Pierre Marchand, fondateur de MusiquePlus/MusiMax, est non seulement fou des Beatles et des vieilles voitures, mais il est aussi un mordu d'architecture. Son coup de foudre pour Habitat 67 remonte à l'Expo de Montréal. Il avait 10 ans, à l'époque. «C'était comme un jeu Lego géant. J'étais émerveillé!» confie-t-il.

Pierre Marchand, fondateur de MusiquePlus/MusiMax, est non seulement fou des Beatles et des vieilles voitures, mais il est aussi un mordu d'architecture. Son coup de foudre pour Habitat 67 remonte à l'Expo de Montréal. Il avait 10 ans, à l'époque. «C'était comme un jeu Lego géant. J'étais émerveillé!» confie-t-il.

 >> Visitez l'appartement de Pierre Marchand en photos.

 Dans les années 90, il fait une première tentative pour y dénicher un appartement, mais c'est en 2002 qu'il en trouve un à son goût. Il le garde jusqu'en 2006 pour, ensuite, en acheter un plus grand: un «trois cubes» avec vue imprenable sur le centre-ville et le port de Montréal. «Chaque fenêtre est une carte postale», résume-t-il.

 Recherche d'authenticité

 Pierre Marchand préserve jalousement les aménagements authentiques de son appartement. Exemple: il a abandonné l'idée (séduisante) d'installer un gradateur pour régler l'éclairage de sa suspension (la célèbre Zettel'z 6 d'Ingo Maurer). Un gradateur aurait détonné dans cet appartement rempli d'interrupteurs rétro.

 «J'aime mieux vivre avec les désagréments d'une pièce originale que d'obtenir la perfection d'un objet retouché. C'est comme pour les anciennes voitures, affirme le collectionneur celles qui m'intéressent le plus n'ont pas été modifiées.»

 Pierre Marchand n'est pas le seul à apprécier le côté vintage des appartements de l'immeuble de Moshe Safdie. «Les amoureux d'Habitat existent toujours, témoigne Louise L'Heureux, agent immobilier affilié chez Royal LePage Dynastie. Ce type de client rénove tout en préservant le maximum d'éléments originaux.»

 Second début

 Pierre Marchand a trimé pour retrouver le cachet d'époque. C'est le cas des armoires de cuisine brun et beige. Elles avaient toutes été peintes par l'ancien propriétaire. «En les décapant méticuleusement, j'ai réussi à ravoir la couleur du stratifié original», précise-t-il. L'effet «deux tons» était prisé dans tous les appartements d'Habitat.

 «À l'origine, cette cuisine modulaire avait été conçue avec la collaboration de Frigidaire», rappelle au passage Réjean Legault, professeur d'architecture moderne à l'École de design de l'UQAM.

 Avec ses lignes nettes, ce mobilier n'a rien de démodé. Toutes les armoires sont cerclées d'aluminium, ce qui souligne leur géométrie. Des tubes fluorescents posés sous les armoires illuminent le plan de travail. D'autres tubes installés au-dessus du rangement permettent d'obtenir un éclairage diffus orienté vers le plafond.

 La cuisinière à gros serpentins brille comme avant «et elle fonctionne super bien», glisse Pierre Marchand. Quant au réfrigérateur et au lave-vaisselle, ils ont été changés pour des appareils performants.

 Chaleur du bois

 Les portes des placards et les parquets de l'appartement ont été préservés. Seule leur teinte a changé. Leur couleur rousse s'inspire de celle des rampes d'origine.

 Cabinet de toilette spatial

 Moulées comme une mininavette spatiale, les salles de bains préfabriquées d'Habitat 67 sont en fibre de verre (Fiberglas Canada). Le cabinet de toilette de l'appartement est d'ailleurs intact, à part le revêtement de sol. Il a été renouvelé avec des carreaux à imprimé optique un brin psychédélique.

 Quant à la salle de bains principale, elle a été complètement rénovée et, surtout, modernisée. «Ma conjointe apprécie son aspect fonctionnel et la baignoire à remous, admet Pierre Marchand. De mon côté, ça m'a déçu, au moment de l'achat, de découvrir que l'aménagement original avait disparu.»

 Poignées d'amour

 Pas question de remplacer les poignées de porte! Pierre Marchand les a plutôt nettoyées, brossées et lustrées. Tous les interrupteurs futuristes à boutons-poussoirs (un noir pour éteindre, un blanc pour allumer) sont intacts.