Passionnée de tissus, Pascale Faubert les a étudiés sous toutes leurs coutures. Mais c'est de ses grands-mères qu'elle tient la fibre créatrice; une prédisposition dont elle a appris à tirer parti, de fil en aiguille.

Passionnée de tissus, Pascale Faubert les a étudiés sous toutes leurs coutures. Mais c'est de ses grands-mères qu'elle tient la fibre créatrice; une prédisposition dont elle a appris à tirer parti, de fil en aiguille.

 Dès l'enfance, Pascale Faubert est fascinée par les tissus et leurs textures. «Ma grand-mère avait beaucoup de petits foulards et de très beaux morceaux auxquels elle faisait très attention», raconte-t-elle. Son autre aïeule, brodeuse, lui a légué tous ses petits bouts d'étoffe travaillés lorsqu'elle était encore toute jeune.

Ayant complété un diplôme d'études collégiales en commercialisation de la mode au Collège LaSalle de Montréal, Pascale Faubert s'est tout d'abord familiarisée avec les tissus qui se trouvaient sur le marché.

Mais c'est en étudiant au cégep en arts plastiques qu'elle a entendu parler du Centre de recherche et d'impression textile de Montréal (CRDITM). Batik, peinture sur soie, sérigraphie... La jeune femme s'y inscrit pour apprendre les techniques spécialisées d'impression de tissus en tout genre.

Création organique

L'artisane utilise toujours des fibres naturelles pour ses créations. Coton, lin et soie seront transformés en lampes, coussins, sacs, foulards et tableaux encadrés.

Imprimées de couleurs vives, ses pièces sont inspirées de la Côte-Nord, de la nature. On y retrouve notamment le jardinier, un oiseau australien qui fabrique un nid pour séduire la femelle. «C'est très spécial», note Mme Faubert, qui explorait alors le thème de la séduction. Elle reproduit aussi des nids, feuillages et fleurs de cette région du Québec.

L'artisane concocte minutieusement ses couleurs à l'oeil, comme elle l'a appris au CRDITM. L'inspiration lui vient intuitivement : «Je l'ai dans la tête et je le fais!» Elle préfère l'application directe de la teinture sur les tissus, ainsi que le batik, qui nécessite l'usage de la cire. Elle aime le contact avec sa matière et ces techniques lui permettent davantage de dégradés, de textures.

Transformés en abat-jour, ses tissus laissent agréablement passer la lumière, faisant ressortir les couleurs qu'elle leur a imposées. Et ses lampes avec bases de noyer s'agencent joyeusement avec les coussins pimpants qu'elle a dessinés.

Constatant aussi un manque d'originalité dans les tissus d'ameublement, Mme Faubert eut l'envie d'habiller les meubles et leurs formes, comme des vêtements qui épousent les corps.

En 2006 et en 2007, elle est nommée finaliste pour le prix d'excellence de la nouvelle création montréalaise en métiers d'art François-Houdé avec deux de ses meubles, des fauteuils aux teintes éclatantes et aux motifs organiques. Un succès que l'artisane a transformé en service de création sur mesure pour «revêtir» les meubles un peu tristes.

 

Photo Martin Martel, La Presse

Lampes, coussins, foulards, tableaux, Pascale Faubert s'inspire de la nature pour ses créations.