Maryse Roy aime l'imperfection. Les planchers craqués où s'engouffrent moult babioles, les meubles patinés par le temps et les vieux trésors dénichés chez des amis ou le brocanteur. Plutôt surprenant pour une designer d'intérieur.

Maryse Roy aime l'imperfection. Les planchers craqués où s'engouffrent moult babioles, les meubles patinés par le temps et les vieux trésors dénichés chez des amis ou le brocanteur. Plutôt surprenant pour une designer d'intérieur.

Mme Roy a emménagé dans sa maison plus que centenaire sur le chemin du Foulon dans le quartier Sillery de Québec, avec sa fille, il y a trois ans. Elle adore le coin, le fleuve que l'on voit en retrait. Elle s'est éprise du cap aux Diables, de «la vieille âme» de son logis, ancienne demeure d'un des ouvriers de la construction du pont de Québec, lui a-t-on dit.

«J'aime que ça ait l'air confortable. Il y a des designers chez lesquels on dirait un show room»... mais pas chez Maryse Roy. Sur le plancher en bois d'origine du salon, «sûrement de l'épinette», trône un gros coffre déniché chez Villa. «Il sentait l'Inde quand je l'ai nettoyé», note celle qui aime bien les meubles à double usage, comme cette table creuse qui se prête au rangement. «Mais il faut faire attention avec le bois», indique la designer d'intérieur. Elle a donc tenté de jouer de contrastes en appliquant un bleu pâle sur le mur du salon, et de faire ressortir les noeuds avec les tons plus chauds de son mobilier. «Bleu est la couleur complémentaire de l'orangé. C'est bien avec le bois», spécifie-t-elle.Mme Roy a d'ailleurs pris soin «d'ouvrir» les pièces de sa demeure en se débarrassant des armoires de la cuisine et en supprimant plusieurs barreaux d'escalier. Dans la salle à manger comme celle de bain, elle préfère ajouter des meubles au lieu de modules. Le moderne et l'ancien s'y rencontrent pour amener une légère touche européenne.

Un élégant secrétaire américain offre encore plus d'espace de rangement dans la salle à manger où une base de machine à coudre Singer a aussi été recyclée en table d'appoint. Longeant le mur au premier étage, une chaise-escabeau et un banc d'écolier basculant se transforment au gré des envies de la propriétaire.

La nature à l'intérieur

Haut et fort, Maryse Roy se proclame antirideaux! Elle préfère «se sentir dehors», mais ne s'empêche pas d'utiliser des tissus pour autant. «Partout, mais pas dans les fenêtres!» Sa matière de prédilection se retrouve donc en guise de porte de penderie dans sa chambre à coucher, pour camoufler une ouverture à côté de la cheminée ainsi que sur le sol, parsemé de tapis.

Au premier étage, le bois se mélange à la pierre, qui se manifeste dans la cuisine par le mur d'ardoise et le comptoir de granit doré. Au palier, le plancher de la salle de bain rappelle encore plus l'extérieur. En quartz rugueux, il se mouille comme la roche sur le bord de l'eau... et empêche du coup de perdre pied au sortir de la douche.

Puisque la demeure de Mme Roy a été annexée au complexe de condos voisin, un grand terrain, avec piscine creusée, permet aux jeunes de s'amuser sans se préoccuper des voitures. Même si le boulevard Champlain se trouve tout près, le chant des oiseaux semble camoufler le ronronnement des camions. Le seul bruit qui rappelle qu'on est toujours en ville.

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Photo Le Soleil

Dans la salle à manger, Mme Roy préfère utiliser des meubles au lieu de modules.