Le terrarium est l'espèce envahissante de l'année. Des réseaux sociaux aux boutiques spécialisées de décoration en passant par les fleuristes et même les grandes surfaces, on le voit partout. Et c'est tant mieux pour ceux qui n'ont pas le pouce vert. Voici comment réaliser le vôtre.

Jardins en cageLe terrarium est le jardin parfait pour les paresseux. Il requiert peu d'espace, peu de soin et peu d'investissement. Que demander de plus? Conseils de pros pour en créer un chez soi.

Bocal 

Les terrariums ne datent pas d'hier: au début du XIXe siècle, un médecin anglais, passionné de botanique, découvre que ses fougères poussent mieux sous une cage de verre, protégées de la pollution londonienne. Les scientifiques adoptent les «cages de Ward» pour transporter des espèces rares par navire, puis les bourgeois pour ajouter une touche d'exotisme chez eux. Aujourd'hui, on trouve des modèles ouverts et fermés de toutes les tailles. S'il est hermétiquement fermé, il deviendra éventuellement autosuffisant et ne nécessitera même pas d'arrosage. «Mais c'est plus délicat à faire», remarque Dominic Raîche, jardinier et animateur d'ateliers de création de terrariums chez Plantzy, à Montréal.

Gravats

Une fois le bol choisi, on y dépose une couche de graviers ou de roches qui permettront un bon drainage de l'eau excédentaire. Leur forme n'a pas d'importance, mais on ne vise ni trop gros ni trop petit. Des cailloux de 2 à 3 cm de diamètre feront l'affaire.

Toile

Pour éviter que la terre ne se mélange avec le gravier, on déposera ici une toile géotextile qui permettra à l'eau de s'écouler, mais retiendra la terre. Pour un effet plus naturel, Dominic Raîche préfère utiliser de la mousse de roche, achetée chez un fleuriste ou récoltée dans la forêt, qu'on prendra soin de laisser sécher quelques jours avant usage, notamment pour en chasser d'éventuels insectes. Certains suggèrent ici une couche de charbon, pour éviter la formation de moisissures. «Ce n'est utile que pour les modèles fermés, hermétiques, mais comme ils sont plus durs à réaliser et à maintenir, je le déconseille aux novices», dit Dominic Raîche.

Terreau et plantes

On dépose maintenant une couche de terre adaptée aux plantes choisies, qu'il s'agisse plutôt de cactus ou de plantes tropicales, qui retiendra alors plus ou moins l'humidité. On y met les plantes choisies en laissant assez d'espace pour qu'elles puissent croître. «Il faut surtout s'assurer de mettre ensemble des plantes qui demandent le même type d'entretien», conseille Dominic Raîche. Pour la composition, «il faut jouer avec les hauteurs, les formes, les coloris», dit Benoît Godin, de Vertuose, à Montréal. Il conseille les plantes à croissance lente, pour conserver son terrarium plus longtemps.

Sable

La touche finale consiste à disposer, sur la terre, une couche de sable, qui permet aussi de limiter les éclaboussures au moment de l'arrosage. La suite est dictée par l'imagination: cailloux, boutons, pierres, sable coloré et même, pourquoi pas, de petites figurines: on ressort nos vieux Schtroumpfs.

Entretien

Le terrarium a besoin de peu, très peu d'entretien. On arrose les plantes tropicales tous les cinq à sept jours, les plantes grasses et les cactus, toutes les trois semaines environ. «Oubliez-les, elles ne s'en porteront que mieux, lance même Mario Lavoie, propriétaire des serres Lavoie, à Laval. Les gens les arrosent presque toujours trop.» Parce que la couche de sable empêche de vérifier l'état du terreau, Benoît Godin conseille de planter une baguette de bois dans la terre pour en mesurer l'humidité. «Comme pour un gâteau», dit-il. Si le bâton ressort propre, on arrose. S'il ressort maculé de terre, on attend. Quelques coups de vaporisateur ou quelques millilitres déposés à la pipette suffisent souvent.

Exposition

En règle générale, le terrarium a besoin de beaucoup de lumière indirecte. Pour le bureau sans fenêtre ou la chambre du sous-sol, il y a tout de même quelques options: des plantes comme l'haworthia ou la sansevière. Renseignez-vous soigneusement sur le degré d'ensoleillement demandé pour chaque plant. On évite tout de même de le sortir dehors l'été, ou alors on le place dans un espace couvert pour le protéger de la pluie et des rayons directs du soleil.

PHOTO MARCO CAMPANOZZI, LA PRESSE

Nos bonnes adressesPour trouver tout ce qu'il vous faut... même un petit coup de main, au besoin.

Ateliers

L'«agence végétale» Plantzy organise régulièrement des ateliers de création de terrariums, soit avec des plantes tropicales, soit avec des plantes désertiques, au coût variant entre 42 et 60 $. Nous en avons testé un:  la formule est simple et agréable. L'avantage, avec ce type d'atelier, c'est qu'on nous fournit tous les éléments requis - pas besoin de courir à droite et à gauche pour le matériel ou d'être coincé avec des surplus ensuite -, en plus des conseils pour l'assemblage et l'entretien. Le choix des végétaux est intéressant. Une activité sympa à faire entre amis.

Internet

Le site web du Jardin botanique de Montréal présente une intéressante liste de plantes faciles à cultiver en terrarium, selon le type de luminosité dont elles ont besoin. Il est plus facile alors de faire des mariages heureux dans le bocal. Un document précieux. On trouvera aussi un bon choix de plantes pour faire son terrarium à la boutique du jardin.

Boutiques

> Serres Lavoie, à Laval

Depuis quatre ans, on cultive directement, ici, des dizaines de variétés de succulentes, cactus et autres plantes grasses: la diversité y est impressionnante.

> Vertuose, à Montréal

Terrariums prêts à offrir, en ligne et en boutique, en trois formats

> Bloma, à Sherbrooke

Au centre-ville de Sherbrooke, une très belle adresse qui propose une grande variété de terrariums, à déposer sur la table ou à suspendre.

PHOTO MARCO CAMPANOZZI, LA PRESSE

L'«agence végétale» Plantzy organise régulièrement des ateliers de création de terrariums.

Des idées plein les pagesDiplômée de l'École supérieure d'architecture des Jardins de Paris, Mathilde Lelièvre est une spécialiste des créations végétales miniatures, qui permettent aux citadins privés de cour de faire entrer, un peu, la nature chez eux. Dans ce très beau livre Terrariums, elle explique pas à pas 21 modèles de paysages lilliputiens à créer chez soi: des terrariums fermés, ouverts, pour les plantes tropicales, grasses ou les cactus. Les compositions sont étonnantes, originales, allant bien au-delà de ce qu'on retrouve généralement dans les boutiques de décoration. Les conseils sont éclairants et les modèles proposés, à la hauteur de tous les types de jardinier, du néophyte à l'expert. Bravo.

PHOTO MARCO CAMPANOZZI, LA PRESSE