Les marchés de Noël pourront avoir lieu cette année malgré la pandémie, à l’extérieur comme à l’intérieur, mais sans le père Noël, a annoncé mercredi le gouvernement du Québec. Cette annonce vient toutefois trop tard pour certains évènements qui ont été annulés ou se tiendront en ligne seulement.

En permettant la tenue des marchés de Noël, Québec souhaite « encourager les commerçants et artisans locaux ». Bien sûr, les salons devront mettre en place une série de mesures pour s’assurer du respect de la distanciation physique. La Santé publique recommande ainsi un marquage au sol et une circulation à sens unique pour éviter que les visiteurs se croisent. Le port du couvre-visage sera obligatoire à l’intérieur (mais pas à l’extérieur) et des stations de lavage de mains devront être installées. De plus, l’animation ne sera pas permise afin d’éviter les attroupements. Pas question, donc, que le père Noël soit de la fête.

« J’encourage tous les Québécois à aller visiter les marchés de Noël, dans le respect des consignes sanitaires, pour vivre la magie des Fêtes », a déclaré la ministre du Tourisme Caroline Proulx.

« Nous avons observé un réel engouement pour les produits québécois ces derniers mois. La solidarité des Québécois envers les détaillants, les artisans et les producteurs d’ici contribue de manière significative à la relance de notre économie », ajoute le ministre de l’Économie et de l’Innovation, Pierre Fitzgibbon.

Une annonce qui vient trop tard ?

L’annonce de Québec vient sans doute trop tard pour beaucoup de marchés de Noël qui ont plutôt choisi de se tenir en ligne cette année en raison de la pandémie.

Le Salon des métiers d’arts, par exemple, a déjà été annulé. Le Conseil des métiers d’art, qui l’organise, invite les clients à faire des achats sur sa boutique virtuelle ou sur le site Fabrique 1840, de Simons. Pour Julien Sylvestre, directeur général du Conseil, l’ouverture annoncée des marchés de Noël est néanmoins « une bonne nouvelle pour les artisans qui participent à des salons ». « Mais la nouvelle arrive un peu tard pour nous, ajoute-t-il. Ce serait difficile en quelques jours, et avec les contraintes sanitaires, d’organiser un évènement d’envergure comme le Salon des métiers d’arts, qui réunit 100 000 personnes sur 10 jours en un même lieu. »

Ça arrive trois mois trop tard. Un marché de Noël, ça ne s’organise pas en deux semaines, je vois mal comment on pourrait se virer sur un 10 sous. Tant mieux si de plus petits salons peuvent le faire.

Lucie Gauthier, coordonnatrice générale chez Métiers et traditions, l’organisme qui gère le Marché de Noël et des traditions de Longueuil

« En plus, poursuit Mme Gauthier, la fête est interdite. Pas de feu, pas de père Noël, pas de dégustations, les contraintes du gouvernement sont trop grandes pour tenir un évènement hivernal festif. »

PHOTO FOURNIE PAR LE MARCHÉ DE NOËL ET DES TRADITIONS DE LONGUEUIL

« Pas de feu, pas de père Noël, pas de dégustations, les contraintes du gouvernement sont trop grandes pour tenir un évènement hivernal festif », explique Lucie Gauthier, coordonnatrice générale chez Métiers et traditions, l’organisme qui gère le Marché de Noël et des traditions de Longueuil.

Le Marché de Noël et des traditions de Longueuil se tiendra donc virtuellement, comme prévu, dès le 24 novembre.

À Québec, le Marché de Noël allemand a été annulé, mais les jardins de l’Hôtel-de-Ville seront néanmoins illuminés du 21 novembre au 3 janvier. Quelques kiosques seront aussi ouverts pour la vente de « petites douceurs ». À L’Assomption, le marché de Noël doit avoir lieu comme à l’habitude, dans le respect des mesures sanitaires, du 28 novembre au 23 décembre.

Le Souk, un salon qui jouit d’une belle réputation auprès des designers québécois, a pris la décision, il y a un moment déjà, de se tenir en ligne cette année, à partir du 17 novembre. « Nous avons monté un site transactionnel avec l’aide de Lightspeed et nos artisans pourront rencontrer leurs clients grâce au système Booxi, dit Azamit, fondatrice et directrice de la création du Souk. Pour nous, c’est un peu trop dernière minute pour tout changer. Mais c’est une bonne nouvelle. J’espère que des artisans vont en profiter pour organiser des petits marchés. Je salue l’initiative du gouvernement, qui encourage l’achat local. »

Des ventes en ligne qui vont bien

Marchés de Noël ou pas, pour beaucoup d’artisans, les ventes en ligne vont bien depuis quelques mois. Les Québécois semblent avoir entendu les appels répétés pour encourager l’achat local.

Mélanie Ouellette, cofondatrice de la papeterie Baltic Club, qui participera au Souk, souligne notamment l’apport positif de la boutique virtuelle Fabrique 1840 de Simons. « L’engouement est là, on le voit chaque mois. On a une belle force de frappe avec eux, on est contents d’y vendre nos produits. »

Catherine Lépine-Lafrance, propriétaire de la confiserie Dinette nationale, qui a participé à de nombreux marchés de Noël ces dernières années, n’en fera aucun cette année, pas même sur le web. « Les ventes sur notre propre boutique en ligne vont très bien, dit-elle. Nous avons choisi de concentrer nos efforts sur notre plateforme et notre boutique physique. »