Parée de moustiquaires à longueur d'année, la véranda version contemporaine permet de profiter pleinement de la nature - chant des oiseaux, fraîcheur du vent -tout en étant à l'abri des averses comme des insectes. Mieux, cette pièce saisonnière (ou screened porch, comme l'appellent les Américains et les Canadiens anglais) se transforme aisément au gré des activités: lecture, travail, sieste ou cinq à sept. Plusieurs propriétaires y installent un chauffe-terrasse ou même un foyer et la transforment en salle à manger ou séjour trois saisons. Nous vous présentons trois vérandas, toutes de facture très moderne. L'une jouxte la cuisine de la résidence Les abouts et surplombe un tapis de fougères, à Saint-Edmond-de-Grantham. L'autre, sur la Rive-Sud, a été aménagée dans une vaste résidence unifamiliale rénovée. La troisième, à Ottawa, a été construite en porte-à-faux.

Parée de moustiquaires à longueur d'année, la véranda version contemporaine permet de profiter pleinement de la nature - chant des oiseaux, fraîcheur du vent -tout en étant à l'abri des averses comme des insectes. Mieux, cette pièce saisonnière (ou screened porch, comme l'appellent les Américains et les Canadiens anglais) se transforme aisément au gré des activités: lecture, travail, sieste ou cinq à sept. Plusieurs propriétaires y installent un chauffe-terrasse ou même un foyer et la transforment en salle à manger ou séjour trois saisons. Nous vous présentons trois vérandas, toutes de facture très moderne. L'une jouxte la cuisine de la résidence Les abouts et surplombe un tapis de fougères, à Saint-Edmond-de-Grantham. L'autre, sur la Rive-Sud, a été aménagée dans une vaste résidence unifamiliale rénovée. La troisième, à Ottawa, a été construite en porte-à-faux.

 Les propriétaires de la maison Les abouts profitent à plein de leur pièce d'été. Nichée dans une clairière de Saint-Edmond-de-Grantham, leur résidence secondaire possède, à l'une de ses extrémités, une véranda munie de grandes moustiquaires en aluminium gris clair. Cet espace de 240 pieds carrés sur pilotis est littéralement posé dans un écrin de fougères.

 «On se trouve dans la nature tout en étant protégé des insectes. L'été, c'est notre pièce préférée», révèlent les propriétaires.

 Tout autour, des arbres font office de pare-soleil, évitant ainsi une surchauffe en été. Comble du luxe? Une petite rivière coule doucement à une quinzaine de mètres de la véranda. Imaginez la symphonie en stéréo: le bruissement de l'eau associé au frémissement des arbres et au chant des oiseaux!

 On comprend donc pourquoi les occupants s'y installent dès le mois d'avril. «Un chauffe-terrasse nous permet de prolonger le plaisir jusqu'en octobre. Ici, on mange, on lit, on travaille, on reçoit des invités pour l'apéro et parfois, par nuit chaude, on y dort jusqu'à l'aurore, lorsque l'humidité arrive et que les oiseaux se mettent à chanter.»

 Un barbecue sur roulettes permet de cuisiner à proximité de cette «salle à manger» d'été. Idée futée: elle a été construite dans le prolongement de la cuisine. Ainsi, il suffit d'ouvrir des portes vitrées pour atteindre rapidement la plaque de cuisson, le frigo ou l'évier. En prime, elle donne l'impression d'agrandir la maison et brouille les frontières entre l'intérieur et l'extérieur.

Pièce d'été et parfois d'hiver

 Pierre Thibault, l'architecte de la résidence, a un penchant (très marqué) pour les vérandas drapées de moustiquaires. Jusqu'à présent, il les a intégrées dans tous ses plans de résidences secondaires, incluant la sienne, à proximité du mont Sainte-Anne, dans la MRC de La Côte-de-Beaupré. Il y a installé un foyer au bois et utilise l'endroit même par temps froid...

 «Le premier de l'an, à minuit, on enfile un manteau, on allume le feu et on sable le champagne dans la véranda», confie l'architecte.

 Selon le spécialiste, les dimensions idéales d'une véranda se situent entre 400 et 500 pieds carrés. Une zone «salle à manger» et «séjour» devraient y être aménagées. L'hiver, Pierre Thibault laisse les toiles métalliques aux châssis de la pièce. Ce qui évite les accumulations de neige. Lorsqu'il y a de grands vents, il se forme seulement un mince tapis de neige poudreuse au sol, précisent les propriétaires des Abouts.

 Autre avantage: quand il pleut, la pièce moustiquaire met l'occupant à l'abri tout en lui permettant d'humer les odeurs de la terre, ajoute Pierre Thibault.

 L'intérieur de la pièce estivale des Abouts est composé d'épinette. Le sol de cette galerie est en bois traité. Quant aux châssis des moustiquaires, ils sont, comme ceux des fenêtres de la maison, en cedro, un bois exotique. Les poutres de la véranda sont apparentes. Celles qui traversent tout le bâtiment sont en bois lamellé-collé. Les autres, perpendiculaires, sont en cèdre rouge de l'Ouest. Un débord de toiture protège cette pièce de la pluie.

 «La pièce à moustiquaires est un espace sensoriel consacré à la belle saison qui permet de voyager dans sa propre maison», termine l'architecte.

Bien à l'abri

 Dans une grande maison contemporaine de la Rive-Sud, une cinquantaine de personnes étaient réunies pour l'anniversaire d'une fillette de 5 ans. «Cette journée-là, il tombait des cordes. Heureusement, les enfants ont pu s'amuser dans la véranda», se réjouit la mère. Judicieusement intégrée dans une des nouvelles extensions de la maison, la pièce comporte un mur complètement habillé de moustiquaires en fibre de verre noir (effet nylon). Quatre panneaux moustiquaires coulissants en aluminium anodisé s'ouvrent sur le jardin.

 Quant au plancher, il est composé d'ipé, comme dans la salle à manger intérieure. Très spacieuse, la véranda (environ 600 pieds carrés) est tout équipée. Il y a un barbecue surmonté d'une hotte, un évier, un frigo miniature et une table ronde au plateau de verre. Une zone «séjour» a même été aménagée: deux causeuses en tissu à l'épreuve de l'eau encadrent une table basse. «C'est une pièce où l'on profite de la vie», résume le designer René Desjardins qui, avec l'aide de l'architecte Suzanne Brosseau, a complètement rénové et, surtout, agrandi, cette résidence possédant aujourd'hui une superficie de 10 000 pieds carrés.

 «Dans notre ancienne maison, il y avait une pièce parée de moustiquaires et ce fut une découverte, confie la propriétaire. Il était donc impensable que nous n'en ayons pas une dans notre nouvelle résidence.»

 Les moustiquaires et les meubles sont laissés dans la véranda, même en hiver. On s'y installe parfois, même par temps froid; on se réchauffe grâce à des salamandres et on utilise le barbecue, confient les occupants.

Lieu de prédilection

 Sandra et Denis Roberge passent le plus clair de leur temps dans leur véranda tendue de moustiquaires. «C'est notre pièce de prédilection, avoue Mme Roberge. On l'utilise en automne même sans chauffe-terrasse et on y passe des soirées entre amis.» Conçue par l'architecte montréalais Paul Bernier, leur résidence au style contemporain est couverte de bois et d'acier ondulé et elle est située à Ottawa. Étonnamment, la véranda a été construite en porte-à-faux au premier étage, là où se trouvent les pièces de vie. Quant aux chambres, elles se trouvent au deuxième alors qu'un bureau occupe le rez-de-chaussée. Ainsi surélevée, la véranda offre une vue imprenable sur la rivière des Outaouais et le lac Deschênes. «Avec des échelles, j'ai déterminé sa position avant la construction», explique Paul Bernier. L'objectif de l'architecte? Donner une impression de légèreté. «J'ai utilisé des matériaux légers, comme l'acier ondulé. Quant à la véranda, je l'ai conçue comme une boîte suspendue dans les airs. La structure du bâtiment semble ainsi plus aérienne.»

 «Même nos deux labradors Gracie et George adorent cette véranda. Ils s'y installent pour observer tout ce qui bouge sur le terrain et sur l'eau», enchaîne Sandra Roberge.

 La structure de la pièce (en cèdre rouge) est exposée et sa superficie est de 143 pieds carrés. Les portes vitrées qui la séparent du salon sont continuellement laissées ouvertes pendant la belle saison. Grâce au vent du large, une ventilation naturelle est assurée. Mieux, les moustiques fort nombreux dans cet environnement boisé à proximité de l'eau n'ont aucune chance d'entrer. Deux fauteuils Adirondack et une table meublent l'endroit.

 Située face au nord-est, la pièce est baignée de lumière, le matin. Les occupants en profitent pour y déguster leur café et lire le journal. Après 10h30, la véranda devient plus ombragée. Conséquence? «C'est frais, même par temps très chaud», souligne la propriétaire, qui a réussi à trouver une fonction à sa pièce à moustiquaires, en hiver: à Noël, un sapin y brille de tous ses feux.

 «Avec l'arrivée de l'architecture contemporaine à la campagne et dans les milieux boisés, au Québec, la véranda devient un élément architectural incontournable pour relier l'intérieur à l'extérieur. C'est une pièce qui possède beaucoup de potentiel», termine Paul Bernier.

Quelle moustiquaire choisir?

 Moustiquaire en aluminium, en fibre de verre ou en polyester? Noire ou grise? Résistante aux animaux ou non? Il existe plusieurs types de toiles de moustiquaires sur le marché.

 Voici quelques indices pour un choix éclairé.

 «Contrairement à une toile de fibre de verre, une moustiquaire en aluminium sur laquelle on a buté ne reprend pas sa forme initiale», explique Monique Blanchet, vice-présidente de Moustiquaires MSA. «Comme on dit, elle va bosser, résume Michel St-Pierre, copropriétaire de MD Moustiquaires. Sans compter qu'une toile en aluminium est environ le double du prix de la fibre de verre», ajoute-t-il.

 > Pour une meilleure vision vers l'extérieur, les couleurs foncées, surtout le noir, sont recommandées. Quant aux teintes claires, elles réfléchissent la lumière du soleil, ce qui rend les toiles plus voyantes.

 «Nous offrons un nouveau modèle de toile en fibre de verre aux brins très fins pour une vision améliorée», explique André Laliberté, représentant de l'entreprise américaine Phifer.

 > Une moustiquaire en aluminium peint en noir est préférable à celle en aluminium naturel, car, avec le temps, elle n'aura pas tendance à s'oxyder, glisse Michel St-Pierre.

 > Pour une véranda, André Laliberté conseille le tissu SunScreen. Cette toile tissée (serré) avec de la fibre de verre recouverte de vinyle bloquerait jusqu'à 70% des rayons UV. Son avantage? Réduire l'augmentation de la température en été et la perte de chaleur en hiver. Très résistant, ce tissu est approprié pour les châssis de grande dimension d'une véranda. Détail: son facteur d'ouverture est d'environ 25%. Le tissage est donc très présent. Bloque-t-il la vue? «Il est alors souhaitable d'utiliser une toile noire pour obtenir une meilleure vision», répond André Laliberté.

 > Dans les cas où la véranda est totalement exposée au soleil (plein sud ou sud-ouest), la toile SunTex (Phifer) en polyester enduit de vinyle est alors recommandée. Elle bloque jusqu'à 90% des UV, termine le spécialiste.

 

Photo fournie par les propriétaires

La véranda des Abouts est tendue de moustiquaires en aluminium gris clair.