Denise Cantin est une femme de passion. Elle pratique ce qu'on appelle l'art du feu ou la céramique. Son amour pour la terre cuite est d'ailleurs contagieux. À ce jour, des centaines de personnes ont pu admirer des pièces signées Denise Cantin ou encore bénéficier de ses grandes connaissances.

Après un baccalauréat ès arts à l'Université Laval, Denise Cantin découvre la céramique en même temps que les Québécois s'amourachent des objets de terre cuite. On est dans les années 70. Trente ans plus tard, Mme Cantin a toujours la flamme pour ce métier. «Je l'aime toujours autant», dit-elle en entrevue, même si, depuis quelques années, l'artiste consacre plus de temps à l'enseignement. Néanmoins, tout son cheminement professionnel n'a eu qu'un seul objectif : faire connaître cet art fabuleux à un maximum de personnes.

 

Hommage

Pour toutes ces raisons, l'Association des céramistes de Québec lui a rendu hommage, la semaine dernière, en lui décernant le prix Julien (Cloutier), qui a été l'un des premiers, dans la région, à donner à la céramique une reconnaissance académique et professionnelle. Denise Cantin a reçu cet honneur à l'occasion du 11e Salon Carac'terre, qui se tient jusqu'au 30 août en face des jardins Saint-Roch.

Rencontrée sous la tente de Carac'terre, où elle expose quelques-unes de ses oeuvres, Denise Cantin nous montre l'évolution de son art. «Il y a eu l'époque des poteries au naturel : des bruns, des rouges, des ocres. C'était des couleurs de terre, dit-elle, pour des objets utilitaires.» Dans un deuxième temps, elle expérimentera. Une période intense de recherche et de développement où les cuissons, les points de fusion, les glaçures l'amènent à façonner des oeuvres de grand volume. Et, enfin, l'étape actuelle où l'artiste est revenue à ses premières amours : les objets utilitaires. Mais, cette fois, le bleu domine. «J'en étais rendue là dans la recherche de moi-même, explique-t-elle. Parce qu'au-delà de la technique, la céramique permet l'introspection, poursuit l'artiste. Je l'observe d'ailleurs auprès de mes étudiants que je vois évoluer entre la première et la dernière année de leur DEC.»

Malgré la fabrication d'objets en série et les importations d'Asie, Denise Cantin est persuadée que la céramique artisanale gardera une place de choix «parce qu'elle offre encore d'infinies possibilités», assure-t-elle. En outre, la formation collégiale s'étant adaptée aux nouvelles réalités, les finissants ont aujourd'hui la possibilité d'exploiter d'autres facettes de leur talent dans des domaines connexes à la céramique, tels l'administration, l'enseignement ou l'entrepreneuriat.