Qu’il serve de base à un agencement de couleurs ou qu’il soit utilisé sur tous les murs, le blanc a un impact considérable sur son environnement, au point de gâcher ou d’embellir une ambiance en fonction de sa nuance. Explications et conseils de spécialistes pour faire le bon choix.

« Du blanc, c’est du blanc ! », entend-on souvent. En réalité, il en existe des centaines. « J’ai cet exemple de clients qui n’aimaient pas leur intérieur et avaient demandé au peintre de le peinturer en blanc. Il en a pris un au hasard. Son blanc était bleuté et comme il y avait du bois partout dans cette maison ancienne, l’harmonie était rompue. J’ai choisi un blanc plus jaunâtre, ce qui a changé complètement l’atmosphère », raconte Sophie Bergeron, directrice couleur et design chez Benjamin Moore, démontrant l’importance de choisir la bonne tonalité.

« Les gens aiment tout peindre en blanc de nos jours, mais ce n’est pas toujours facile de s’y retrouver, car la gamme est large et certaines personnes ne distinguent pas les nuances. Dans ce cas, il est recommandé de choisir dans la palette des designers ; chez nous, Peau de tambour reste le plus populaire, parce qu’il est très neutre », remarque Dominique Pépin, directrice marketing chez Sico.

C’est aussi le cas du Blanc nébuleux de Benjamin Moore, dont la polyvalence le hisse au premier rang chez les professionnels adeptes de la marque.

Quatre points déterminants

PHOTO FOURNIE PAR SICO

Presque neutre, la nuance Peau de tambour de Sico s’harmonise à n’importe quel style et à toutes les couleurs, mais à l’instar de tous les blancs, on ne la perçoit pas de la même manière quand l’environnement change. L’exemple de ces deux visuels où elle est associée à du noir dans l’escalier et à du vert foncé dans la chambre le démontre.

Tout dépend du style que l’on veut créer : moderne, chaleureux, antique… Une fois ce choix établi, on tient compte des matériaux et des couleurs présents dans la pièce, dont celle du plancher, puis du mobilier. Autre point à considérer : la lumière. « On a une palette de 250 nuances de blanc, mais une fois qu’on a tenu compte des quatre éléments clés, l’éventail se réduit considérablement, ce qui facilite le choix », explique Mme Bergeron.

Tester avant d’acheter

« On opte pour deux ou trois tons et on se munit d’échantillons que l’on place dans chacune des pièces à peindre et à l’endroit où la peinture sera appliquée (murs, plafonds, planchers…). Il faut ensuite se donner le temps de les regarder à différents moments de la journée pour voir l’effet en fonction de la lumière », dit Mme Pépin.

« C’est important de le faire pour chaque pièce, car j’ai eu un cas où l’on avait choisi le même blanc pour toute la maison, mais l’une des pièces était ouverte sur une végétation luxuriante et le vert se reflétait dans le blanc. J’ai changé la couleur uniquement pour cette zone-là en prenant un blanc légèrement teinté de gris afin d’éviter les reflets, mais qui semble identique à celui du reste de la propriété », renchérit Sophie Bergeron. Une fois le choix établi, se procurer un petit pot pour l’appliquer sur la surface et s’assurer à 100 % de son choix peut s’avérer une solution intéressante pour éviter d’être déçu quand tout est peint.

Multiplier les tons et les finis

« Souvent, quand on parle d’un intérieur blanc, les gens se disent que c’est “shabby chic” ou alors que c’est froid et aseptisé. Pourtant, le blanc fonctionne avec tout.

“La clé pour donner de la profondeur à un espace qu’on veut tout blanc, c’est d’utiliser plusieurs nuances. Par exemple, une pour les murs, une pour les moulures et un blanc gris pour le plafond, car ce dernier enveloppe l’espace. C’est une surface souvent négligée alors qu’elle est essentielle pour agrémenter la pièce et supporter les autres teintes”, explique Mme Bergeron. “On peut aussi utiliser le même blanc partout et jouer sur les finis, d’autant qu’il vaut mieux réserver le fini mat aux murs parce qu’il est fragile. Un fini plus brillant pour les portes et les moulures facilite l’entretien”, conclut Dominique Pépin.