Chaque année, Montréal accueille quelques dizaines de milliers d'étudiants étrangers en provenance de 150 pays et du reste du Canada. Certains préfèrent louer un appartement, mais d'autres doivent vivre en résidence. Les ressources des institutions universitaires et collégiales montréalaises sont cependant limitées, et elles peinent à répondre à la demande. Pourquoi alors ne pas réunir sous le même toit des étudiants provenant des différents établissements montréalais? Cette idée fait son bout de chemin auprès des investisseurs privés et des universités. Coup d'oeil sur une nouvelle tendance, et sur quelques résidences montréalaises qui se démarquent.

Chaque année, Montréal accueille quelques dizaines de milliers d'étudiants étrangers en provenance de 150 pays et du reste du Canada. Certains préfèrent louer un appartement, mais d'autres doivent vivre en résidence. Les ressources des institutions universitaires et collégiales montréalaises sont cependant limitées, et elles peinent à répondre à la demande. Pourquoi alors ne pas réunir sous le même toit des étudiants provenant des différents établissements montréalais? Cette idée fait son bout de chemin auprès des investisseurs privés et des universités. Coup d'oeil sur une nouvelle tendance, et sur quelques résidences montréalaises qui se démarquent.

 Samedi après-midi, coin Sainte-Catherine et City Councillors. Sous le chaud soleil de fin d'été, des jeunes qui croulent sous les bagages emménagent dans une toute nouvelle résidence étudiante. Ne cherchez pas à quelle université elle appartient: le 515 Sainte-Catherine est une résidence privée, la première de cette envergure à Montréal.

 La rentrée n'est pas terminée que déjà, il ne reste plus que quelques chambres à louer. «Nos résidences sont de bonne qualité, abordables et propres. Et il y a de longues listes d'attente dans certaines universités», explique Alice Leduc, la gérante du 515 Sainte-Catherine, au milieu du brouhaha.

 Les universités peinent à répondre à la demande et l'arrivée de cette nouvelle venue n'est pas de refus. L'Université Concordia, qui y a loué un étage entier, propose même à ses étudiants, sur son site internet, de jeter un coup d'oeil au 515 Sainte-Catherine.

 «Nous aidons les universités avec leur trop-plein d'étudiants, et elles nous aident à remplir nos résidences», résume Karen Crich, directrice d'Auburn Development, qui a converti le 515 Sainte-Catherine. Et l'entreprise ontarienne a bien l'intention de construire d'autres résidences de la sorte à Montréal. «Il y a définitivement une place dans le marché pour nous», souligne Mme Crich.

 Les universités s'unissent

 Les investisseurs privés ne sont pas seuls à avoir eu l'idée de réunir les étudiants sous un même toit. Les universités montréalaises aussi y ont pensé. En 2002, après le Sommet de Montréal, elles se sont unies pour créer la Cité universitaire internationale de Montréal (CIUM). L'idée: avoir une résidence commune pour toutes les universités, surtout dans le but de loger les étudiants étrangers. «Il s'agit du premier concept de ce genre», explique Peter Bolla, le président de la CIUM.

 À l'origine, la CIUM avait pour mandat de fournir plus de 3000 lits supplémentaires en construisant trois pôles de résidences: un sur le site de l'îlot Voyageur, un au centre-ville et un près de l'Université de Montréal.

 Mais avec le temps, les aspirations de la CIUM semblent avoir perdu de leur élan. Le projet de l'Îlot Voyageur s'est enlisé dans les marais financiers où l'UQAM s'est retrouvée avec sa dernière phase d'expansion. Et le projet du centre-ville est sur la glace. «On a eu un problème dans la phase d'acquisition du site», avance Peter Bolla, qui est aussi vice-recteur associé à la gestion immobilière de l'Université Concordia.

 Le pôle des résidences à proximité de l'ancienne gare de triage d'Outremont, dont l'Université de Montréal est propriétaire, tient toujours. Mais aucune date n'a été avancée.

 «Par contre, le groupe existe encore et on va se rencontrer bientôt pour discuter quoi faire maintenant. On va se remettre à la tâche», affirme M. Bolla. Aucun échéancier n'est toutefois prévu pour l'instant.

515 SAINTE-CATHERINE: la privée

 Cette résidence, qui vient d'être construite au coeur du centre-ville montréalais, est privée (voir texte principal). L'Université Concordia a loué un étage et l'Université McGill, quatre. Le reste des étudiants provient des autres universités montréalaises et même du collégial. La grande majorité des pensionnaires sont des étudiants étrangers.

 Les résidences ont été construites dans un bâtiment qui abritait autrefois une succursale de la Banque Scotia et des bureaux de l'UQAM. Les voûtes de l'ancienne banque ont été conservées et transformées en salle de musique. Au rez-de-chaussée, on trouve une salle commune, une salle d'entraînement et une salle de jeux. Les chambres sont entièrement meublées et il est possible de choisir ses colocataires. À noter que quelques chambres sont encore disponibles.

 Le 515 Sainte-Catherine en bref

 440 places réparties dans 100 appartements de quatre ou cinq chambres

 Chaque suite contient une ou deux salles de bain

 Prix: 799$ par mois, par personne

 Les appartements sont entièrement meublés, et munis du câble et de l'internet. Pour 25$ de plus par mois, il est possible de profiter du forfait clé-en-main qui inclut les accessoires: ustensiles, vaisselle, micro-ondes, rideau de douche, etc.

 Architectes: Michelange Panzini Architectes

 UNIVERSITÉ DE MONTRÉAL: beaucoup de rénovations

 Au cours des dernières années, les cinq bâtiments qui contiennent les résidences de l'Université de Montréal ont fait l'objet d'importantes rénovations. «C'est plus beau, plus propre, plus funky», explique Sophie Langlois, directrice des relations avec les médias pour l'établissement. Selon Mme Langlois, les places de résidences dont dispose l'Université de Montréal répondent aux besoins pour l'instant.

 Il y a 1123 places en résidence sur le campus, dont les prix par personne varient entre:

 298,69$ par mois, pour un studio simple, un studio simple dans le pavillon réservé aux filles ou un studio adapté;

 514,66$ par mois, pour un studio double;

 602$ par mois, pour une suite avec salle de bain, dans le pavillon réservé aux filles.

 Chaque studio est équipé d'un réfrigérateur. L'internet n'est pas inclus.

 Dans la résidence du 2350 Édouard-Montpetit, on trouve un guichet bancaire de la Banque Nationale du Canada et même un club vidéo libre-service.

ETS: la nouvelle

 L'École de technologie supérieure (ETS) vient de terminer la construction d'une nouvelle résidence étudiante, au coin des rues de la Montagne et Notre-Dame. Avec ces nouvelles places, l'ETS, qui peut maintenant loger près de 850 étudiants, a enfin réussi à vider la liste d'attente.

 Les résidences ne sont pas exclusivement réservées aux étudiants de l'ETS. Ceux-ci peuvent choisir de vivre avec leur conjoint, ou avec leur enfant. L'ETS a aussi conclu des ententes avec d'autres universités, comme les HEC et l'École Polytechnique. À noter qu'il reste une soixantaine de chambres disponibles.

 La résidence de l'ETS en bref

 466 places réparties à travers:

 64 studios. De 611$ à 865$ par mois;

 7 appartements à une chambre. 865$ par mois;

 190 appartements à deux chambres. De 491$ à 525$ par mois;

 5 appartements à trois chambres, 450$ par mois. (Prix par personne.)

 Les appartements sont entièrement meublés. Seuls la literie, la vaisselle et les articles de cuisine ne sont pas fournis. L'internet haute vitesse (accès au réseau de l'ETS) est inclus.

 Les étudiants ont un accès direct à un marché d'alimentation situé au niveau de la rue.

 Architectes : Groupe Cardinal Hardy

UNIVERSITÉ MCGILL: la chic

 En 2003, l'Université McGill a acheté l'Hôtel Renaissance pour faire face à une pénurie de résidences. Six mois plus tard, le chic hôtel était transformé en résidences étudiantes. Le New Residence Hall offre un cadre de vie plutôt original, mais il faut être prêt à y mettre le prix.

 L'édifice, appelé familièrement «New Rez», compte 14 étages de résidences. Lors du passage de La Presse, tous les étudiants avaient déjà emménagé et s'affairaient dans le lobby dans un joyeux brouhaha.

 Un exemple semblable existe à l'Université de Toronto, qui a acheté le Colony Hotel en 2004 pour le convertir en résidence étudiante.

 Le New Residence Hall en bref

 715 places au total.

 107 chambres simples à 1618,50$ par mois;

 304 chambres doubles à 1479,75$ par mois. (Prix par personne. À noter que les repas sont inclus.)

UQAM: l'abordable

 La résidence étudiante de l'UQAM, située sur la rue Saint-Urbain au sud de la rue Sherbrooke, fait partie du vaste Complexe des sciences Pierre Dansereau achevé en 2005. On y trouve aussi les laboratoires, salles de classe et bibliothèques des départements de sciences de l'UQAM.

 À l'intérieur du bâtiment, les grands espaces clairs sont parsemés de touches de couleurs vives - rose par ci, jaune par là - très caractéristiques de l'architecture du groupe Saia Barbarese Topouzanov, à qui l'on doit aussi le nouveau Palais des congrès.

 La résidence de l'UQAM, rue Saint-Urbain en bref

 495 places, dont:

 219 studios à 535$ par mois;

 41 appartements de 2 chambres à 515$ par mois;

 16 appartements de 3 chambres à 505$ par mois;

 15 appartements de 4 chambres à 495$ par mois;

 8 appartements de 8 chambres à 445$ par mois; (Prix par personne.)

 Quelques studios sont aussi réservés aux couples, aux personnes handicapées et aux professeurs.

 Les appartements sont entièrement meublés. Seuls la literie, la vaisselle et les articles de cuisine ne sont pas fournis.

 Architectes: Saia Barbarese Topouzanov - Tétreault, Parent, Languedoc et Associés - Birtz Bastien Beaudoin Laforest - Architecture de paysage: Claude Cormier

 

Photo Robert Mailloux, La Presse

Tous les appartements sont dotés de quatre ou cinq chambres et de deux salles de bains.