Parce qu'il est situé à l'écart des autres pièces, le grenier sert souvent de refuge. Y monter puis en refermer la porte est une façon de laisser les soucis derrière soi. Cette coupure avec la vie domestique le destine à un rôle de bureau, d'atelier ou de salle de jeux.

Parce qu'il est situé à l'écart des autres pièces, le grenier sert souvent de refuge. Y monter puis en refermer la porte est une façon de laisser les soucis derrière soi. Cette coupure avec la vie domestique le destine à un rôle de bureau, d'atelier ou de salle de jeux.

 Dans les maisons récentes, il n'y a pratiquement plus de grenier. Et les chanceux qui en ont un l'utilisent rarement. Ils devraient. «La transformation peut être coûteuse, mais si le projet est bien fait, ça devient un espace très intéressant», commente le designer Steve Girard.

 L'aménagement de chambres et d'une salle de bains au grenier augmente la valeur de revente d'une maison. D'un point de vue pratique, la visite s'y sent à l'aise, car elle peut envahir l'étage et laisser les valises ouvertes sans perturber toute la maisonnée.

 Plus de la moitié des nouveaux propriétaires réclament un bureau à domicile. Dans les combles, loin de la laveuse et des distractions, le bureau bénéficie d'une belle tranquillité. Y monter, c'est comme se rendre au travail.

 Dans un grenier, on peut laisser traîner pinceaux et chevalets. La machine à coudre, les tissus, les outils pour le vitrail peuvent rester en plan jusqu'au lendemain. Quel bonheur de se réfugier tout en haut.

 Pour une salle familiale ou une salle de jeux, un grenier, c'est génial. On met des tablettes et des armoires contre tous les murs nains.

 Et on prévoit des bonnes sources d'éclairage en fonction de chacune des activités : lecture, télé, ordinateur, jeux.

 «Il peut être intéressant d'ajouter des fenêtres de toit (ouvrantes ou fixes) afin d'augmenter l'apport de lumière et d'améliorer la ventilation", suggère Steve Girard.

«L'ossature» du grenier

 Le grenier, c'est ce lieu propice à la rêverie, mais aussi un espace parfait pour s'aménager un jardin secret...

 Quelles sont les considérations à étudier avant d'entreprendre pareil chantier? D'après Le guide complet du bricoleur - Les greniers et sous-sols de Black & Decker, la première étape consiste à évaluer la structure des combles. Le type de construction établira le degré de complexité du projet.

 Si la charpente présente une structure à chevrons - ce sont les «poutres» qui soutiennent le toit - , le rêve est plus facilement accessible. Dans le cas où le toit s'appuierait sur des fermes, le projet se complique, car ces membrures, a priori, ne se retirent pas. L'architecte Jacky Deschênes recommande toutefois de s'adresser à un professionnel du bâtiment afin de procéder à l'analyse sérieuse du projet.

 Les chevrons nécessiteront une évaluation minutieuse, notamment pour relever la présence de signes de pourriture ou d'insectes. Dans Restaurer une maison traditionnelle au Québec, l'ethnohistorien Yves Laframboise recommande d'être attentif aux taches sombres ou humides, signe probable d'une infiltration d'eau. «L'étanchéité de la couverture et la qualité de toiture existante doivent être l'objet d'une inspection rigoureuse avant d'entamer des travaux», confirme M. Deschênes. Imaginez la bibliothèque de vos rêves inondée au premier redoux printanier. L'état du toit est donc déterminant dans la préparation du chantier.

Qu'il faille procéder à des interventions correctives ou à un changement complet du revêtement, faites-le prioritairement pour éviter les mauvaises surprises. À cette étape, indique l'architecte, la question de l'isolation se pose. «Si la structure reste apparente à des fins esthétiques, les matériaux isolants seront installés par l'extérieur», poursuit-il. «L'entreprise est coûteuse, écrit Yves Laframboise. Il faut en quelque sorte refaire un nouveau toit sur l'ancien.» Si on isole par l'intérieur (en conservant partiellement la charpente visible), on disposera au moins une épaisseur de 25 centimètres de fibre de verre pour répondre aux normes en vigueur. «Par ailleurs, il ne faut pas négliger de passer en revue tous les équipements qui traversent la structure (cheminée, tuyauterie, etc.)», rappelle M. Deschênes.

 La faisabilité du projet relève également de la superficie habitable. Généralement, une hauteur libre de sept pieds sur 50 % de la superficie aménagée est exigée par la réglementation municipale. Il faut la calculer (ou l'estimer) une fois «les revêtements de sol et les plafonds installés», indique le guide de Black & Decker. Qui plus est, les structures ajoutées pour solidifier la charpente, renforcer le plancher et améliorer l'isolation figurent parmi les modifications à tenir compte dans ce calcul de la hauteur libre.

 Si le grenier se limitait jusque-là à ranger des malles de souvenirs, il y a fort à parier que le plancher devra être fortifié par l'installation de solives supplémentaires pour absorber le supplément de poids. Parfois, la consolidation des murs porteurs est recommandée afin de supporter adéquatement le dernier étage.

 L'autre investissement considérable réside dans l'aménagement d'un escalier qui montera jusqu'à votre nid douillet. À cet effet, il y a des dimensions à respecter comme une largeur minimale de 36 pouces. M. Deschênes ajoute à «la liste d'épicerie» des indispensables à prévoir, les lucarnes et les lanterneaux, afin de bénéficier d'un éclairage naturel approprié.

 À première vue, l'investissement apparaît important. Or, les coûts d'une telle intervention, précise l'architecte, sont inférieurs à ceux d'un agrandissement exigeant la construction de fondations. Puisque la déperdition de la chaleur se calcule en surface de murs extérieurs, une habitation «agrandie» en hauteur se révèle un choix énergétique et, par conséquent, respectueux de l'environnement. «Au lieu d'empiéter sur le terrain, on maximise la surface habitable existante», conclut-il.

 

Trucs et conseils

 - Le design du grenier peut être différent du reste de la maison, vu qu'il en est séparé. Fantaisie et audace sont permises.

 - Un plafond voûté peut sembler intimidant; le «fermer» avec des poutres donne une impression d'intimité, mentionne la décoratrice Josée Chouinard.

 - Des cloisons, des paravents et des écrans peuvent diviser un grand espace tout en lui laissant son aspect aéré. On peut aussi créer des zones à l'aide de tapis.

 - Des portes coulissantes (salles de bains, garde-robes) permettent de maximiser l'espace.

 - Transformez les recoins et les angles inhabituels en atouts : installez-y du rangement, mettez-y l'ordinateur, insérez-y une charmante banquette.

 - Attention à la hauteur des meubles que vous achetez si vous voulez les disposer contre un mur nain, recommande Josée Chouinard.

 - Le blanc donne une impression de fraîcheur et de propreté. Il attire l'attention sur les bibelots, les boiseries et les couleurs d'accent. Selon Josée Chouinard, les couleurs foncées augmentent l'impression de se sentir «écrasé».

 - En l'absence de lumière naturelle, des couleurs vives égayeront la pièce.

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Sources : Guide complet du bricoleur. Les greniers et sous-sols. Les Éditions de l'Homme, 2008

 

Photo: Les greniers et sous-sols, Black & Decker

Un bureau à lucarnes, avec meubles en cerisier, d'inspiration nautique.