Depuis l’éclosion de la pandémie de COVID-19, le septième art se vit plus que jamais à la maison. Ça se voit entre autres par la popularité encore plus marquée des plateformes de diffusion en ligne.

Selon le magazine Forbes, Disney+ a enregistré pendant le premier week-end de confinement trois fois plus d’abonnements que dans la semaine précédente, alors que HBO, Showtime et Netflix ont connu des hausses respectives de 90 %, 78 % et 47 %, ce qui n’est pas banal pour cette dernière plateforme, qui rejoint déjà plus de 60 millions d’abonnés chez nos voisins du Sud.

Bref, le cinéma se consomme en ce moment sur petit écran. Comment faire pour rendre l’expérience la plus satisfaisante possible ? Avis de spécialistes.

Barres de son

PHOTO TIRÉE DU SITE WEB DE SONOS

Spécialisé dans les enceintes sans fil, le fabricant américain Sonos offre une gamme variée de barres de son de bonne qualité.

C’est la solution idéale pour les espaces restreints, en condo ou en appartement, notamment, d’autant plus que la plupart des barres sont configurées pour qu’on puisse utiliser les plateformes de musique en ligne. On peut aussi ajouter un caisson de graves et des enceintes sans fil supplémentaires pour se faire un cinéma maison.

« Les barres de son ne remplacent pas un véritable cinéma maison, nuance toutefois Philippe Renaud, propriétaire d’Audiophile Experts, à Belœil. Mais c’est un solide appui sonore aux téléviseurs qui sont très peu performants en audio, compte tenu du fait que les écrans plats ont une sonorité fonctionnelle, pas plus. »

Le spécialiste, qui a 40 ans de métier, soutient ainsi que la technologie a réussi à faire des barres de son un compromis acceptable à prix démocratique — on peut faire, selon lui, de bons achats entre 300 $ et 500 $. Toutefois, attention aux affirmations qui laissent entendre que les barres sonores peuvent reproduire les plus beaux effets du cinéma maison classique : « Ta barre de son est en dessous de la télé ; si tu es à 10 pi, le son vient du même endroit, en plein centre, rappelle Michel Tremblay, partenaire et conseiller de la boutique montréalaise KebecSon. La dispersion sonore ne sera jamais parfaite, peu importe la gamme de la barre de son. » Toutefois, ceux qui voudront investir dans une barre de son haut de gamme pourront bénéficier d’une excellente qualité sonore pour l’écoute de musique en stéréophonie.

Ensembles cinéma maison

PHOTO TIRÉE DU SITE WEB DE YAMAHA

Certains fabricants comme le japonais Yamaha proposent une vaste gamme d’ensembles de cinéma maison complets, y compris de format compact.

« Au cinéma, l’émotion est dans le son, affirme Michel Tremblay. Tu as beau avoir un écran de 120 po, si tu coupes le volume, tu n’auras pas d’émotions. C’est le son qui communique les émotions. » C’est avec un ensemble cinéma maison que l’on peut reproduire le son le plus fidèlement, quand on a bien sûr l’espace et les ressources pour se le permettre — le prix d’un bon système complet varie généralement de 1500 $ à 5000 $. « Ça ne prend pas une oreille de mélomane pour voir la différence, poursuit Michel Tremblay. La qualité des effets spéciaux s’est beaucoup améliorée, les basses fréquences sont plus précises, plus contrôlées. À l’aide de micros, on peut mieux configurer l’appareil en fonction de l’acoustique de la pièce ; tu peux quasiment arriver avec le son que tu aimes, tu peux le peaufiner à ton goût. »

Même si la majorité des gens optent encore pour des systèmes 5.1 (deux haut-parleurs à l’avant, deux à l’arrière, une enceinte centrale et un caisson de graves), on peut aujourd’hui profiter d’un son encore plus réaliste, notamment avec la technologie Dolby Atmos qui peut être exploitée avec du 7.1.2 et même du 9.2.4 – on ajoute des enceintes latérales, au plafond et un caisson de graves supplémentaire. Toutefois, quand on multiplie les canaux, on sacrifie la performance en mode stéréo quand on écoute de la musique. « Un système de cinéma maison qui est efficace en stéréophonie peut coûter entre 3000 $ et 5000 $ et peut même aller bien au-delà de 10 000 $ », soutient Philippe Renaud.

Téléviseurs

PHOTO TIRÉE DU SITE WEB DE LG

Le fabricant sud-coréen LG a perfectionné et démocratisé la technologie DELO offerte sur ses télés haut de gamme.

Le rapport qualité-prix des téléviseurs a bondi au cours des 10 dernières années. « Je me souviens que je vendais des Sony Trinitron à tubes à 1000 $ dans les années 80, se rappelle Philippe Renaud. Aujourd’hui, on a des télés 50 po d’assez bonne qualité pour le même prix, alors que l’on peut acheter des écrans de 75 po à près de 1500 $, ce qui était impensable il y a cinq ans. » Pour un écran de 43 po, on parle d’un prix aussi bas que 500 $, c’est dire.

Toutefois, le marché des télés de bonne qualité est aujourd’hui essentiellement occupé par les sud-coréens Samsung et LG, qui ont mieux que quiconque su développer les technologies DEL et DELO, qui sont aussi toutes offertes avec la technologie 4K ainsi qu’avec les options de connectivité aux principales plateformes de diffusion. « Pour 2000 $ à 2500 $, tu vas avoir une télé de 55 po à diodes électroluminescentes organiques (DELO, OLED en anglais) de qualité remarquable, soutient Michel Tremblay. Les modèles plus coûteux n’offriront pas une meilleure image que ça. » Les télés haut de gamme se vendent donc davantage pour la beauté du meuble en soi, sa minceur et son poids plume.

Projecteurs

PHOTO TIRÉE DU SITE WEB DE BENQ

Spécialisé dans la conception de projecteurs, le fabricant taïwanais BenQ offre une large gamme de produits, de moins de 1000 $ à plus de 9000 $.

C’est avec un projecteur que l’on se rapproche le plus de l’expérience vécue en salle de cinéma. « Quand tu as la pièce pour l’accueillir, le projeteur produit un effet “wow”, soutient Michel Tremblay. L’écran de toile ne produit pas de reflets, comme au cinéma. Il n’offrira pas le noir laqué d’une télé, mais beaucoup plus les nuances de gris. Les télés ont aujourd’hui une image tellement contrastée, avec des noirs profonds, avec le résultat que c’est souvent très sombre. » Toutefois, il faut pour ça bénéficier d’une salle de projection où il est possible de regarder l’écran dans une parfaite obscurité, avertit Philippe Renaud. « Quand on veut regarder un match avec ses amis en allumant les lumières, le projecteur ne peut pas rivaliser avec les télés, avertit le spécialiste. Aussi, un bon projecteur coûte cher ; il fait un bon travail à 1000 ou 2000 $, alors qu’on en trouve de très bonne qualité entre 3000 et 5000 $, sans compter les coûts d’installation. » La plupart des projecteurs n’offrent pas non plus les options de connectivité offertes par les télévisions dites « intelligentes ». « C’est toutefois dans l’obscurité, sur un écran de toile, que l’on peut percevoir toute la subtilité du cinéma, reconnaît Philippe Renaud. La véritable expérience de cinéma maison se vit donc avec un projecteur, ça a encore sa place. »