Le plus illustre modèle des tapis d'Orient, c'est le persan. Très prisés en Occident, ses motifs complexes sont tissés à la main en Iran depuis la nuit des temps. Mais entre 1979 et 2000, l'industrie du tapis persan a connu des années difficiles. Les États-Unis avaient alors décrété une série de représailles économiques contre l'Iran. Privé de son principal marché, le tapis persan a perdu de sa notoriété en faveur des produits des autres pays orientaux.

Le plus illustre modèle des tapis d'Orient, c'est le persan. Très prisés en Occident, ses motifs complexes sont tissés à la main en Iran depuis la nuit des temps. Mais entre 1979 et 2000, l'industrie du tapis persan a connu des années difficiles. Les États-Unis avaient alors décrété une série de représailles économiques contre l'Iran. Privé de son principal marché, le tapis persan a perdu de sa notoriété en faveur des produits des autres pays orientaux.

«L'embargo a changé beaucoup de choses dans l'industrie du tapis. Des Américains ont eu l'idée de faire fabriquer des tapis aux motifs persans ailleurs qu'en Iran», explique Keith Sulany, propriétaire du magasin Tapis Tola, avenue Laurier. L'Inde, la Turquie, le Pakistan, la Chine et le Népal ont alors pris le relais du pays des mollahs. Grâce aux fonds américains, ils produisent depuis une très grande quantité de tapis expressément pour le marché occidental.

Inspirés d'un design new-yorkais, de nouveaux motifs contemporains avec des couleurs à la mode apparaissent dans les magasins. «L'industrie du tapis devient très tendance depuis 15 ans. Les couleurs sont choisies avec soin. Une mauvaise teinte et tout est ruiné», soutient Arvind Soni, propriétaire des trois magasins Indiport de Montréal.

Les modèles persans subissent aussi une cure de rajeunissement. On réduit le nombre de couleurs et la quantité de détails, dans une version épurée que l'on nomme chobbi. Cela donne un produit moins chargé et donc plus facile à agencer que le tapis persan traditionnel.

Autre changement important survenu pendant l'embargo américain: le retour en force des teintures végétales au détriment des teintures chimiques, dont la qualité varie énormément. Sans qu'on en fasse une utilisation généralisée, les teintures végétales redeviennent populaires en Iran et ailleurs, surtout dans les villages éloignés des grands centres. «Grâce à la subtilité de leurs tons, moins intenses que les teintures chimiques, elles donnent du caractère aux tapis», explique M. Sulany.

Quant aux tissages, particuliers à chaque pays et à chaque région, ils demeurent les mêmes. C'est d'ailleurs ce qui indique la réelle provenance d'un tapis. Mais seul le spécialiste saura faire la différence!

Les tapis orientaux sont faits de laine ou de soie et, dans le meilleur des cas, filés et tissés à la main. C'est le nombre de noeuds par pouce carré, mais aussi la compression des rangs de noeuds, la qualité de la fibre et celle de sa teinture qui indiquent la qualité des tapis. Les prix varient selon la grandeur et la provenance (de 500 $ à 5000 $).

Forts de leur réputation, les tapis iraniens haut de gamme sont les plus coûteux, mais ils ne sont pas nécessairement de meilleure qualité. «Actuellement, les tapis des autres pays sont de qualité supérieure à moindre prix», indique M. Sulany. Mais l'Iran n'a pas dit son dernier mot, comme en fait foi la popularité grandissante des tapis gabbeh, fabriqués par des femmes nomades du sud-ouest du pays.

Il faut s'assurer de bien entretenir son tapis. Il est préférable de le faire nettoyer à la main par des professionnels, mais seulement s'il est véritablement sale. Sinon, on utilise un aspirateur conventionnel, mais sans l'électrobrosse. Occasionnellement, on fait prendre un peu d'air frais à son tapis et on le bat doucement par l'arrière afin de dégager la poussière.

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Tapis Tola, 235, avenue Laurier Ouest, Montréal, (514) 272-8500;

Indiport, 100, rue Saint-Paul Est, Vieux-Montréal, (514) 871-1664.