Tout petit, il sculptait des bateaux devant les yeux ébahis de sa mère. Élevé dans une famille d'artistes, sa vocation ne faisait aucun doute. «Je voulais par contre être en mesure de gagner ma vie en tant qu'artiste», raconte Jean Chaîné.

Tout petit, il sculptait des bateaux devant les yeux ébahis de sa mère. Élevé dans une famille d'artistes, sa vocation ne faisait aucun doute. «Je voulais par contre être en mesure de gagner ma vie en tant qu'artiste», raconte Jean Chaîné.

Il y est parvenu. Mi-sculpteur, mi-homme d'affaires, l'homme de 47 ans travaille dans le domaine depuis 30 ans. À Québec, près de 400 enseignes portent sa signature. Des enseignes lumineuses, des lettrages, des vitrines de commerces. «Ce que je préfère par-dessus tout, ce sont celles que je sculpte moi-même dans le bois.» Un travail qui donne de jolis résultats, mais qui n'est pas sans augmenter la facture des clients. Alors que des petites plaques résidentielles peuvent se détailler pour un peu plus de 200 $, des commandes plus élaborées de commerces atteignent parfois 15 000 $.

Son commerce est à l'image de l'artisan. Une bonne dose de marketing, de sens des affaires et de rentabilité. Juste assez pour lui permettre d'assouvir ses désirs artistiques sans se soucier de considérations pécuniaires. Pour certaines étapes de la production, il fait appel à des sous-traitants. Pour l'impression, il recourt désormais au numérique. L'atelier a beau être à la fine pointe de la technologie, Jean Chaîné trouve encore le moyen de se lancer quelques défis. «Je me demande toujours comment je peux faire quelque chose de plus beau.»

La création de A à Z

Il dessine, peint, sculpte. Un client présente ses besoins, et l'artiste s'occupe du reste, prenant en charge autant la création d'une image que l'installation finale du produit. Il peut ainsi créer de toutes pièces un logo le matin et visser une enseigne dans la brique l'après-midi.

Même s'il lorgne davantage du côté des commerces, il répond toujours aux demandes des particuliers. «Je peux fabriquer une enseigne en bois pour les propriétaires d'un chalet en bois rond, d'un domaine, ou simplement pour des gens qui veulent payer un peu plus cher pour donner de la classe à leur numéro de porte», explique-t-il.

L'or demeure son matériau fétiche, lui qui résiste aux intempéries: «C'est éternel !» Il ne peut pas en dire autant du medex, le mélange de bois utilisé, qui montre des signes du passage du temps à force d'affronter le soleil jour après jour. Ses créations aux allures antiques n'en perdent pas pour autant leur popularité. «Ma meilleure publicité, ça reste les voisins. Un voisin voit l'enseigne de quelqu'un et décide qu'il veut lui aussi cette image», conclut Jean Chaîné.