Le designer Steve Girard a remporté son pari d’habiter Saint-Sauveur, dans une maison

Le designer Steve Girard a remporté son pari d’habiter Saint-Sauveur, dans une maison

contemporaine pleine de lumière, avec garage double, terrasse et petite cour. En raison

de sa «grande intégration» dans le quartier, la Ville de Québec vient de remettre à son concepteur l’un de ses mérites architecturaux.

 Il y a deux ans, M. Girard a sans doute repéré le seul espace vacant de ce coin de la basse ville de Québec. À l’angle des rues Hermine et Durocher, ce terrain de stationnement de 43 pieds sur 36 semblait destiné à accueillir sa maison.

 Impossible de la manquer! Avec sa façade d’acier galvanisé, ses ornements d’inox et son allure industrielle, elle apparaît comme une originale dans le quartier. «Pourtant, le toit en pente et l’acier galvanisé sont des caractéristiques de tous les hangars dans les fonds de cour de Saint-Sauveur», soutient Steve Girard, qui a aménagé chez lui son bureau de designer.

La particularité de cette maison tient d’abord à la disposition des pièces. Les chambres sont au rez-de-chaussée, alors que la cuisine et le salon sont à l’étage, dans un espace à aire ouverte baigné de lumière. «Ces pièces bénéficient du toit cathédrale», mentionne le designer.

 Il a dessiné sa maison en fonction des modules de cuisine qu’il avait choisis chez IKEA. Le comptoir couleur charcoal se détache harmonieusement sur les panneaux de bois foncé.

 Il a posé un plancher de merbeau, un bois exotique dont il aime le veinage et la couleur naturelle. Il a appliqué sur les murs du blanc, du gris et du vert sauge. Et il a disséminé dans ce lieu inspirant un fauteuil de cuir, un canapé, des lampes, quelques tableaux

et des sculptures thaïlandaises, dans un métissage bien dosé qui laisse toute la place à l’architecture et au mobilier.

Une grande terrasse de 450 pieds carrés a été construite sur le toit du garage double. On y accède par les deux portes-fenêtres de la cuisine. Comme elle surplombe la rue, elle met les deux propriétaires bien à l’abri des regards indiscrets. C’est une enclave

intime et ensoleillée à souhait.

 Au rez-de-chaussée, la chambre est au nord. «Elle est toujours fraîche», se réjouit Steve Girard.La grande garde-robe fait office de «tampon» entre la rue et le lit. On sort dans la cour par cette pièce. Et une fois de plus, on se surprend d’arriver dans un petit jardin ceinturé d’une clôture et protégé de la rue par le garage. Personne ne voit les baigneurs qui se prélassent dans le spa, été comme hiver.

 Steve Girard a isolé les murs avec de la laine de roche, un matériau aux propriétés insonorisantes. Il a choisi des fenêtres à haut rendement énergétique. Il a installé un

foyer à combustion lente. Bref, il n’a pas lésiné sur la qualité des matériaux, car il était certain que l’investissement en valait la peine.

Il a habité Saint-Roch et le Vieux-Port. Il s’est aussi réfugié quelques années à Beauport,

avant de revenir au centre-ville, en juin 2006, dans un coin de la ville qu’il voit se développer rapidement. Cet amoureux de la ville a réussi à concilier sa vision d’une maison idéale avec les normes traditionnelles d’un quartier qui s’embellit, qui rajeunit et qui sait accueillir les gens. Il a reçu un Mérite d’architecture de la Ville de Québec, dans la catégorie habitation (construction neuve/basse densité).

 Info: www.stevegirard.ca

 

Photo Érick Labbé, Le Soleil

«Geste de renouvellement, grande interprétation, apport bénéfique au milieu», a statué le jury des Mérites d'architecture de la Ville de Québec.