Cultiver les plantes d’intérieur est l’une des tendances de l’heure. Chaque mois, nous mettons en lumière une plante qui donnera du style à votre décor.

Qui n’a jamais succombé aux charmes d’une succulente ? Pour ensuite la porter à son dernier repos l’hiver venu. Très populaires, les succulentes ne sont pourtant pas si faciles à cultiver dans nos maisons souvent trop ombragées. Mais si on leur assure de bonnes conditions, la mission est loin d’être impossible.

Aussi appelées « plantes grasses », les succulentes sont un type de plantes et non une famille spécifique. Sous ce vaste chapeau, on retrouve plus de 12 000 espèces, de genres aussi distincts que les cactus, les sansevières, les agaves, les aloès, les crassulas, les haworthias et les échévéries, notamment.

Originaires de régions désertiques, elles ont en commun leur capacité de stocker l’eau et de la transformer en suc leur permettant de subsister dans des conditions d’aridité extrême. D’où la croyance, erronée, qu’elles n’ont presque pas besoin d’eau pour survivre.

« Il y a beaucoup de mythes qui circulent sur les succulentes, souligne Charles Nadeau, producteur de succulentes en Estrie depuis 2017. Une fois établies, elles peuvent facilement tolérer un gros stress et une carence en eau. Mais plus elles sont petites, plus elles ont besoin d’eau et d’une attention particulière. » Comment reconnaître une plante qui a soif ? « Si les feuilles du bas commencent à se ratatiner ou à sécher, c’est signe qu’elle manque d’arrosage, note le propriétaire de Succulentes Québec, qui est aussi photographe. À l’inverse, si la feuille commence à devenir molle et un peu translucide, elle a trop d’eau et la pourriture va embarquer. »

PHOTO FOURNIE PAR CHARLES NADEAU

Pour afficher des couleurs éclatantes, les succulentes ont besoin d’une lumière abondante.

Une fois cet équilibre maîtrisé, les succulentes sont de culture plutôt facile. À condition de leur procurer, pour la plupart, une excellente luminosité (à l’exception des sansevières, qui tolèrent bien la mi-ombre). À ceux qui n’ont pas de fenêtres orientées au sud, Charles Nadeau déconseille sans hésiter les succulentes. « [La lumière], c’est leur talon d’Achille. Ça prend au moins quatre à six heures d’ensoleillement, sinon la plante va s’étioler et perdre ses belles couleurs. »

Les couleurs particulières comme le rouge, l’orange et le rose sont très recherchées par les amateurs, remarque-t-il. Des couleurs naturelles, doit-on préciser, puisque certains magasins vendent des succulentes recouvertes de peinture, une pratique qui nuit à la photosynthèse de la plante et que dénonce Charles Nadeau. « Ça me fait mal au cœur. Je ne comprends pas. Quand on voit ça, ma conjointe et moi, on a quasiment le goût de les acheter pour les sauver. C’est la pire idée. »

La collection d’une passionnée

PHOTO FOURNIE PAR LAURENTIA GUITTEAUD

Laurentia Guitteaud possède près de 300 haworthias.

Originaire des Antilles françaises, Laurentia Guitteaud a amené avec elle au Québec sa passion des succulentes. « Toute petite, j’ai toujours été fascinée par elles, raconte celle qui fait partager sa passion et ses vastes connaissances sur une page Facebook. J’adore leurs formes différentes, le fait qu’il y ait des couleurs vraiment magnifiques et qu’on trouve des miniatures. » Commencée il y a une dizaine d’années, sa collection compte près de 2000 spécimens, dont environ 80 % sont des succulentes (sansevières miniatures, crassulas, séneçons, haworthias, cactus et plantes à caudex). L’été, elle sort plusieurs de ses plantes à l’extérieur. L’hiver, elle les conserve au sous-sol, sous des lampes de croissance à DEL.

PHOTO THINKSTOCK

Les haworthias figurent parmi les succulentes les plus populaires.

« Les haworthias, c’est une de mes premières passions, affirme Laurentia Guitteaud. J’en ai vraiment beaucoup. C’est un peu comme les bonbons, c’est difficile de s’arrêter. Elles ont toujours de petites particularités. Ce sont des petits bijoux. Il y a des milliers de variétés. On pourrait ne jamais, jamais arrêter. » Figurant parmi les succulentes les plus connues, les haworthias appartiennent à la famille des liliacées. Leurs feuilles, souvent de couleur vert foncé, forment des rosettes.

La culture en terrarium

Si on voit souvent les succulentes cultivées en terrariums, ce n’est pas le milieu idéal pour elles, en raison de l’humidité qui peut régner dans les boules de verre et de la croissance des plantes. Si on ne veut pas avoir à en refaire l’arrangement régulièrement, il faut privilégier les succulentes et cactus à croissance lente, conseille Charles Nadeau. « Ça doit être fait par quelqu’un qui connaît bien ses variétés », souligne-t-il.

> Consultez la page Facebook de Laurentia Guitteaud

> Consultez le site web de Succulentes Québec

Exposition

Les succulentes ont besoin d’une excellente luminosité toute l’année. Certaines, comme les haworthias, n’aiment pas le soleil direct.

Arrosage

Arroser lorsque le terreau est bien sec. Utiliser un terreau et un pot bien drainés. Espacer les arrosages en hiver.

Rempotage

Une fois tous les trois à cinq ans, selon les succulentes.

Multiplication

PHOTO FOURNIE PAR CHARLES NADEAU

Par leur format compact, les échévéries sont parfaites pour les bords de fenêtre, selon Charles Nadeau, producteur de succulentes.

Laisser sécher la bouture environ 48 heures à l’air libre, dans un endroit sec, avant de la mettre en terre.

Attention !

Une succulente qui ne grandit pas, cela peut être le signe d’un manque de lumière.

Le saviez-vous ?

Le nom des plantes succulentes vient du mot latin succulentus, qui signifie « plein de suc ».

Où les trouver ?

Partout ! En raison de leur popularité, les succulentes sont faciles à trouver. Les variétés les plus courantes sont offertes dans des magasins à grande surface et jardineries et même dans certains supermarchés. Pour un plus grand choix, visitez les Serres Lavoie à Laval, la Pépinière DS à Sainte-Julienne ou Succulentes Québec à Cleveland, en Estrie, l’été ou en ligne (livraison garantie par colis chauffé offerte jusqu’à - 10 °C).