Certains préparent Noël des mois à l'avance, essentiellement par pur plaisir, afin de créer la magie qu'ils ont tant aimée quand ils étaient petits.

Noël à l'année

Dans le temps des Fêtes, chacun perpétue les traditions qui lui sont chères. Incursion chez de véritables mordus de Noël, pour qui la fête est presque... éternelle.

Chez Nathalie Gagnier et Mike Williamson, à Saint-Étienne-de-Beauharnois, Noël se prépare bien avant que les feuilles ne tombent. Tout au long de l'année, le couple déniche des ornements ici et là pour rehausser ses sapins. Au creux de l'été, il s'assure aussi que les innombrables lumières de son décor lumineux, qui animera sa propriété, seront en mesure de fonctionner. Rien n'est laissé au hasard afin qu'à la mi-décembre, une magie toute spéciale imprègne la maisonnée.

Chaque détail compte. Le tandem accorde un soin inouï à la décoration extérieure de sa maison, cherchant chaque année à se dépasser et à créer un effet de surprise. Le bungalow, où Nathalie a grandi et où les deux tourtereaux élèvent leur petite Océanne, brille de mille feux. Les lumières dansent au rythme des chansons de Noël, programmées une à une et diffusées dehors à compter de la mi-décembre, les week-ends, ainsi que les 23, 24 et 25 décembre.

«Chaque minute me prend une heure à programmer, révèle Nathalie. Je ne veux pas prendre ce qui est téléchargé sur l'internet. Le rythme n'est pas bon.»

Habile de ses mains, Mike a confectionné certaines des décorations qui s'allument à tour de rôle. C'est lui qui veille à les installer un peu partout sur la maison et le terrain. Il se donne à plein pour perpétuer une tradition chère à sa dulcinée.

«Ma mère était une passionnée de Noël, explique Nathalie. Ensemble, on aimait aller voir les décorations des autres. On se rendait jusqu'à Valleyfield pour voir les maisons illuminées. Et on avait notre endroit spécial dans un autre village, à Saint-Louis.

Elle tire plaisir à devenir, à son tour, une destination pour les familles du coin. «J'ai continué ce que ma mère a commencé, explique-t-elle. C'est devenu une passion.»

«Je carbure à retrouver la féérie que ma mère réussissait à créer à Noël. Malgré les difficultés, c'était toujours magique, le 24.»

Au début, Mike participait pour lui faire plaisir. Jusqu'à ce qu'il découvre sur l'internet une vidéo de Holdman Christmas Lights, ouvrant le voile sur un monde inconnu. Technicien et vendeur de systèmes informatiques, il est tombé sous le charme de ces maisons hallucinantes aux lumières clignotantes, programmées par ordinateur.

«Il a hésité avant de m'en parler, parce qu'il savait qu'on ne pourrait plus reculer», dit Nathalie en riant.

Ils ont commencé doucement, recevant de bons commentaires. Quand des voisins leur ont demandé s'ils allaient installer de nouveau leurs arcs devant leur maison, ils se sont mis à décorer un peu plus.

«On en rajoute chaque année, souligne Mike. J'aime rehausser notre décor.»

«Avec bébé, cela prend une autre dimension, renchérit sa conjointe. L'an dernier, à 6 mois, elle était émerveillée. On sait qu'elle commence à comprendre. On veut le faire pour elle.»

Nathalie Gagnier et Mike Williamson ont travaillé étroitement ensemble pour créer un décor spectaculaire à l'extérieur de leur maison. Au grand plaisir de leur petite Océanne... et des automobilistes qui ralentissent à l'approche de leur propriété sur le rang du Dix, à Saint-Étienne-de-Beauharnois.

À son image

Nathalie se surpasse également à l'intérieur, mue par la nostalgie des festivités et des surprises qui entouraient les Noëls de son enfance. Elle monte trois sapins, qui la représentent chacun à sa façon.

Elle décore ainsi un sapin traditionnel, dans l'esprit de celui que faisait sa mère. «Il y a toujours une étoile en haut, des boules de verre coloré et une crèche en dessous, souligne-t-elle. Je fais aussi un village à ras le sol. Ma mère avait des maisons et des accessoires, je continue la tradition.»

Elle a acheté ce sapin avec Mike en décembre 2003 pour remplacer celui aux branches trop molles que sa mère avait toujours détesté. Ils voulaient lui faire une surprise pendant son congé de quelques heures de l'hôpital, sans savoir qu'il égayerait son dernier Noël. «J'ai monté le sapin exactement comme elle le faisait, se souvient Nathalie. On était loin d'imaginer qu'elle ne reviendrait plus.»

Le deuxième sapin occupe aussi une place spéciale dans le coeur du couple. Acquis en 2004, à la fin d'une année difficile marquée par la mort de la mère de Nathalie et du père de Mike, il est d'autant plus précieux qu'il a été acheté avec les profits de la vente d'un système de chauffage, qui avait appartenu à la grand-mère de la jeune femme.

Jamais habillé de la même façon d'une année à l'autre, il s'apparente aux sapins que l'on voit dans les centres commerciaux et les hôtels. «Il a un côté chic, huppé, qui correspond à qui je suis, souligne la designer d'intérieur. Je fais toujours les choses différemment.»

Le troisième sapin, décoré sur le thème de Disney, fait quant à lui référence aux films qui ont égayé sa jeunesse et inclut ceux qui divertissent sa petite Océanne.

«Il représente mon coeur d'enfant», confie la maman, qui se réjouit de voir les yeux émerveillés de sa fille à mesure qu'elle découvre les décorations de Noël. Elle ne compte pas les heures pour créer à son tour de la magie. Sa façon, à elle, de rendre hommage à sa mère.

PHOTO SIMON GIROUX, LA PRESSE

Très habile de ses mains, Mike a confectionné certaines des décorations qui s'allument à tour de rôle, un peu partout sur sa maison et le terrain. Il répare ce qui a été abîmé par le vent et le verglas, l'hiver dernier.

Un sapin en bleu et blanc

Nathalie Gagnier est particulièrement attachée au volumineux sapin qui tient la vedette dans le salon. D'un Noël à l'autre, celui-ci se métamorphose au gré de sa fantaisie. Cette année? La maman de la petite Océanne a finalement décidé qu'il serait bleu et blanc. Voici comment elle s'y est prise pour l'habiller du pied à la tête.

1. Choisir un thème

Nathalie Gagnier ne savait pas quelle allure aurait le sapin jusqu'à ce qu'elle ait un coup de coeur pour trois éléments déclencheurs. Tout d'abord, elle est tombée sous le charme d'un lutin bleu royal au large sourire.

Un ruban chatoyant d'un bleu royal assorti a ensuite attiré son attention.

Elle a aussi craqué pour de grandes fleurs d'un blanc immaculé dont les pétales sont en fausse fourrure. Effet de douceur garanti.

PHOTO DAVID BOILY, LA PRESSE

Nathalie Gagnier ne savait pas quelle allure aurait le sapin jusqu'à ce qu'elle ait un coup de coeur pour trois éléments déclencheurs. Tout d'abord, elle est tombée sous le charme d'un lutin bleu royal au large sourire.

2. Privilégier les nombres impairs

Nathalie Grenier n'a que faire des nombres pairs. Elle choisit toujours 1, 3, 5 éléments de la même famille. Ses trois petits et trois moyens lutins bleu royal se sont liés d'amitié avec l'immense lutin aux vêtements blancs et argentés adopté l'an dernier.

Trois types de rubans ornent le sapin: le ruban bleu royal découvert cet automne, le ruban blanc aux brillants argentés utilisé pour la première fois l'an dernier et un ruban de tulle bleu saphir.

Boucles et rubans sont installés selon la même logique, toutes les trois branches, descendant un étage à la fois.

PHOTO DAVID BOILY, LA PRESSE

Nathalie Grenier n'a que faire des nombres pairs. Elle choisit toujours 1, 3, 5 éléments de la même famille. Ses trois petits et trois moyens lutins bleu royal se sont liés d'amitié avec l'immense lutin aux vêtements blancs et argentés adopté l'an dernier.

3. Raconter des histoires

Pour que la magie opère, Nathalie Gagnier crée plusieurs petites scènes, amenant ses personnages à interagir les uns avec les autres.

Les lutins font toujours des mouvements que les humains peuvent exécuter, pour un plus grand réalisme. Surtout, ils sont gentils.

Chaque détail ajoute à la magie. Confortablement assis, le grand lutin se fait doublement remarquer en tenant un long ruban lumineux, très visible avec son éclairage à DEL.

PHOTO DAVID BOILY, LA PRESSE

Pour que la magie opère, Nathalie Gagnier crée plusieurs petites scènes, amenant ses personnages à interagir les uns avec les autres.

4. Cacher les imperfections

Tous les trucs sont bons pour créer un effet féérique. La longue échelle sert aux lutins, qui désirent rejoindre leur ami tout en haut du sapin. Elle est aussi utile pour dissimuler les extrémités des branches repliées pour fixer en place les boucles.

Une jambe, stratégiquement placée, cache aussi le repli d'une branche, qui maintient la boucle de tulle à sa place.

Nathalie Gagnier ne coupe jamais ses rubans, puisqu'elle les réemploie au gré de son inspiration. Quand elle n'a pas utilisé tout le rouleau, elle relègue au creux du sapin ce qui est de trop. Ni vu ni connu.

PHOTO DAVID BOILY, LA PRESSE

Tous les trucs sont bons pour créer un effet féérique. La longue échelle sert aux lutins, qui désirent rejoindre leur ami tout en haut du sapin. Elle est aussi utile pour dissimuler les extrémités des branches repliées pour fixer en place les boucles.