Depuis deux ans, Marie-Sophie et Elise Thibault, de ZED recyclage décoratif, récupèrent portes, fenêtres et vieilles moulures pour les transformer en meubles et objets de décoration. Les deux soeurs ont quitté l'industrie du meuble parce qu'elles voulaient travailler en respectant leurs convictions écologiques. Leur matière première, elles se la procurent dans les rebuts des citoyens, dans les éco-centres ou par l'entremise du magasin Éco-Réno.

Depuis deux ans, Marie-Sophie et Elise Thibault, de ZED recyclage décoratif, récupèrent portes, fenêtres et vieilles moulures pour les transformer en meubles et objets de décoration. Les deux soeurs ont quitté l'industrie du meuble parce qu'elles voulaient travailler en respectant leurs convictions écologiques. Leur matière première, elles se la procurent dans les rebuts des citoyens, dans les éco-centres ou par l'entremise du magasin Éco-Réno.

Les deux soeurs travaillent sur commande et elles ne se limitent pas à un style. Si le client veut du contemporain, pas de problème. Cependant, ce n'est pas parce qu'elles recyclent de vieilles planches que leurs réalisations se vendent à rabais. Par exemple, un miroir fabriqué à partir d'un vieux cadre de fenêtre se vend 240 $. «On fait de l'ébénisterie haut de gamme, et non du bricolage. Notre objectif est de rejoindre une clientèle ayant les moyens de se payer des meubles plus écolos», dit Marie-Sophie.

Depuis janvier, Ghislain Lebel se consacre exclusivement à la fabrication de meubles écologiques neufs. Son entreprise, Les Ateliers St-Joseph, de Saint-Séverin en Mauricie, s'approvisionne uniquement en bois provenant de forêts certifiées FSC (Forest Stewardship Council), la norme mondiale la plus exigeante sur le plan environnemental, ou de l'écoforesterie. «On favorise ainsi la foresterie à plus petite échelle et locale, diminuant la pollution engendrée par le transport», explique M. Lebel.

L'objectif des Ateliers St-Joseph est de fabriquer des meubles durables, qui passent de génération en génération, comme le mobilier d'autrefois. «Les meubles d'aujourd'hui ont une durée de vie de 10 à 15 ans. Résultat: ils prennent rapidement le chemin du dépotoir, gaspillant les ressources et polluant l'environnement», déplore M. Lebel. Pour le moment, cet atelier d'ébénisterie possède une magnifique collection rustique, mais une collection plus moderne est présentement sur la planche à dessin.

À Montréal, l'Atelier de meubles et de recyclage Ahuntsic-Cartierville (AMRAC) a conçu la collection Triggo, des meubles aux lignes contemporaines fabriqués principalement à partir de panneaux en paille de blé, un substitut écologique aux MDF (panneaux de bois à moyenne densité). La paille de blé est une ressource renouvelable annuellement, contrairement à la forêt, et elle est agrégée avec de la colle dégageant peu de COV (composés organiques volatils).

Les meubles de la collection Triggo sont composés de panneaux en paille de blé, un substitut écologique aux panneaux de bois aggloméré.

En vente depuis septembre, la collection Triggo a failli disparaître rapidement en raison de la fermeture de l'usine de panneaux de blé d'Elie, au Manitoba. «Mais on nous annonce que d'autres fabricants de panneaux de blé arrivent sur le marché et que l'usine manitobaine pourrait rouvrir ses portes», dit Ann Picard, directrice de l'AMRAC, un organisme de réinsertion sociale dont la vente de meubles sert à financer les activités.

Pour la finition, ZED, les Ateliers St-Joseph et l'AMRAC utilisent les produits les moins nocifs pour l'environnement actuellement sur le marché, comme les vernis à base d'huile végétale. «L'industrie ne peut utiliser ces produits, car ils sèchent trop lentement, ce qui ralentit la production en usine», explique M. Lebel. Face à la concurrence asiatique, l'industrie québécoise ne peut se permettre de réduire la productivité pour respecter des principes écologiques.

Les produits commerciaux pour la finition des meubles dégagent des vapeurs toxiques (COV) lors de leur application, mais aussi pendant la phase de séchage, qui dure plusieurs mois, et qui se poursuit bien souvent dans le salon du consommateur, polluant l'air ambiant de sa maison. On achète donc un meuble écologique non seulement pour protéger l'environnement, mais aussi pour réduire les risques de santé.

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Pour en savoir plus:

www.zedrecyclagedecoratif.com

www.atestjoseph.ca

www.amrac.org