Les oeuvres marquantes du design résistent à toutes les modes. Voici trois lampes qui font partie du groupe sélect des classiques.

Lampes Akari

Inspiré par les lanternes traditionnelles japonaises, le sculpteur et designer Isamu Noguchi a conçu les luminaires intitulés Akari à partir des années 50 jusqu'aux années 80.

Sa série d'une centaine de pièces comprenait des lampadaires, des lampes de table et sur pied, aux multiples dimensions et aux formes variées.

Ses abat-jour sont faits en papier de mûrier sur une armature qui se plie et se déplie, un concept maintes fois copié.

Confectionnées de façon ancestrale par le musée Noguchi à New York, elles sont aujourd'hui considérées comme des oeuvres mythiques, notamment parce que l'américano-japonais a voulu créer de véritables sculptures lumineuses, et ainsi de rapprocher son art au mobilier domestique.

Si l'objet culte demeure actuel une fois passé l'effet de surprise, «il marque aussi un arrêt du temps et une réflexion», dit Diane Charbonneau, conservatrice des arts décoratifs contemporains au Musée des beaux-arts de Montréal.

D'ailleurs, le terme Akari signifie lumière en japonais et évoque tout autant la clarté que la légèreté.

Lampes Beat

Les luminaires du célèbre designer Tom Dixon font partie des symboles du style néo-industriel. Elles ont d'ailleurs «fait l'objet d'innombrables copies», selon Josette Buisson. Parmi ses créations, on compte la série de suspensions Beat, qui ont vu le jour à partir de 2006. De teinte noire à l'extérieur et dorée à l'intérieur, elles s'inspirent des formes de casseroles et vases traditionnels en cuivre du sous-continent indien.

Très prisées notamment par les hôtels et restaurants branchés depuis ses débuts, les lampes sont confectionnées en laiton martelé à la main par des artisans.

À l'instar de ses complices Philippe Starck ou Patricia Urquiola, le Britannique d'origine tunisienne Tom Dixon est passé au rang d'icône du design contemporain. Il s'est fait d'abord remarquer dans les années 80 pour son utilisation de matériaux industriels recyclés et s'inscrit dans la mouvance des designers, qui selon Diane Charbonneau, du Musée de beaux-arts de Montréal, «s'intéressent au processus et produisent des objets en fonction de cet aspect».

Lampe Arco

Ce classique de la marque Flos, dessiné par les frères Achille et Pier Giacomo Castiglioni en 1962, a traversé les époques si bien que le luminaire fait partie des objets cultes du XXe siècle.

Le lampadaire est composé d'une imposante base en marbre blanc de Carrare (qu'on dit être le matériau préféré du peintre Michel-Ange), d'une tige arquée en métal et d'un demi-globe faisant office d'abat-jour.

Moderne à tous points de vue, il s'inscrit aussi dans un renouveau qui dépasse le simple fait esthétique. «Les Italiens ont voulu se défaire de la notion classique du design et de l'idée de produire des objets moulés pour la consommation. Ils arrivent avec de nouveaux produits, plus culturels et qui dépassent la fonctionnalité de l'objet.»

Avec Arco, dont le concept a largement été imité et réinterprété, les frères Castilioni ont proposé une forme d'éclairage inattendue. En effet, la lampe, qui diffuse également la lumière vers le haut, visait à offrir une option pour remplacer les suspensions parfois mal positionnées.

Photo Tom Dixon

Lampe Beat

Photo archives La Presse

Lampe Arco