C'est bien connu, les rénovations peuvent être difficiles à vivre pour un couple. À écouter parler Sarah D. Brown et Chad Zentner, on constate non seulement que ce couple survit aux rénovations, mais aussi qu'il semble avoir été réuni pour en faire! Voici le fruit de leur travail dans un bungalow qui avait besoin de plus qu'un coup de pinceau.

Avant de mettre la main sur leur maison de l'arrondissement de Saint-Laurent, les jeunes trentenaires ont vécu à Iqaluit, où ils ont redécoré un condo qui manquait de chaleur. «Les ressources étaient limitées, nous ne pouvions faire venir les choses par bateau qu'une fois par année. C'est très cher de faire livrer des meubles ou un plancher. Nous avons fait avec ce que nous avions», se souvient Sarah D. Brown.

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Vivre dans un décor qu'elle n'aime pas? Très peu pour elle. «Si je n'aime pas l'espace dans lequel je suis et que je peux faire quelque chose pour le changer, je le fais. Même si je sais que c'est temporaire. On passe tellement de temps à la maison, on veut en profiter», dit-elle.

Dans le couple, elle est le grand manitou de la décoration. Son conjoint, habitué à voir son père faire des travaux manuels, manie les outils. Lorsqu'ils ont été prêts à acheter une maison à Montréal, leur ville d'adoption, la décoration défraîchie d'une maison des années 50 ne leur a pas fait peur.

«Nous voulions quelque chose que nous pouvions rénover nous-mêmes. On trouve beaucoup de vieilles maisons rénovées par d'autres, mais qui ne répondent pas à nos goûts. Ç'aurait été une perte de tout défaire pour refaire», dit Chad Zentner.

Lorsqu'elle a vu l'annonce en ligne, le potentiel de la maison a tout de suite sauté aux yeux de Sarah. De son côté, Chad a su qu'il n'y en aurait pas pour des années à tout réparer. La maison avait été bien entretenue par sa propriétaire précédente, qui y vivait depuis une cinquantaine d'années.

S'atteler à la tâche

Une fois que le couple a emménagé, les transformations de la maison ont pu commencer. La chambre principale a d'abord été peinte, puisque le rez-de-chaussée a été rénové en premier. «La chambre était notre sanctuaire pendant les rénovations», dit Sarah Brown. Quant au sous-sol, il allait servir de cuisine!

«On savait dès le départ qu'on rénoverait la cuisine, parce qu'elle était très, très petite», se souvient Sarah. Le comptoir et les armoires de la cuisine ont été changés, un mur a été abattu, le plancher de bois, sablé et poli, une porte-fenêtre a été installée. En tout, six mois ont été nécessaires pour faire les travaux.

C'est l'homme de la maison qui a tout fait, de la plomberie à l'assemblage des armoires. Mais comment fabriquer une rampe d'escalier lorsqu'on n'a pas d'expérience en la matière?

«Il faut être prêt à essayer des trucs, mais il faut aussi être manuel. Certaines personnes ont les aptitudes, d'autres ne les ont pas. Je pense que je les ai», dit Chad Zentner. L'internet, particulièrement Google et YouTube, est venu à bout des écueils. Si un problème de plomberie survient, quelqu'un l'a probablement déjà eu et a documenté la solution.

Sarah adore magasiner des articles de décoration et se charge de trouver les ambiances de la maison. Si son conjoint fouille sur YouTube à la recherche de trucs de plomberie, c'est souvent sur Etsy et eBay qu'elle déniche des objets qui viennent s'installer dans sa demeure.

Unissez un bricoleur à une fanatique de la décoration et vous obtiendrez une maison presque toute remise au goût du jour pour 25 000$, soit 5000$ de moins que ce qui avait été initialement prévu.

Maintenant qu'il ne leur reste que le sous-sol et la cour à aménager, le couple prendra-t-il congé de rénovations? «Parfois, je regarde encore les annonces de maisons à vendre», glisse Sarah au détour d'une phrase. Pour assouvir sa passion, elle redécore maintenant les maisons des autres!

Photo Sarah Mongeau-Birkette, La Presse

Photo Edouard Plante-Fréchette, La Presse

Dans la grande pièce du rez-de-chaussée figurent deux des objets préférés de Sarah D. Brown. La longue commode, qui fait maintenant office de buffet, est un legs de sa grand-mère. Le soleil qui la coiffe au mur vient du chalet de ses grands-parents.

Un duo, trois trucs

Comptoirs en quartz, armoires fabriquées par un ébéniste, nouveaux électroménagers: bien des gens investissent davantage dans une simple cuisine que le couple Brown-Zentner dans toute sa maison. Comment réduire les coûts? Trois trucs tirés de leur expérience.

Mettre la main à la pâte

«L'une des raisons pour lesquelles je voulais le faire moi-même, hormis la satisfaction du travail accompli, c'est pour économiser de l'argent. Je suis certain qu'on aurait dû doubler le montant des rénovations si on avait engagé des gens pour tout faire», dit Chad Zentner. Jamais peint un mur? Difficile de faire une erreur majeure. «Au pire, il faudra que quelqu'un vienne réparer les choses, mais parfois, c'est mieux d'essayer. En faisant les travaux, je me disais que si ça allait vraiment mal, on pourrait toujours engager quelqu'un pour venir le faire», dit Sarah D. Brown.

Acheter usagé

Ce n'est pas parce qu'on emménage dans une nouvelle maison qu'il faut acheter tout neuf. Sarah D. Brown aime bien la décoration vintage, mais n'achète pas du «vintage neuf», comme on en voit souvent dans les magasins. «Magasiner des objets vintage est une de mes passions. Je trouve qu'on épargne de l'argent et qu'on obtient des objets de qualité en achetant usagé. S'ils ont duré si longtemps, tu sais qu'ils vont durer encore quelques années», souligne-t-elle.

Ne pas investir dans des matériaux hors de prix

C'est souvent ce qui fait augmenter le coût des rénovations. Pour Sarah et Chad, ne pas payer une fortune pour les matériaux leur garantit aussi une tranquillité d'esprit lorsqu'ils entreprennent eux-mêmes les travaux. «Je pense qu'on aurait davantage peur d'essayer si on prenait des matériaux hors de prix, dit Chad. Notre dosseret, par exemple, est fait à partir de tuiles qui valent environ 10 cents chacune! S'il avait vraiment été mal installé, le refaire n'aurait pas été la fin du monde...»