Par ces temps difficiles, la créativité de l'étudiant collégial peut servir d'inspiration en matière de décoration intérieure. Sans blague!

Par ces temps difficiles, la créativité de l'étudiant collégial peut servir d'inspiration en matière de décoration intérieure. Sans blague!

Oui, bien sûr, vous savez déjà comment empiler vos vêtements sur le plancher. Tout de même, il faut reconnaître que des étudiants ont réussi à aménager des intérieurs exceptionnels pour le prix d'un aller à Paris.

D'abord il faut être audacieux. Vous seriez embarrassé si vos amis apprenaient que vous aviez cueilli un meuble dans la rue. Les étudiants, eux, demandent à leurs amis de les aider à transporter des meubles jetés au rebut... et s'en vantent. Plusieurs d'entre eux agissent ainsi à cause d'un réel souci de recyclage et de protection de l'environnement. Ils sont ravis de pouvoir transformer des rebuts en éléments de décor résidentiel.

Où certains ne voient que des ordures, des étudiants perçoivent un potentiel: la charpente en bois d'un futon, sans le futon, devient un porte-serviettes. Un vieux banc d'école pourra servir de table de nuit.

Il ne faut pas non plus craindre les motifs et couleurs voyants. Certains étudiants peintureront une salle de résidence en vert foncé, ou oseront des murs bleus à pois blanc à côté d'un foyer 19e siècle. Ils trouveront une vieille table de nuit vaguement Versailles, la peindront bleu pâle, la verniront, la décoreront avec une branche nue dans un vase en verre récupéré des vidanges, et placeront le tout dans le salon comme décoration à la fois intelligente et amusante.

Ouais, direz-vous, ils peuvent bien sortir la peinture verte. Le logis ne leur appartient pas.

Créativité tous azimuts

Mais ce n'est pas une raison pour refuser de reconnaître leur créativité. Ils sont tellement éloignés des sentiers battus qu'ils ont oublié l'existence même des sentiers. Il y a quatre ans, Kayt Brumder, étudiante en architecture au Cooper Union, se promenait dans le quartier Bowery de New York avec son copain, Jorge Pereira, lui aussi étudiant en architecture à Columbia (il est aujourd'hui architecte) quand ils ont vu une pile de tiroirs de commode sur le trottoir. Il n'y avait pas de commode, mais ils ont trouvé le défi intéressant. Le couple a hélé un taxi, apporté les tiroirs à leur appartement de East Harlem et les ont transformés en rangement mural.

Les petites annonces Craigslist, comme les grands magasins d'escompte, sont devenus une ressource de base pour les étudiants new-yorkais. Mais ce ne sont souvent que des points de départ. Tyler Velten, étudiant à la faculté d'architecture de l'université Yale, a habilement transformé en cabinet sa bibliothèque Billy, payée 35$ chez Ikea, en lui ajoutant des portes en contreplaqué qu'il a lui-même fabriquées et posées avec des charnières de 3$.

Vous n'avez pas d'atelier pour travailler le bois? Faites comme M. Velten. Installez vos outils électriques sur le trottoir avec une rallonge de 50 pieds, branchée par la fenêtre à une de vos prises. Et quand vous frappez un noeud dans le contreplaqué, ne paniquez pas. Intégrez-le au concept.