À Saint-Jean-Port-Joli se trouve une maison qui vit en harmonie avec la nature. Son intérieur rappelle l'extérieur. Le bois dont elle est construite évoque la forêt qui l'entoure. Les oeuvres d'art qui ornent les murs suggèrent le fleuve Saint-Laurent qui se trouve tout près.

À Saint-Jean-Port-Joli se trouve une maison qui vit en harmonie avec la nature. Son intérieur rappelle l'extérieur. Le bois dont elle est construite évoque la forêt qui l'entoure. Les oeuvres d'art qui ornent les murs suggèrent le fleuve Saint-Laurent qui se trouve tout près.

 Un endroit de rêve pour un chalet. C'est exactement ce qu'était la grande demeure au tout début : un petit refuge pour des étudiants qui désiraient revenir à la campagne, la fin de semaine venue.

 Elle a été construite sous l'oeil avisé du père du propriétaire, pour une bouchée de pain. Au fil des années, elle a grandi, comme la famille qui l'habitait.

La maison riveraine est née il y a 25 ans. «C'était pendant le krach économique du début des années 1980.

 Avec ses grandes idées de menuisier mon père avait dit : «On va finir le shack en maison», raconte Claude, le propriétaire.

 Conçue avec un budget minimaliste de 5000 $, la maison de campagne n'avait pas de solage. Elle a été bâtie avec des matériaux récupérés : des poutres de bois d'une vieille grange, du cèdre d'un ami agriculteur qui «faisait son bois pour l'hiver», un bain d'un ancien pensionnat, des fenêtres restaurées... Bref, tout ce qui donne aujourd'hui du cachet à cette maison.

 Les proprios d'alors ont déjà songé à détruire la maison pour rebâtir à neuf et même à la vendre pour s'installer ailleurs.

 Pour les rénovations, Claude a fait des croquis en s'inspirant de la Maison Alphonse-Desjardins de Lévis.

  C'est un architecte qui les a encouragés à agrandir la structure par devant. Impressionné par la justesse des proportions, il jugeait que la conserver telle quelle rapporterait plus que la vendre.

Aujourd'hui, la «petite maison» originelle constitue l'arrière de la demeure : là où se trouvent la salle à manger et le salon au premier étage, la mezzanine et un bureau, au deuxième.

 Dans cette partie, le plafond aux solives apparentes et les poutres de soutien massives donnent un air rustique à la résidence. Au second étage, on se promène directement sur le plafond du première étage, qui craque sous le pied, «comme à l'ancienne».

 De chaudes teintes de jaune et d'orangé et un bleu profond rehaussent les pièces maîtresses de la maison. La chambre principale est un peu plus épurée, pour favoriser la détente. On remarque aussi l'amour de l'art des résidants : des toiles, dont plusieurs de la peintre Sophie Lambert, des sculptures et autres souvenirs de voyages garnissent les meubles et murs du logis.

Transcender les tendances

 Claude n'a jamais voulu un aménagement intérieur comme les autres. La maison a néanmoins connu différentes tendances déco, soigneusement révisées par les locataires. Allant à contre-courant pendant la «période mélamine», ils laissent le bois à nu, le mettent en valeur, retapent de vieux meubles «qui ont de la gueule» et soulignent les moulures. «On cherchait avant tout le confort en mariant beau avec réutilisation», relate le Port-Jolien.

 Dans toute sa noblesse, le bois persiste encore aujourd'hui dans la résidence. Ses habitants tentent cependant de «décharger» les pièces : un léger courant zen prend le dessus. La cuisine sera bientôt remodelée pour lui apporter un peu plus de sobriété.

 Claude a l'oeil pour les meubles défraîchis «qui ont du potentiel». Avant que ces derniers soient restaurés, peu de décorateurs auraient donné cher de leurs peaux. Le principe de base : «ne pas ramasser le mobilier qui a déjà été recollé ou recousu».

 Aujourd'hui, ces meubles rescapés font la fierté du propriétaire et confèrent un riche cachet au décor. Un meuble de radio fait donc office d'armoire à alcools. Longtemps recouverte de stratifié, la table de la salle à manger avec ses pattes «piano» révèle maintenant un bois foncé.

 Au sous-sol, un coquet trois et demi bien éclairé offre un revenu d'appoint. Ayant longtemps vécu dans une petite maison, ils «avaient vu un peu trop grand en agrandissant à l'époque».

Profiter des paysages

 Des petits jardins soigneusement aménagés, tels des îlots thématiques, fleurissent un peu partout sur le terrain. Un immense potager, que l'on atteint en franchissant un ponceau qui surmonte un ruisseau, offrira bientôt des légumes en abondance.

 On retrouve la même idée dans la demeure. «Quand je fais un coin intérieur ou extérieur, je trouve intéressant d'avoir un espace pour le contempler», explique Claude. Une habitude qui encombre parfois un peu les pièces, alors que le propriétaire tend à vouloir plus d'espace.

 Claude apprécie particulièrement la chambre principale, située au deuxième palier. La petite terrasse permet de voir le fleuve. Les couchers de soleil y sont sublimes, d'après ceux qui peuvent en profiter. Et le café du matin y est encore meilleur.

 

Photo Laurie Richard, collaboration spéciale

Des petits jardins soigneusement aménagés, tels des îlots thématiques, fleurissent un peu partout sur le terrain.