer une idée, précise l'artiste, il faut pouvoir visualiser l'ensemble de façon à ce qu'il corresponde aux attentes du client. L'idéal, c'est d'avoir une illustration, une photo, un CD sur lequel je puisse travailler», explique encore M. Jobin. Par la suite, il lui est facile de changer des éléments, de les placer autrement, de modifier la séquence des personnages, de mettre en avant-plan un Tom Brady plutôt qu'un Randy Moss.

Mais la première étape d'une fresque consiste à imprimer l'esquisse sur un acétate afin de pouvoir la projeter sur un mur. «De cette façon, on voit exactement la taille que le projet aura, indique François. Et à ce stade, il est toujours possible de réduire le dessin, de l'agrandir, de choisir un mur plus approprié, de sélectionner les couleurs, d'ajouter des éléments. Bref, de personnaliser votre fresque.»

Mais contrairement à Michel-Ange, qui pouvait passer des années sur un plafond, François Jobin, lui, est limité dans le temps. «Le plus long, dit-il, c'est de superposer les couches de peinture. Les blancs sont les plus délicats», avoue-t-il. Une fois la couche de fond posée, le reste repose sur la délicatesse du coup de pinceau et la maîtrise de l'aérographe, ou airbrush, que le peintre utilise pour les ombrages, les traits du visage, les plis du vêtement, etc.

Par expérience, François Jobin peut vous dire à l'avance que les gars préfèrent en général des scènes de sport, des donjons, des dragons, des chevaliers, alors que les femmes sont plus romantiques. Du côté résidentiel, ce qu'on lui demande souvent, ce sont des fresques pour les chambres d'enfants, les salles familiales, le cinéma maison et la chambre principale.

Et si les Flash McQueen ont fait fureur ces dernières années, les décors médiévaux arrivent presque à égalité dans la catégorie adulte, termine-t-il.

L'artiste-peintre François Jobin : 418 554-8933

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