Chez Gervais Tremblay, c'est Noël de janvier à décembre. Ces jours-ci plus que jamais, sa maison de la rue Saint-Paul recèle des arbres en plumes d'oie, des boules de verre, des pères Noël en coton et des poinsettias en chenille. Ils ne retrouvent leur étagère vitrée qu'en février, dans le bureau passant qui ressemble à un conventum d'anciens ornements de Noël.

Chez Gervais Tremblay, c'est Noël de janvier à décembre. Ces jours-ci plus que jamais, sa maison de la rue Saint-Paul recèle des arbres en plumes d'oie, des boules de verre, des pères Noël en coton et des poinsettias en chenille. Ils ne retrouvent leur étagère vitrée qu'en février, dans le bureau passant qui ressemble à un conventum d'anciens ornements de Noël.

Gervais Tremblay a acheté cette maison l'an dernier. Mais il la reluquait depuis un moment, puisque la bâtisse héberge aussi, au rez-de-chaussée, le commerce d'antiquités qu'il tient depuis cinq ans. Il habite les deux étages supérieurs, qu'il a réussi à couvrir de meubles anciens et de 1001 collections, sans donner l'impression d'avoir reconstitué un musée.

Dans cette maison exaltante, pas un enfant n'arriverait à trouver le sommeil tant les objets sont stimulants. «Ils me rendraient bien nerveux», échappe Gervais Tremblay, qui célébrera Noël avec des amis, dans l'ambiance unique qu'il a créée chez lui.

Des meubles de style «mission» sobres et masculins occupent le salon. Ils ont été admirablement restaurés. Sur les tables et sur les étagères, sur les rebords de fenêtre et sur les manteaux de cheminée, des objets anciens faisant partie des collections du propriétaire sont disséminés avec mesure et harmonie.

Les lampes à l'huile, les vitraux et les gobelets de verre pressé rivalisent de grâce avec les nombreux sapins en plumes d'oie, les couronnes, les guirlandes et les personnages que M. Tremblay collectionne depuis 15 ans. «Ces sapins sont les ancêtres de nos arbres artificiels», mentionne-t-il. Il en a lui-même 35, la plupart assez petits, qu'il s'amuse à disperser dans la maison, parés d'ornements fragiles et émouvants.

Sur la table de la salle à manger Art déco, une crèche sous globe fait sourire avec ses personnages agenouillés sous les palmiers. «Pensez-vous vraiment qu'il y avait des sapins à Bethléem?» demande-t-il.

Un boudoir se trouve en haut de l'escalier. Il sert aussi de chambre d'amis, puisque notre hôte y a installé un lit escamotable en bois d'un autre siècle. Une armoire vitrée sert de présentoir à une collection de tabatières et de petites lampes à l'huile.

Dans la verrière adossée à la falaise, des ornements de coton pressé allemands sont suspendus à un arbre de plumes d'oie bleues. Mais où diable déniche-t-il pareils trésors? «Je fais beaucoup d'achats sur Internet, confie-t-il. La première année d'Internet, j'ai dû me procurer au moins 600 pièces.»

La chambre victorienne a un sapin victorien que Gervais Tremblay avait prêté au Musée de la civilisation, en 2000. Il l'a déposé sur une panetière française. Une splendide écritoire en ronce de noyer révèle des tiroirs et des compartiments conçus pour des objets de correspondance aujourd'hui désuets : papiers, plumes et encriers.

Gervais Tremblay a huit frères et soeurs qui vivaient dans une grande maison de Mistassini, au Lac-Saint-Jean. «À Noël, on était 50 à table, deux fois par jour», raconte-t-il. C'est de cette époque que lui vient son inclination pour les objets de Noël.

Le jour où sa mère est décédée, il y a 12 ans, il a ramassé toutes ses décorations des années 50. Puis, il a rencontré Claude Davis, un grand collectionneur qui possède quelque 5000 articles de Noël dont il a fait don au Musée de la civilisation. Depuis ce temps, Gervais Tremblay fait ses sapins dès la mi-septembre.

 

Photo Le Soleil

Une collection de bocaux de verre sous un vitrail habille cette fenêtre de la cuisine.