On n'a jamais tant demandé des frigos. Non seulement doivent-ils être pratiques, faciles à nettoyer, silencieux et peu énergivores, mais leur apparence pèse lourd dans la balance. Les exigences augmentent ensuite proportionnellement au prix.

On n'a jamais tant demandé des frigos. Non seulement doivent-ils être pratiques, faciles à nettoyer, silencieux et peu énergivores, mais leur apparence pèse lourd dans la balance. Les exigences augmentent ensuite proportionnellement au prix.

Les manufacturiers l'ont compris. Ils rivalisent d'ingéniosité pour rendre leurs appareils attrayants. Et si possible, amener les consommateurs à remplacer leur appareil avant qu'il ne rende l'âme.

Les améliorations ne sont pas toutes spectaculaires. Mais elles répondent souvent à de réels besoins. Pensons, par exemple, aux tablettes coulissantes, à l'ajout d'une seconde ampoule pour mieux éclairer l'intérieur et à l'intégration d'un filtre pour améliorer le goût de l'eau et de la glace.

L'aménagement de l'intérieur des frigos fait l'objet de recherches constantes. «La taille des réfrigérateurs standards n'a pas changé au fil des ans, mais leur capacité a triplé, sinon quadruplé, fait remarquer Tony Evans, vice-président des communications chez Electrolux Amérique du Nord. La porte est utilisée au maximum pour ranger toutes sortes de produits.»

Whirlpool innove d'ailleurs en plaçant son système de distribution de glace dans la porte du congélateur, plutôt que dans le compartiment lui-même. Ainsi, il y a suffisamment d'espace pour ranger jusqu'à huit pizza congelées de plus, soutient-il.

Les fabricants ont aussi multiplié les efforts pour améliorer l'efficacité énergétique des réfrigérateurs. Ils sont trois fois plus efficaces qu'il y a 30 ans. Alors qu'un appareil de 18 pieds cubes fabriqué en 1972 consommait en moyenne 1726 kw/h, un modèle 2004 de même gabarit consomme en moyenne 500 kw/h. La facture d'électricité (à 5 cents le kw/h) est donc passée de 86,30 à 25 $ par année. Elle baisse même jusqu'à 20,35 $, avec le plus efficace des frigos de 18 pieds cubes homologués Energy Star, qui a une consommation moyenne de 407 kw/h.

«Environ 25 % des réfrigérateurs sont homologués Energy Star, précise Anne Wilkins, responsable du programme à l'Office de l'efficacité énergétique de Ressources naturelles Canada. Les manufacturiers ont amélioré l'isolation des appareils et la distribution de l'air. Les compresseurs et les moteurs sont sans cesse perfectionnés. Les normes Energy Star ont été resserrées, en janvier 2004, pour forcer les manufacturiers à se dépasser encore davantage.»

Depuis quelques années, l'électronique fait une percée dans le domaine, améliorant le rendement des frigos. Les thermostats étant plus précis, la température est plus stable à l'intérieur des appareils. Autrefois réservés aux réfrigérateurs haut de gamme, ils sont offerts dans un nombre croissant de modèles. Même les appareils de huit pieds cubes de LG Electronics, à 500 $, sont dotés de détecteurs de température numérique.

Les manufacturiers cherchent aussi à se démarquer en misant sur des concepts novateurs. Les frigos à trois portes en sont un bon exemple. Dotés de deux portes côte à côte, en haut, et d'un compartiment congélateur dans le bas, ces volumineux appareils sont destinés à un créneau bien particulier: celui de la rénovation ou de la construction neuve. Grâce à eux, les consommateurs ont accès à des larges tablettes, sans être encombrés par une porte immense. Maytag a lancé l'an dernier des modèles de marques Maytag, Amana et Jenn-Air de même que LG Electronics.

Whirlpool, par ailleurs, vient de lancer un appareil avec un congélateur dans le haut, muni d'un système de distribution d'eau et de glace (faite avec de l'eau filtrée). C'est le premier du genre. Jusqu'à présent, en effet, seuls les appareils aux portes côte à côte offraient cette option.

Autre tendance: de plus en plus de modèles perdent une dizaine de centimètres de profondeur pour arriver au même niveau que les armoires. Ils s'intègrent ainsi mieux à la cuisine, à l'instar des réfrigérateurs haut de gamme encastrés.

Toutes les innovations ne sont toutefois pas adoptées d'emblée par les consommateurs. Le réfrigérateur doté d'un écran à cristaux liquides de LG Electronics était boudé lorsqu'il coûtait 14 000 $ et donnait accès à Internet. La multinationale coréenne a modifié le tir, l'automne dernier, en intégrant un simple téléviseur, plutôt qu'un micro-ordinateur, dans son appareil phare. À 4600 $, celui-ci suscite beaucoup plus d'intérêt.

Idem pour les tiroirs à température contrôlée électroniquement, qui permettent de conserver la viande ou le poisson à une température plus basse que dans le restant du réfrigérateur, pour prolonger la durée de vie des aliments et éviter de les congeler.

Ce type de tiroir à température contrôlée se retrouve habituellement dans les produits haut de gamme. Il y a cinq ans, la compagnie Maytag offrait un de ces tiroirs dans un de ses modèles Maytag aux portes côte à côte, qui coûtait environ 2500 $. Or, peu de clients ont accepté de débourser 300 $ de plus pour profiter de cette technologie. La multinationale réserve donc maintenant ce type de compartiment aux modèles haut de gamme Jenn-Air, qui coûtent un minimum de 7500 $.

Whirlpool a adopté la même stratégie. Les modèles Whirlpool ne comportent pas de tiroir à température contrôlée. Seuls les appareils KitchenAid, plus sophistiqués et dotés de systèmes de contrôle de la température indépendants pour le réfrigérateur et le congélateur, en sont dotés.

LG Electronics tente à son tour sa chance dans un marché moins haut de gamme: son nouvel appareil doté d'un écran à cristaux liquides possède un bac de ce type, qui permet aussi de décongeler la viande ou de refroidir rapidement une bouteille de vin. Sans écran à cristaux liquides, mais avec les mêmes autres options, l'appareil coûte environ 2800 $. Ce qui rend la nouvelle technologie un peu plus abordable.