La Route des antiquaires, présentée par Tourisme Québec, regroupe 14 des meilleures adresses dispersées entre Saint-Hyacinthe et Princeville, au Centre-du-Québec. On y trouve, souvent à bon prix, des meubles centenaires témoins de notre histoire.

La Route des antiquaires, présentée par Tourisme Québec, regroupe 14 des meilleures adresses dispersées entre Saint-Hyacinthe et Princeville, au Centre-du-Québec. On y trouve, souvent à bon prix, des meubles centenaires témoins de notre histoire.

 >> EN PHOTOS: Voyez les trouvailles d'Isabelle Audet sur la Route des antiquaires.

 Nous avions projeté visiter cinq, voire six antiquaires au cours de notre passage dans le Centre-du-Québec. Après avoir passé près de deux heures à la première adresse, nous avons revu notre objectif à la baisse: décidément, il nous aurait fallu un week-end complet pour parcourir toute la route des antiquaires. En quatre heures et trois boutiques, nous avons tout de même touché à plus de deux siècles de meubles.

 Un lundi matin pluvieux et frisquet, les portes grandes ouvertes d'Antiquité Michel Prince, à Sainte-Eulalie, accueillent des dizaines de visiteurs. Ils cherchent des meubles, mais aussi des pièces de quincaillerie qu'on ne trouve que rarement aujourd'hui. Besoin d'un globe ancien pour un luminaire des années 40? Suffit de bien regarder.

«Oui oui! Vous pouvez toucher! S'ils ont survécu jusqu'ici, les chances sont bonnes que vous puissiez les déplacer sans crainte, vous savez!» lance en souriant l'antiquaire Laurent Perreault à des visiteurs inquiets de se frayer un chemin dans le micmac de vieux objets.

 Un fouillis sympathique, mais organisé, anime l'entrepôt. À l'avant-plan, les pièces favorites des visiteurs: des coffres bombés en bois et en fer, des tables à café et de la vaisselle décorative.

Même les antiquités n'échappent pas à la mode. «Il suffit d'un designer ou d'un décorateur qui présente un décor original avec un vieux meuble dans un magazine pour que notre clientèle en demande, raconte M. Perrault. Il y a quelques années, tout le monde voulait un coffre rectangulaire en pin. Aujourd'hui, ce sont les coffres de style pirate qui fonctionnent. Le neuf se marie donc toujours bien avec le vieux.»

Propriétaires d'une maison fraîchement construite à Prévost, dans les Laurentides, Marie-Josée Malenfant et Normand Leprouhon cherchent effectivement à lui donner un peu de cachet en courant les vieux objets.

En une journée, ils auront roulé plus de quatre heures aller-retour pour se rendre sur la route des antiquaires du Centre-du-Québec. «On sait qu'on a de bonnes chances de trouver ce que l'on cherche ici, même si c'est un peu loin de chez nous», explique Mme Malenfant.

 Le couple cherchait une girouette, mais s'est arrêté devant une ancienne clôture de cimetière en fer, de vieilles poignées de porte et une armoire ancestrale. Il est parti de l'entrepôt les mains vides, mais en se promettant d'y revenir. Il leur restait au moins 13 autres adresses à visiter pour trouver leur girouette.

Les autres antiquaires les accueilleront avec joie, d'autant plus que la clientèle américaine, très avide il y a 10 ans, se fait plus rare à mesure que le dollar canadien grimpe.

 «Dans les années 90, les Américains attendaient les antiquaires québécois à la porte le matin. Ils se disputaient souvent des meubles dans le stationnement, avant même que les antiquaires aient pu les installer dans leur magasin. Ce n'est plus comme ça aujourd'hui. Notre clientèle est surtout québécoise, et moins pressée», explique Jean-François Ayotte, chez Antiquités 3A.

Le mythe du prix

 D'un antiquaire à l'autre, le discours est le même. Si certains meubles, plus rares, valent une fortune, il est tout à fait possible d'aménager un intérieur avec des antiquités pour le même prix que des meubles neufs. Et il est possible de négocier légèrement.

«Ici et chez d'autres antiquaires, vous trouverez aisément une commode trois tiroirs à environ 300$: sensiblement le même prix qu'un meuble à monter soi-même. La différence? Moi je vous reprends ce meuble à bon prix dans cinq ans alors que l'autre meuble restera dans votre sous-sol», explique Laurent Perreault.

 Non restaurés, certains meubles ont aussi des allures d'aubaines. Chez Antiquités Michel Prince, un client s'est procuré un imposant meuble à tiroirs de 10 pieds de largeur et 6 pieds de hauteur pour 700$. Malgré son bois abîmé en certains endroits et quelques poignées manquantes, il en fera un mur de rangement dans sa cuisine, ou dans son bureau.

En prime, il profitera d'un brin de l'histoire du Québec. Sa nouvelle acquisition servait en effet de meuble de rangement, il y a 100 ans, dans un magasin général de la région.

 Informations sur la route des antiquaires: www.lesantiquaires.ca