Un paon, ou pourquoi pas un ours polaire, dans votre salon? La taxidermie, ou l'art de donner l'apparence du vivant à des animaux morts, longtemps perçue comme morbide ou cruelle, redevient férocement tendance.



«Au lieu d'investir dans un meuble, on a un tigre chez soi, c'est absolument unique! Les animaux ont un succès fou» dans l'univers de la décoration de luxe, explique la styliste et journaliste spécialisée Pascale de la Cochetière.

«Les gens n'ont plus la place d'avoir un jardin. Alors, l'idée de mettre les oiseaux dans la maison, c'est un enchantement», ajoute-t-elle, sans compter que «c'est écologique, un vrai hymne à la nature».

Les bêtes ne sont plus empaillées comme autrefois. Leur peau est traitée avant d'être posée sur un moulage polyester de leur corps.

Ces animaux «naturalisés» se multiplient, des podiums, comme les tigres grimaçants du dernier défilé Vuitton à Paris à l'automne, aux magasins de déco spécialisés dans le haut de gamme.

Mais ce travail artisanal de haut vol a un prix: au salon parisien Maison&Objet en septembre, un buffle s'est ainsi vendu près de 14 000 euros et un tigre à 25 000.

La Masaï Gallery, spécialiste basé à Bruxelles, rejette tout soupçon de cruauté envers les animaux ou de trafic illégal d'espèces protégées.

La profession «naturalise» des animaux morts de cause naturelle et possédant un certificat d'origine, souvent achetés auprès de zoos ou de réserves naturelles.



«Ca reste un produit insolite, mais on ne tue pas les animaux pour les exposer», explique une responsable de la maison, qui fournit hôtels de luxe, vitrines de grands magasins ou de riches collectionneurs.