Bien dosé et marié à de l'antique véritable, le faux vieux donne un vrai beau cachet à une maison récente de Beaumont, endimanchée en coquette centenaire.

Bien dosé et marié à de l'antique véritable, le faux vieux donne un vrai beau cachet à une maison récente de Beaumont, endimanchée en coquette centenaire.

Avec son toit à forte pente sans larmier, avec son assise basse et ses fenêtres à six carreaux, cette demeure de 2004 s'inspire du Régime français. Marc Thériault et Danielle Poirier l'ont acquise en juin, dans un état qu'ils jugeaient parfait. Ils lui ont donné quelques coups de pinceau, mais dans l'ensemble, ils s'en sont remis au bon goût et au travail des premiers propriétaires qui l'avaient marquée d'une empreinte surannée bien équilibrée.

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Et ces gens qui vivaient dans un bungalow conventionnel se sont soudain pris d'un enthousiasme pour les antiquités. Ils sont devenus des «mordus» de l'émission Passion maison, qui raconte la renaissance de vieilles demeures du Québec. Et ils se sont mis à parler leur langage.

Fenêtré sur ses quatre côtés et doté d'une percée visuelle sur le fleuve, le rez-de-chaussée à aire ouverte leur a plu immédiatement. Avec ses fausses poutres et ses imitations de caissons, le plafond à couvre-joints emprunte au milieu du XIXe siècle l'illusion d'une technique visant à camoufler les joints d'un plafond qui était aussi le plancher de l'étage supérieur.

La salle à manger est meublée de jolies et fausses antiquités acquises dans 1001 boutiques dont ils sont devenus des assidus. L'ébéniste de Beaumont Marco Anctil leur a fabriqué deux buffets bas pour la salle à manger. La grande table ovale est surmontée d'un luminaire métallique qui peut également servir de crémaillère. Comme de nombreux accessoires de la maison, il est orné de coqs.

Jean-Noël, le père de Marc, a laissé dans la maison une foule de vrais vieux objets, qu'il conservait chez lui comme s'il attendait que son fils s'entiche des antiquités : les premiers skis de Marc, ses premiers petits patins, ses «vieux hockeys», des outils sur le retour, des cadres religieux, une boîte à bois, un bidon de lait et un banc d'écoliers qui a trouvé sa place au pied de l'escalier du sous-sol.

Un escalier sans contremarche de type «meunier» mène à l'étage. «La maison était dure à vendre parce qu'elle n'a qu'une chambre», mentionne Marc Thériault. N'empêche. En haut des marches, une belle grande pièce sert de bureau, mais elle pourrait très bien être aménagée en chambre. Un «escalier décoratif» fait semblant de conduire à un similigrenier. Un mur de fausses briques s'intègre à cette maison, que son proprio décrit comme «une grosse reproduction». C'est ce qui s'appelle assumer.

Confort et fonctionnalité

Marc et Danielle n'ont rien sacrifié au confort dans ce nid au parfum passéiste, à la finition impeccable et à la fonctionnalité remarquable. En y emménageant, ils ont changé plusieurs de leurs comportements. Ils ont ainsi acheté de modernes électroménagers en inox certifiés Energy Star et opté pour une laveuse et un lave-vaisselle à faible consommation d'eau.

«Nous faisons une utilisation beaucoup plus sensée de l'eau de notre puits, car on prend conscience que ce n'est pas une ressource inépuisable», explique l'homme.

Le sous-sol, très vaste, est le royaume de l'organisation et du loisir. Une table de billard trône dans la pièce principale, alors qu'une salle de lavage, deux espaces de rangement, une garde-robe de cèdre et une jolie salle de bains complètent ce niveau hyper-fonctionnel. Des battants ferment l'escalier, procurant un supplément d'espace au rez-de-chaussée et un sentiment de sécurité apprécié.

 

Photo: Laetitia Deconinck, Le Soleil