Il doit surmonter ici un obstacle de taille: les consommateurs privilégient, encore et toujours, les essences de bois locales. «Les Québécois recherchent des parquets de chêne et d'érable, comme si c'était inscrit dans leurs gènes, constate Lawrence Fiorentini, directeur des ventes de la firme lavalloise duro-design, qui offre des lattes en bambou dans un choix de 54 couleurs. Nous concentrons donc nos efforts aux États-Unis, où nous réalisons 90% de nos ventes. À New York et en Californie, où le bambou est très branché, on nous court après. Plusieurs l'aiment à cause de son apparence différente et son côté écologique.»

Il doit surmonter ici un obstacle de taille: les consommateurs privilégient, encore et toujours, les essences de bois locales. «Les Québécois recherchent des parquets de chêne et d'érable, comme si c'était inscrit dans leurs gènes, constate Lawrence Fiorentini, directeur des ventes de la firme lavalloise duro-design, qui offre des lattes en bambou dans un choix de 54 couleurs. Nous concentrons donc nos efforts aux États-Unis, où nous réalisons 90% de nos ventes. À New York et en Californie, où le bambou est très branché, on nous court après. Plusieurs l'aiment à cause de son apparence différente et son côté écologique.»

Le bambou éveille toutefois certaines craintes. Il a mauvaise réputation auprès de ceux qui ont été échaudés dans les années 80. Depuis quelque temps, par ailleurs, le marché est envahi par des produits de piètre qualité. Il n'est pas toujours facile de s'y retrouver.

Certains promoteurs préfèrent ne pas en installer pour éviter d'avoir des problèmes. Développements McGill, par exemple, offrait initialement le choix entre des parquets de bambou et des parquets de jatoba aux futurs copropriétaires du complexe haut de gamme Orléans, dans le Vieux-Montréal.La firme a finalement décidé de n'installer que du jatoba.

«Le bambou provient d'Asie, ce qui n'est pas toujours un gage de qualité, explique Stéphane Côté, président de Développements McGill. Comme nous avions certaines inquiétudes, nous avons joué de prudence. La qualité du jatoba, qui est importé d'Amérique du Sud, nous semblait plus facile à contrôler. Mais cela ne veut pas dire que le bambou n'est pas un bon produit.»

Les quatre entrepreneurs qui ont fondé L'entrepôt du bamboo, rue Saint-Laurent, sont fort conscients des écueils qui les guettent en important des lattes de bambou d'Asie. Aussi ont-ils investi beaucoup de temps et d'argent pour s'assurer de la qualité de leur produit. Fort de son expérience dans l'importation et l'exportation de produits, l'un des associés, Michael Berlin, s'est rendu de nombreuses fois en Chine, où il a visité plusieurs usines. Beaucoup de tests ont été faits avant de choisir l'établissement qui répondait à tous les critères du quatuor.

«Il faut faire attention, reconnaît un des associés, Gerry Brumer. Le bambou, pour être de qualité, doit avoir une certaine maturité et être séché adéquatement. La colle utilisée et les vernis appliqués ont aussi leur importance. Nous avons quelqu'un en permanence en Chine, qui effectue un contrôle de la qualité. Et à l'usine, la coupe et le laminage sont effectués avec de la machinerie à la fine pointe de la technologie. La qualité de la finition en dépend. Ce n'est pas le cas partout.»

La beauté, la dureté, le prix abordable et l'aspect écologique du bambou ont séduit Guillaume Dupin, jeune entrepreneur de 27 ans qui travaille dans le domaine de la construction. Il en a installé dans son nouvel appartement, dans la Petite Italie. Il en a mis dans sa chambre, dans le salon, dans la salle à manger et l'escalier menant à la mezzanine. Même sa terrasse sur le toit, avec vue sur le parc Jarry, est en bambou (de type bamsteel).

«Le bambou se marie bien avec le look zen de notre appartement, explique-t-il. Nous avons emménagé en mars et les parquets sont toujours aussi beaux.»

Confiant, il offre le produit au Square Villa-Maria, à Notre-Dame-de-Grâce, un nouveau projet immobilier de 20 appartements, dont il est le promoteur. Jusqu'à présent, les 10 acheteurs qui ont choisi leur plancher ont opté pour le bambou.

Le graminé réussira-t-il à percer? La multinationale Goodfellow, qui offre des lattes de bambou depuis cinq ans, constate une nette amélioration de la demande. Mais il s'agit encore d'un produit marginal, qui représente à peine 3% des ventes de la compagnie, souligne Sylvain Cyr, directeur des ventes au Québec. Chez Home Depot, par exemple, il faut faire une commande spéciale pour s'en procurer. Il ne s'en vend pas suffisamment pour en tenir en magasin. «Le bambou est plus populaire en Colombie-Britannique, précise Élise Vaillancourt, directrice régionale du marketing chez Home Depot. C'est plus tranquille dans l'Est du Canada.»