En surveillant la construction de cette maison dans leur quartier, les gens étaient inquiets et dubitatifs, raconte l'architecte Patrice Larochelle. Mais malgré son originalité, «elle n'a pas l'air d'un vaisseau spatial», car son gabarit cubique s'inspire de celui de ses voisines.

En surveillant la construction de cette maison dans leur quartier, les gens étaient inquiets et dubitatifs, raconte l'architecte Patrice Larochelle. Mais malgré son originalité, «elle n'a pas l'air d'un vaisseau spatial», car son gabarit cubique s'inspire de celui de ses voisines.

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 Lorsqu'on s'y arrête, elle est rudement différente. Mais quand on passe devant elle pendant une balade dans Saint-Sacrement, on peut très bien ne pas la remarquer. C'est tout le paradoxe de cette maison, contemporaine, mais bien intégrée à son quartier de 60 ans et quelque. Elle avait d'ailleurs reçu un certificat de reconnaissance de la Commission d'urbanisme et de conservation de Québec, en 1999.

 Sophie, sa propriétaire, a créé un décor familial et fortifiant, tout, sauf guindé. Il y a une housse sur le canapé, un chandail accroché à une rampe d'escalier et toutes sortes de petites traîneries dans le vestibule. Adrien et Laurent, 12 et 7 ans, ont beau être à l'école, leur appartenance à cette maison est indéniable.

 On respire dans le rez-de-chaussée à aire ouverte et très haut de plafond. Comme toujours dans les maisons d'architecte, c'est l'effet de la lumière, qui entre par des grandes fenêtres bien orientées, notamment par celle du côté sud-ouest qui monte jusqu'au plafond de l'étage. Elle fait un cadre sublime au pommetier.

 Deux des trois chambres de l'étage bénéficient d'une luminosité accrue, en raison de fenêtres qui donnent sur le palier, lui-même doté de plusieurs percées sur l'extérieur. Pour l'intimité des dormeurs, ce n'est pas terrible, mais pour la santé du moral, c'est une injection de vitamines à l'année.

Unité des matériaux

 L'harmonie de cette résidence tient aussi à la noblesse et à l'unité des matériaux : du granit pour les comptoirs de cuisine et de salle de bains, de l'ardoise et du cumaru (bois franc brésilien) pour les planchers, et de la fibre de bois (MDF) très jaune pour les armoires.

 Les couleurs ont été appliquées dans les pièces en fonction des volumes. Le rouge définit les divisions. L'orangé tonifie le mur du salon et de la cuisine. Le bleu et le crème apaisent. À tous les niveaux, ces couleurs s'interpellent avec énergie. Dans les chambres des gamins, les planchers de marmoléum bleu et jaune distillent beaucoup de gaieté.

 L'architecte Patrice Larochelle s'est inspiré des tableaux du peintre néerlandais Mondrian, pour concevoir cette maison caractérisée par «des jeux d'assemblage des formes géométriques». Les portes d'armoires et les carreaux des fenêtres témoignent de l'habileté du concepteur à manier la «subdivision des formes».

 Les enfants jouent et la maman travaille au grenier. Au sous-sol, un logement offre la possibilité d'un habitat intergénérationnel, puisqu'il communique avec la maison par le vestibule.

 Par sa composition unique, par l'organisation polyvalente de ses plans ouverts et par sa construction durable, cette maison est citée comme un exemple à suivre. Elle contribue à la vitalité de sa rue et, sans aucun doute, à la fierté de ses résidants.

 

Photo Steve Deschênes, Le Soleil

La brique, le verre et l'aluminium assurent une longue vie à cettte maison du quartier Saint-Sacrement, à Québec.